Des sondages spontanés réalisés au coeur des derniers événements médiatico-politiques par certaines chaînes d'information montrent une montée en flèche de l'opinion en faveur de la légalisation passant même les 50% (!!!) mais nous ne les citerons pas ici du fait des doutes légitimes sur leur rigueur scientifique.
Quoiqu'il en soit, selon Bertrand Lebeau Leibovici, vice-président de SOS Addictions : "Dans les années qui viennent, la France va se trouver dans une grande solitude en Europe [s'agissant de la prohibition du cannabis]". Ce médecin-addictologue s'exprime en faveur d'une légalisation comme condition sine qua none d'une politique de santé publique actuellement inexistante car impossible dans le contexte de prohibition.
https://www.bfmtv.com/sante/legalisation-du-cannabis-dans-les-annees-qui-viennent-la-france-va-se-trouver-dans-une-grande-solitude-en-europe-pour-bertrand-lebeau-leibovici-vice-president-de-sos-addictions_VN-202403200817.html
En face de cela, selon un secrétaire départemental du syndicat Alliance Police : "Il faut faire une coopération internationale pour taper sur les états producteurs pour qu'ils arrêtent leur production car tant qu'il y a un flux, il y a du trafic - et tout ce qu'on fait ici en France ne sert à rien... [sic]"
Ainsi ce syndicaliste-policier nous avoue simplement, en négatif, que tout ce qu'on fait actuellement et depuis bien trop longtemps ici en France ne sert et ne servira à rien, que ce soit en version S, L, XL et maintenant XXL...
Car a-t-on dit à ce syndicaliste que d'une part les états étrangers producteurs de cannabis sont souverains pour décider non seulement du statut du cannabis sur leur sol qui peut être différent du nôtre en France et mais aussi de sa production et son exportation. Et d'autre part, il y a des États qui officiellement et légalement importent le cannabis de ces états producteurs comme n'importe quel autre produit de commerce international car légalisé pour l'utilisation déjà MÉDICALE et parfois récréative ? Et c'est la France en chevalier blanc du monde entier qui va imposer aux États producteurs d'un produit légal sur leur sol et 'commercé' librement avec d'autres, que ces États stoppent immédiatement leur production parce que l'on s'entête en France à prohiber ce produit et qu'il arrive par le trafic illicite sur notre sol ???
Tout cela fait du cannabis un produit (agricole) particulier qui objectivement ne peut être abordé d'une façon raisonnable dans une lutte indiscriminée contre le trafic de drogue.
En conclusion, il serait bien que les syndicalistes policiers s'expriment essentiellement sur des sujets comme les carrières dans la Police, les conditions de travail, de rémunération, sur des voies possibles pour une plus grande attractivité du métier de policier - et in fine retour à une plus grande sélectivité du recrutement - et pour le retour aussi à une plus grande proximité avec la population. (Ce sont de très beaux sujets, essentiels à l'avènement d'une société plus belle et harmonieuse.) Et laisser aux médecins-addictologues, sociologues, anthropologues, philosophes, politologues, économistes ou même théologues, l'analyse de la société en général et des stratégies pour résoudre les problèmes auxquels elle est confrontée.
Cela n'empêche pas le syndicaliste par ailleurs d'être un citoyen engagé, de s'instruire ou se former même à un très haut niveau sur ces sujets, de s'engager dans d'autres cercles et d'exprimer ses convictions ou intuitions sur la société, la justice, le bien, le mal, la guerre, la paix... Seulement cela doit se faire à égalité de n'importe quel.le autre citoyen.ne - comme toutes celles et ceux signataires de la présente pétition par exemple - et non pas sous couvert de la fausse légitimité d'une fonction élective syndicale qui vaut ce qu'elle vaut.
La gravité du sujet et de la situation requiert compétences et raison. L'éthique journalistique comme code de conduite d'un métier contributeur essentiel du débat public et de l'expression démocratique est responsable et garant dans leur médiatisation de la hiérarchisation de la légitimité des diverses expressions qui sont sollicitées en fonction des sujets. Seulement alors le journalisme remplira réellement sa fonction d'information, indispensable à l'émergence d'une opinion publique éclairée - d'autant plus importante quand les sujets sont complexes comme celui qui nous intéresse ici.
Sortir le cannabis du reste du problème du trafic de drogue pour 1/ rendre la victoire possible contre ce fléau du trafic de drogue qui gangrène nos villes et nos campagnes - compte-tenu des moyens finis et non illimités de la puissance publique (encore plus vrai dans un contexte de déficit public chronique), pour 2/ établir un cordon sanitaire législatif protecteur spécifique pour les populations les plus vulnérables que sont les mineurs et pour 3/ déployer une politique de santé publique envers les addictions de quelconques natures y compris possiblement le cannabis aux côtés de l'alcool, le sucre ou la pornographie.
En somme, que chacun.ne des citoyen.ne.s eclairé.e.s y compris leurs représentant.e.s choisissent en son âme et conscience entre ces deux maximes : "Impossible n'est pas Français" ou "À l'impossible, nul n'est tenu".
Sources :
"Réglementation du cannabis et développement : vers un commerce (plus) équitable pour les marchés licites émergents" - David Bewley-Taylor, Martin Jelsma and Sylvia Kay
https://journals.openedition.org//4222
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