Après ces longs mois de silence, voici enfin des nouvelles du front. Sachez d’abord que ce silence n’était pas synonyme d’ignorance; bien au contraire c’est en pensant à vous que nous avons pu œuvrer ou du moins ramer. Donc un grand merci et une reconnaissance infinie pour vos dons et signatures dont nous avons su prendre la mesure et si nous avons tardé de semaine en semaine à donner signe de vie, c’est qu’on a espéré jusqu’au bout pouvoir vous annoncer une bonne nouvelle.
D’abord concrètement cela nous a permis de réaliser le dernier tronçon de voirie carrossable (8155€ soit 90% de la dépense hors travail manuel de terrassement, coffrage et bétonnage) pour accéder correctement à la ferme: fini le chemin de terre et ses ornières fatales aux véhicules! Un peu plus de clients qu’à l’accoutumée ont ainsi pu venir nous voir en février notamment pour nos soirées «chant du bouc» (le faible enneigement a aussi joué en notre faveur).
En parallèle cela nous a donné dans un premier temps du baume au cœur pour alerter la presse (Dépêche du Midi, FR3 principalement) et entamer une action en justice par recours gracieux puis devant le Tribunal Administratif (en référé et sur le fond) dès septembre puis décembre. Si à l’audience du 6 janvier 2016 nous n’avions pas suffisamment de chiffres précis et organisés à produire (compta 2015 non bouclée) pour gagner la mesure conservatoire demandée (rétablissement provisoire sur l’emplacement de vente), le tribunal a d’ores et déjà pris position, laissant entrevoir dans son arrêt une condamnation à terme du maire pour abus de pouvoir sous la forme d’une mesure discriminatoire. Mais ce jugement tombera d’ici un à trois ans et trop d’eau aura passée sous les ponts d’ici-là. Alors nous avons décidé en février de tendre la main (accord transactionnel) pour une négociation avec le maire; nous avons concédé d’entrée de jeu, outre l’abandon temporaire de toute action médiatique ou juridique, qu’il ne nous rétablisse que deux soirs par semaine sur cette place du supermarché (au lieu de 3 à 5-6 selon la saison) de façon à garder une fenêtre de vente sur l’agglomération et promouvoir la ferme en signalant notre existence.
Après trois mois de négociation par avocats interposés et entrevue finale en tête à tête: chou blanc... Le maire, retranché derrière son conseil municipal, n’a fait qu’une fausse proposition pour un seul soir par semaine quelle que soit la saison et sur un emplacement où il sait pertinemment que notre ensemble de vente ambulante (véhicule-étal et caravane réfrigérée) ne peut pas accéder et ce malgré l’intervention de la présidence du Conseil Général (car il est aussi président d’une station de ski en déficit). Bref on s’est heurté à un mur d’incompréhension chargé de cynisme; la seule chose à laquelle il tenait dans cette «négociation» était de pouvoir dire à ses administrés qu’il avait fait une proposition qu’on aurait refusée: il paraît insensible à la presse et à l’opinion publique extérieure à la vallée.
Donc beaucoup d’énergie et de temps ont été perdus, délais supplémentaires pendant lesquels notre déficit s’est aggravé car, si en été la perte a été contenue à 35%, en hiver c’est bien la moitié de nos ventes dont nous avons été privé, nous contraignant à laisser les cheptels s’amenuiser. Les restrictions ont duré et si les adultes ont plus ou moins résisté, nos jeunes sont découragés, les ados d’abord, puis les maraîchers et le berger qui veulent partir à l’automne. Le moral des troupes est sérieusement entamé et beaucoup d’idées ont été échafaudées pour peu de résultats immédiats.
Au travers de ce petit bout de béton qui vous revient, vous avez voulu nous aider à ouvrir la voie à un redéveloppement de la ferme sur son site sous une forme de parrainage participatif. Il va peut-être falloir que vous y croyiez plus fort que nous pour sortir de cette ornière, réconforter et encourager tout le monde, être battant dans le domaine de la diffusion de la «com» qui nous fait cruellement défaut. Les atouts subsistent et vous savez que nous sommes positionnés sur des créneaux porteurs:
-le mouvement de retour vers le produit fermier agro-pastoral de surcroît et la vente directe ne relève plus de l’hypothèse,
-la 1ère saison 2015 de maraichage s’est bien déroulée et Nico prévoit une production 2016 en forte augmentation,
-on voit grandir à vue d’oeil la place économique prise par la vente des produits à base de plantes sauvages comestibles et les activités liées à cette alternative nourricière portée par Pascale.
Mais tout cela va reposer maintenant sur trop peu d’épaules, on ne peut plus avoir la tête partout à la fois et le temps joue contre nous.
Toutes vos idées et initiatives sont les bienvenues. Même si on sait que nos productions animales sont limitées en volume et donc en rentabilité en regard des charges, il faut créer de la valeur ajoutée en dynamisant les prestations agro-touristiques, pédagogiques et de petite restauration style «chant du bouc» ou marché gourmand (peut-être faudrait-il débusquer à moindre frais un droit à licence III transférable maintenant depuis notre nouvelle grande région...), ainsi que les nouvelles formes d’hébergement: vacances actives, soirées cabane, location à thème (on vient de finir de restaurer la cabane du Péré).
Mise à part la «com» pour nous renvoyer des clients et amis depuis chez vous ou via internet et outre la recherche active d’un maraicher dès cet été et d’un berger à l’automne, on est preneur de coups de main sur des compétences comme informatique, bricolage et entretien des bâtiments , mécanique... On peut encore loger et nourrir de ce que l’on produit.
En étant désolés pour ces nouvelles amères et embrasse tous bien fort et chaleureusement.
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