Contre l'ouverture de la Côte Gilmour en hiver

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À vous tous, qui avez à cœur le développement de la ville de Québec et le respect des espaces patrimoniaux et naturels,

La côte Gilmour fait partie intégrante des Plaines d’Abraham, lesquelles complètent, avec le Parc des Braves, un ensemble que l'on appelle le Parc des Champs-de-Bataille, l’un des plus beaux parcs urbains au monde, un lieu historique des plus importants au Canada. Il est sous juridiction fédérale. La Commission des champs de bataille nationaux (CCBN), dont madame Margaret F. Delisle est la présidente, a le devoir d’en préserver le caractère patrimonial et naturel depuis 1908.

Le conseil de quartier de Montcalm, fort de l'appui de citoyens de son secteur, lui demande de résister aux pressions des autorités de la Ville de Québec qui réclament l’ouverture hivernale de la côte Gilmour en renonçant au projet.

L’ouvrir à la circulation automobile aurait des conséquences dommageables notamment sur le plan environnemental, et des impacts majeurs sur la sécurité des usagers du parc des Champs-de-Bataille (coureurs, marcheurs, skieurs et autres), très nombreux dans le secteur de l'avenue Wolfe-Montcalm, sur laquelle se déverse le flux automobile empruntant la Côte Gilmour. Il est aussi important de rappeler que c’est une voie étroite où il n’y a pas de trottoir.

Par ailleurs, en novembre 2010, la CCBN se dotait d’une politique interne concernant le développement durable afin que le site demeure au fil des ans et des générations, un lieu patrimonial en parfait état.

L’ouverture de la côte impliquerait qu’elle soit déneigée et régulièrement traitée avec des sels de déglaçage, travaux qui perturberaient la nature et endommageraient l’écosystème qui abrite, entre autres espèces, le noyer cendré, en voie de disparition et protégé par la Loi sur les espèces en péril.

La Commission des champs de bataille nationaux a déjà en main plusieurs études sur les enjeux liés à l’ouverture hivernale de la côte Gilmour : étude géotechnique, relevés de circulation, inventaire des composantes jugées vulnérables et relevé topographique.
Ces études montrent que des travaux majeurs seraient requis afin d’assurer la protection de l’environnement, la pérennité des infrastructures, la sécurité des utilisateurs et la conformité aux lois, notamment la Loi sur les espèces en péril.

En outre, les impacts de ces travaux et des conditions de déneigement entraîneraient des conséquences considérables sur le plan social, environnemental et financier. Certains seraient difficiles à atténuer par les mesures proposées et ne sont pas en conformité avec la Politique de développement durable que la CCBN s’est donné en 2010.

Le coût des travaux était évalué à 3 millions de dollars en 2011. La Ville de Québec annonçait récemment que ce coût est estimé aujourd’hui à 6 millions de dollars. C’est sans parler des coûts d’entretien récurrents.

Le rapport synthèse remis à la CCBN conclut en demandant que les autorités de la Ville et de la région démontrent quels seraient les bénéfices réels sur le plan de la mobilité et du transport de l’ouverture de la côte l’hiver. La Ville n’a pas fait cette démonstration mais tente d’influencer sa décision en remboursant le coût des travaux pour devancer la réalisation de plans et devis.

Alors que toutes les conclusions vont à l’encontre d’une ouverture hivernale, la CCBN écrit : « Advenant le cas où la Commission décidait d’ouvrir cette voie de circulation à l’année suite aux conclusions des analyses de faisabilité, les travaux pourraient ainsi être devancés de quelques mois. »

Considérant :

• les incidences néfastes des travaux nécessaires à l’ouverture hivernale de la côte Gilmour;

• l’absence de démonstration crédible des avantages qui justifierait l’ouverture de cette artère de circulation automobile en hiver, compte tenu des coûts démesurés de réfection et d’entretien;

• l’inconséquence d’ouvrir une voie de circulation supplémentaire pour régler le problème d’engorgement de la circulation au centre ville, alors que cette voie de circulation débouche dans un parc national et que dans une perspective de mobilité durable , aucune ville au monde n’a recours à une telle solution;

• l’entêtement des autorités de la Ville d’aller de l’avant en finançant des travaux supplémentaires à même le budget municipal.


Le conseil de quartier Montcalm exhorte madame Margaret F. Delisle, présidente de la Commission des champs de bataille nationaux, d’agir en conformité avec son mandat de préservation et de mise en valeur du parc des Champs-de-Bataille.

Il lui demande de maintenir la côte Gilmour fermée en hiver et de refuser d’assumer la responsabilité des travaux qui seraient nécessaires à son ouverture.

Il l’encourage à préserver la qualité de ce lieu d’activité de loisir et de sport accessible en toute sécurité au cœur de la ville pour les usagers.

Nous vous invitons à signer cette pétition afin de sauvegarder la valeur historique, patrimoniale et naturelle d’un des plus prestigieux parc urbain et à la faire circuler dans vos réseaux de contacts. Notre but est de rassembler 2000 signatures.

Lise Santerre
présidente Conseil de quartier Montcalm

Jacqueline Robert
usagère des Plaines d'Abraham et résidente du quartier Montcalm


Références :

Travaux publics et services gouvernementaux Canada (2011), Étude d’évaluation des enjeux liés à l’ouverture de la côte Gilmour en saison hivernale, Rapport numéro 2, version finale, octobre, http://www.ccbn-nbc.gc.ca/_fr/documents/CoteGilmour-rapportTPSGC-octobre2011-Internet.pdf.

En 2011, la Ville de Québec a adopté un Plan de mobilité durable pour infléchir certaines tendances contraires au développement durable et répondre aux attentes de la population en ce sens. Voir http://www.ville.quebec.qc.ca/environnement/mobilite_durable/index.aspx.