Pour une e-cigarette libre en Europe

Mesdames et Messieurs les Députés Européens,

L'an prochain auront lieu les élections Européennes.
Or, nous sommes, selon les dernières estimations, plus d'un demi-million de vapoteurs français (utilisateurs de cigarette électronique) attendant avec angoisse la décision du Conseil Européen quant à législation de ce qu'il est désormais convenu d'appeler les « PCN », suite à la proposition de directive sur les produits du tabac soumise par la Commission de la Santé européenne.

Très clairement, nous ne voulons pas que la cigarette électronique soit classée comme médicament.

La cigarette électronique nous a permis d'arrêter de fumer parce que c'est un produit tout aussi librement accessible que le tabac, et surtout parce que la diversité du choix existant (tant dans les arômes et liquides de recharge que dans les modèles), la possibilité de personnaliser notre propre façon de « vaper » a été déterminante, non seulement dans l'adoption du produit, mais aussi dans le fait de continuer à l'utiliser plutôt que de reprendre une cigarette.
Pouvoir changer d'arôme, de type de liquide ou de matériel lorsque la lassitude se fait sentir et qu'on est prêt à « craquer » pour une vraie cigarette est une expérience que nombre d'entre nous ont vécue, tâtonner longtemps avant de trouver « son » équipement fétiche est une généralité.

Faire de la cigarette électronique un médicament, c'est tuer à la fois cette liberté d'accès et cette diversité de choix (vous connaissez comme nous les coûts d'obtention et la rigidité d'une AMM, qui sont autant de freins à la multiplication des produits disponibles... et ce même nonobstant le fait qu'une situation d'oligopole restreint n'incite pas à la diversification de l'offre).

De façon personnelle, si demain on m'impose une gamme limitée achetable exclusivement en pharmacie, la cigarette électronique perdra tout son intérêt pour moi, et je me sentirai en danger permanent d'en revenir à la consommation de tabac.

En outre, notre expérience de la cigarette électronique nous a montré que, même si l'on découvre demain un quelconque risque pour la santé, il est sans commune mesure avec celui que constitue la cigarette classique. Et toutes les études menées, dont le récent rapport initié par Madame la Ministre des Affaires Sociale et de la Santé, tendent à confirmer ce fait.

Souhaiter restreindre la liberté d'accès, et surtout l'intérêt et l'agrément des PCN au prétexte qu'ils contiennent de la nicotine, alors qu'aucune étude n'a démontré de risque potentiel significatif quant à leur utilisation, et surtout alors même que le tabac, qui contient lui de la nicotine et présente en revanche un risque mortel avéré, ne serait pas classé comme PCN et resterait donc en vente libre est, plus qu'un non sens, une malhonnêteté flagrante qui met en lumière des enjeux financiers dont personne ne saurait être dupe.

Et à ce sujet, nous trouvons révoltant que les laboratoires pharmaceutiques, après avoir longuement décrié la cigarette électronique, retardant sans nul doute ainsi l'arrêt du tabac de milliers de fumeurs, souhaitent aujourd'hui s'en arroger le privilège de fabrication, et qu'ils soient prêts pour cela à sacrifier tout l'intérêt et le plaisir d'un produit à l'autel de leur seul profit.

Nous sollicitons votre soutien affiché dans ce qui est, pour nous, devenu un véritable combat pour sauver la cigarette électronique, et pour la reconnaissance de notre droit à exercer notre liberté et notre responsabilité individuelles.

Soyez certains que nous publierons et diffuserons très largement les prises de positions et les votes de chaque député européen lors des prochaines sessions du parlement à ce sujet.

Vous remerciant de l'intérêt que vous voudrez bien porter à notre requête, je vous prie d'agréer, Mesdames et Messieurs les Députés Européens, l'expression de ma considération distinguée.