Pour des politiques publiques concertées musiques actuelles en Sarthe

OÙ SONT LES POLITIQUES PUBLIQUES POUR LES MUSIQUES ACTUELLES EN SARTHE ?


>> Un rendez-vous manqué

Un an et demi après sa création, le Magnéto déplore le silence et le désintérêt des pouvoirs publics sur le développement concerté des musiques actuelles en Sarthe.

Enraciné dans un tissu associatif militant, ce collectif départemental (réunissant lieux de répétition, de diffusion et d'accompagnement, organisateurs de concerts et festivals, artistes et groupes, structures de production/management, médias alternatifs) est pourtant, à ce jour, l'unique initiative existante pour fédérer les acteurs autour de cette démarche d'intérêt général.

Force est de constater que les rares collectivités locales engagées dans ce secteur semblent poursuivre leurs propres initiatives sans associer les acteurs, ni tenir compte de leurs attentes et besoins. La suffisance dont font preuve certains élus et techniciens ne serait qu'anecdotique s'il existait une vraie politique publique à chaque échelon du territoire. Depuis des années, nous assistons à un empilement de mesures unilatérales et d'aides ponctuelles relevant plus de l'affichage politique que d'une réelle volonté de structuration et de mise en cohérence des différentes initiatives publiques. L'élaboration des projets ou des modifications d’équipements souffre notamment de cette absence de concertation avec les futurs usagers.

L'absence de dispositif spécifique du Conseil général, l'émiettement des projets musiques actuelles sur l'agglomération mancelle, la timidité des initiatives publiques dans les villes secondaires et la non-prise en compte de ce secteur en milieu rural ne rendent ni lisible, ni efficace le développement global des musiques actuelles en Sarthe.


>> Une situation alarmante

Aujourd'hui, la Sarthe demeure le seul département des Pays de la Loire sans équipement labellisé « Scène de musiques actuelles (SMAC) » et, par la même, sans véritable projet de développement axé sur la création et la diffusion. La multiplication de salles polyvalentes, à vocation culturelle généraliste et trop souvent sans équipe permanente, ne tient pas compte des contraintes spécifiques des musiques amplifiées. De plus, leur taux élevé d’occupation ne permet pas ni un travail de fond autour de l'accompagnement des artistes et groupes locaux (résidences, filages, formations) ni la diffusion d’artistes extérieurs au département à la recherche d’étapes de dernière minute dans leur tournée. En l’absence de véritable pôle de diffusion et d’accompagnement sur le territoire, les deux seules salles dédiées aux musiques actuelles (L’Oasis au Mans et Salle Jean Carmet/Péniche Excelsior à Allonnes) ne sont actuellement pas en mesure d’absorber l’ensemble des demandes, du fait du mode de gestion (délégué à un opérateur privé) et de l’inadaptation de leurs locaux.
Parmi les nouveaux équipements nés ces dernières années, le Silo a su répondre de façon pertinente aux besoins : studios de répétition adaptés et bien équipés, mais aussi location de matériel de sonorisation ou mise à disposition d’espaces de travail pour des associations sans locaux. Il n’est pas anodin de rappeler que ce projet original a été porté par les acteurs eux-mêmes (musiciens fédérés dans le collectif « 10 de + »), dans la droite ligne des initiatives antérieures en matière de formation et d’accompagnement des musiques actuelles (TDM, l’Élastique à Musique, Abrazik), où - là aussi - seul le militantisme associatif a pu fair