Encore un rebondissement !
La Première ministre Élisabeth Borne ne présentera pas le projet de réforme des retraites ce jeudi à l’Assemblée nationale. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron. Lors de l’ouverture du Conseil national de la refondation (CNR), le président de la République a évoqué cette présentation.
Le chef de l’État préfère la repousser au 10 janvier 2023, à la rentrée. En cause, a précisé Emmanuel Macron, une modification de l’échiquier politique avec certaines élections internes de partis. En effet, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti est le nouveau président du parti Les Républicains, succédant à Christan Jacob. Marine Tondelier elle, succède à Julien Bayou et devient la nouvelle secrétaire nationale du parti Europe Écologie Les Verts.
L’objectif est clair : discuter pour trouver des compromis avec ces nouveaux dirigeants.
« Cela permet d'avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui (...) viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments-clés de la réforme, échanger avec le gouvernement », a déclaré Emmanuel Macron en ouvrant la deuxième session plénière du CNR à l’Élysée.
Les syndicats méfiants
Face à l’annonce faite par Emmanuel Macron, les syndicats sont méfiants. La CFDT indique dans un communiqué relayé par l’AFP, « prendre acte » du report, qui va lui « permettre » de « continuer à porter ses revendications prioritaires pour plus de justice sociale ». Mais le premier syndicat français « réitère son opposition à tout report de la borne d'âge de départ à la retraite », mesure « brutale qui pénaliserait d'abord les salariés les plus modestes ».
De son côté, la CGT a estimé auprès de l'AFP que le report montrait « la fébrilité du gouvernement, qui craint une forte mobilisation ». Même son de cloche chez la CFE-CGC, pour qui « l'exécutif est très inquiet - et il a raison - de ce que va être la mobilisation en janvier ».
« Ma première réaction, c'est de me demander: ‘C'est quoi ce bordel ?’ La deuxième, c'est de me dire qu'on gagne quelques semaines précieuses. La troisième, c'est la méfiance », résume Simon Duteil de Solidaires.
D’autres syndicats au contraire y voient là une bonne initiative. Pascale Coton de CFTC y voit « une bonne chose », car « l'agenda allait trop vite ». Elle espère que le gouvernement mettra à profit ce temps supplémentaire pour « reprendre » les propositions syndicales « sur les petites pensions, les carrières longues ». « Si c'est pour écouter les organisations syndicales qui font des propositions autres que le report de l'âge légal, c'est une bonne nouvelle », a abondé Dominique Corona de l’Unsa. « Mais si c'est simplement pour gagner du temps… »
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