« C’est justement parce que je peux tout, que je ne peux pas tout me permettre ». Cette phrase que Michel Audiard fait dire à Jean Gabin dans « le président »[1] résume à elle seule la charge qui incombe à un élu de la République. Qu’il soit président du Conseil (dans le film) député, sénateur, élu régional ou départemental ou maire, le respect de l’Etat de droit est le garant de la démocratie.
Ces élus sont le premier maillon de cet Etat de droit qu’ils représentent et auquel nous, citoyens, sommes attachés. Ces élus sont le premier maillon du processus démocratique qu’ils se doivent de défendre chaque jour et dont nous bénéficions. Ils sont aussi ce chaînon du jeu démocratique qu’est l’élection présidentielle dont ils ont le premier rôle et nous le dernier.
Le rôle qu’on nous attribue n’est même plus celui d’acteur mais celui de figurant, voire d’otage. Est-il permis en effet qu’un candidat à l’élection présidentielle qui dépasse les 10% d'intentions de vote dans les sondages se retrouve obligé de quémander un parrainage à un élu qui a bénéficié du processus démocratique pour avoir ce rôle ? Est-il permis, par extension, que des électeurs soient pris en otage par ceux-là même qu’ils ont élu ? « Je ne suis pas d’accord avec vous mais je battrai jusqu’à ma mort pour que vous puissiez le dire » semble avoir été valable que pour leur élection.
La démocratie est un concept qui ne peut fonctionner qu’avec des démocrates. Et pourtant, aujourd’hui se profile une tribalisation de la politique qui utilise le chantage pour faire pression sur des élus souhaitant apporter leur parrainage à Eric Zemmour, comme dans certaines sociétés claniques que nous bombardons pourtant de nos leçons de morale sur la bonne gouvernance.
Nous, français de l’étranger demandons à nos représentants à l'étranger et à nos élus en France d’accorder leur parrainage à Eric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle, quelle que soit notre opinion, pour faire en sorte que la France ne se transforme pas en une démocratie sans démocrates.
[1] Film de Jean Verneuil
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