Mariage pour tous = Fraternité fracturée pour tous

Monsieur le Président,

Voilà bien une triste réalité. La loi sur "le mariage pour tous" a porté atteinte à la cohésion sociale. La France est maintenant divisée en deux, et chaque jour le fossé se creuse un peu plus, entre les "pour" et les "contre". Chaque camps est déterminé à ne rien lâcher, car les enjeux touchent au plus profond de chacun, entre ceux en mal d'enfants et ceux pour qui le mariage doit conserver ses valeurs immuables.

Quelle solution apportée aux couples composés de deux personnes de même sexe en mal d'enfants ? Aujourd'hui, personne ne peut le dire. Mais ce n'est certainement pas par la voie du Mariage pour tous. Avec cette loi, ces couples ont été trompés car on les oblige en définitive à se marier pour être parents, à la différence des couples hétérosexuels. Est-ce bien là une mesure d'égalité ?

Quant aux couples hétérosexuels, un droit leur a été enlevé: celui de proposer aujourd'hui un mariage qui n'a plus rien avoir avec ce qu'il représentait.

Monsieur le Président, si une loi n'arrive pas à concilier notre triptyque républicain "Liberté-Egalité-Fraternité", c'est bien que quelque chose ne va pas quelque part. Force est de constater qu'aujourd'hui, avec cette loi, la Fraternité se voit fracturée.

Monsieur le Président, avant même que la loi ne soit votée, vous avez évoqué la liberté de conscience pour son application. C'est bien qu'au fond de vous, il y a quelque chose d'illégitime dans cette loi.

Monsieur le Président, aucun humain, aussi grand soit-il, ne peut prétendre maîtriser l'immensité des conséquences qu'une telle restructuration sociétale implique. Et aujourd'hui, déjà, personne ne maitrise cette crise fraternelle qui touche notre pays.

Monsieur le Président, le droit de l'enfant, le droit de ceux qui seront là demain exige que nous leur laissions une société qui se fonde sur des repères immuables, et non une société construite à la va-vite, sur un effet de mode, sur des repères sortis de la pensée humaine à un temps précis de l'histoire. Or, promulguer la loi sur "le mariage pour tous", c'est enraciner dans notre arsenal législatif la théorie du genre. Et après ? Où est donc passé ce principe de précaution si cher à notre société d'aujourd'hui ?

Monsieur le Président, faites en sorte que notre Mère Patrie ne devienne pas un jour notre Parent Patrie.

Monsieur le Président, la situation d'aujourd'hui n'est pas bien "normale". Et pourtant, il faut bien se sortir de l'impasse dans laquelle le pays se trouve. La conjoncture politique n'autorise pas à ce jour le recours à un référendum. C'est pour cela que nous vous demandons de ne pas promulguer la loi sur le mariage pour tous.