Le 21 décembre 2018
À nos élites, à la force publique,
à Monsieur le Président de la République,
À vous qui vous présentez comme l’élite de la France, à vous qui êtes nos représentants, oubliez pour le moment vos cahiers de doléances encadrés, vos débats citoyens formatés. On ne peut pas résoudre nos problèmes avec ceux mêmes qui les ont engendrés.
Voici quelques-unes de nos doléances :
Avec plus de 56 % du PIB de dépenses publiques, avec un taux de prélèvement obligatoire de près de 46 %, la France est la championne du monde de la fiscalité... et la France est malade.
Quelle pitié de voir les élites politiques convaincues que la gouvernance du monde ne requiert qu’arguments fallacieux, contributions financières et force publique.
Plus aucune femme et plus aucun homme politique n’emporte l’adhésion de la population qui se sent spoliée. Les manquements d’un trop grand nombre d’entre eux depuis trop longtemps (négligences, incompétences, suffisance, stratagèmes, mensonges répétés, clientélisme voire forfaitures, connivence avec les syndicats), ne constituent-ils pas le terreau de la révolte. Le moment est venu de reconsidérer notre mode de gouvernance.
Votre capacité à lire des idées dérangeantes permettra de juger de votre volonté de prendre conscience du malaise. Vouloir les mettre sous l’éteignoir sera, je le crains, une prise de risque quant au retour de la sérénité dans notre pays. Nous sommes nombreux à aimer la France, à vouloir sa réussite et surtout la réussite de ses habitants. Vous avez besoin de nous. Nous espérons que nous pourrons dire, que nous avions besoin de vous.
Policiers, gendarmes, tombez les casques, les boucliers, les matraques, et autres flash Ball, gaz lacrymogènes. Ne vous laissez pas acheter avec des primes, enfilez vos gilets bleus ou jaunes et ne soyez pas leurs complices. Exigez avec nous tous, gilets jaunes, des réponses à nos questions. Nous sommes tous concernés.
Michel LASPRESES