La décision de re-confiner la population pour faire face à la nouvelle vague d’épidémie Covid est sans appel et tout le monde désormais est sensible au besoin de protéger les citoyens et, le même temps, de garantir la continuité du bon fonctionnement de la société, l’activité économique, l’activité commerciale et les cours d'enseignement, avec, bien sûr, toutes les restrictions sanitaires nécessaires mises en place.
Pourtant, nous demandons que le gouvernement français prenne acte que la culture, dans toutes ses expressions, dès sa création jusqu'à sa diffusion, font une partie essentielle de la vie sociale d'un pays. Il faut que cette continuité soit défendue, au dépit de tout ce qui le menace. Sa vivacité est, dans les mots du cinéaste Joann Sfar, crucial pour 'maintenir la cohésion nationale' d'un pays.
C'est pour cela que nous vous demandons, M. le Président, de revenir sur votre décision de fermer les librairies pendant ce nouvel confinement. Nous sommes convaincus qu'une telle décision de votre part n'est pas justifiée par le prétendu risque accru de contamination au sein de ces magasins: nous, ensemble, avec la demande faite par le Syndicat national de l’édition, le Conseil permanent des écrivains, le Syndicat national de la librairie française et nombreuses de personnes au sein du votre gouvernement même, demandons qu'une dérogation au confinement soit faite pour les librairies, en sorte que ce secteur, déjà très fragilisé, puisse assurer un chiffre d'affaire minimum dans ces temps difficiles et que la population puisse continuer à bénéficier de ces lieux vitaux. Au course d’une période où tout le monde est naturellement repli sur lui-même et à la veille de Noël où une grande partie de leur chiffre d’affaire est réalisé, il est crucial de leur permettre de travailler. Mais puisque la culture doit s'exprimer dans tout son ampleur, nous demandons également une dérogation pour les commerçants des instruments de musique et des matériels d’arts plastiques (au même titre que pour des magasins de bricolage et de jardinage).
La solution suggérée de « Click &Collect » est, à notre avis, une mauvaise piste : la vente en ligne des livres et d’autres produits culturels ne favorise que la chaîne de la grande distribution et introduit une concurrence inéquitable dans la conjoncture actuelle des choses. Il est donc urgent que le gouvernement se montre solidaire avec lespetits commerçants et leur permettre de poursuivre leur activité culturelle et financière, au lieu d’être ‘punis’ si aveuglement.
Respectueusement, les signataires.