En France, cela fait quelques années qu'on est tous soumis à la même rengaine:
- Crise financière
- Austérité
- Chômage
- Droits sociaux en baisse (retraites reculées, allocations baissées ou de plus en plus soumises à conditions... etc.)
Cela fait des années qu'on explique aux chômeurs que c'est le fait qu'ils ne travaillent pas et vivent d'aides sociales qui plonge notre pays dans la panade, et que le SMIC est trop élevé ce qui rend la main-d'oeuvre française trop chère et que c'est à cause de ça que les patrons peinent à recruter.
Cela fait des années qu'on impose aux demandeurs d'emploi de faire des concessions pour rester compétitifs sur le marché, c'est à dire: tant pis si une offre d'emploi se trouve à plus de 20km du domicile du demandeur, il faut l'accepter. Tant pis s’il a des enfants, il faut savoir être mobile, et disponible. Et tant pis si pour pouvoir prétendre occuper un poste d'employé de mise en rayon, d'hôte de caisse ou même de technicien de surface, il ne pourra pas couper aux parcours d'insertion dans lesquels il fera des stages non rémunérés, ou autres périodes de "découverte métier préalable à l'embauche" dans lesquelles il devra fournir un travaille qui ne coûtera non seulement rien au patron, mais ne garantit surtout aucune contrepartie au demandeur. Les organismes n'hésiteront pas à couper les vivres de tout demandeur qui se verra refuser plus de trois offres d'emploi.
Malgré toutes ces mesures, la courbe du chômage ne bouge pas, des postes restent vacants parfois pendant des semaines voire des mois, est-ce vraiment la faute des demandeurs?
N'oublions pas que dans cet échange, recruteur - demandeurs, les demandeurs ne sont pas décisionnaires quant à leur prise de poste.
Il arrive d'ailleurs bien souvent qu'un candidat se présente à un entretien d'embauche, pour un poste pour lequel sa candidature a été pré-validée par un conseiller pôle-emploi avant même d'être soumise à l'entreprise, et qu'il ne soit pas pris pour des raisons personnelles qui n'engagent que le recruteur. Soit parce que ce dernier "ne sent pas" le candidat, parce que la prestation d'un individu soumis au stress d'un entretien ne l'aura pas convaincue à l'instant T, alors même que ce candidat dispose de toutes les qualifications requises et nécessaires pour prendre le poste. Mais le recruteur n'a que l'embarras du choix et s'obstine à vouloir trouver "La perle rare" qui aura l'honneur d'intégrer ses effectifs.
Il arrive aujourd'hui encore plus souvent, que des candidats soient même trop qualifiés pour un poste, mais se voient tout de même contraints de chercher pour des raisons purement alimentaires, des postes de grade en dessous du leur parce que leur secteur d'activité est bouché. Mais ils n'arrivent toute fois pas à passer le barrage de l'entretien parce que leur posture et leur niveau d'étude font peur à l'employeur qui leur préférera une main-d'oeuvre certes moins qualifiée, mais en tous cas probablement moins encline à questionner les choix de management et les directives de la hiérarchie.
L'idée pour combattre le chômage partira tout simplement du rétablissement d'un rapport de force égalitaire entre demandeur et employeur. Faire en sorte que l'avenir professionnel et financier d'un foyer ne dépende plus simplement du bon vouloir et du ressenti personnel du seul employeur, mais bien à la réalité du marché.
Aucune réforme pour faciliter l'accès à l'emploi, pour réduire le coût de la main-d'oeuvre ne pourra mesurer son efficacité tant que les employeurs ne feront pas eux même des concessions pour garantir l'avenir de leur activité.
Aussi, au même titre qu'il semble naturel d'imposer aux demandeurs d'emploi de ne pas avoir le droit de refuser plus de trois postes avant d'être radiés des listes de demandeurs d'emploi, il est nécessaire d'imposer aux recruteurs de choisir au maximum entre trois candidats à qualifications et compétences égales pour un même poste.
De cette façon:
- Il y aura moins de postes vacants ou en tous cas, les postes seront vacants moins longtemps qu'à l'heure d'aujourd'hui
- On réduit de façon concrète, les risques de discrimination à l'embauche qui sont encore malheureusement aujourd'hui bien présents.
On mettra en place des outils permettant aux recruteurs d'évaluer objectivement les candidats qui pourraient prendre la forme d'une fiche de liaison remplie en présence du candidat pendant l'entretien, et signée par les deux parties de façon à avoir une trace écrite de l'entretien, qui permettra aussi de faire le lien entre l'entreprise, le candidat et Pôle-Emploi, et dans laquelle l'employeur aura le devoir de justifier sa décision d'offrir ou non le poste à pourvoir au(x) candidat(s) qu'il aura reçu.
Cette fiche sera composée d'une grille d'évaluation qui prendra en compte la ponctualité, la présentation du demandeur, mais aussi ses savoirs sur le poste proposé qu'on divisera en plusieurs parties sur les connaissances, les compétences, et le savoir-être du candidat. Cette fiche pourrait le suivre tout le long de la période d'essai et sera une clé pour le demandeur qui lui permettra d'identifier ses difficultés ainsi que tous les freins à son embauche et de travailler dessus.
La crise a plongé la France dans une politique d'effort nationale. Cet effort se doit d'être partagé par tous les Français dans un esprit de solidarité et de collaboration de façon à favoriser l'égalité des chances.
Il n'est plus temps pour les demandeurs d'emploi d'essuyer les échecs répétés aux entretiens, et de subir la démotivation inhérente à l'absence de fruit dans leurs recherches. Il n'est plus temps pour les employeurs de jouer les fines bouches quand un candidat qualifié passe la porte de leur bureau.
Interdisons aux recruteurs de recaler plus de trois profils de candidats quand ces derniers correspondent aux spécificités demandées par l'employeur!
Alors, signez la pétition, et faites en sorte que cette idée se répande afin que la question se pose en haute sphère.