Juillet 2025
Nous sommes agents des parcs nationaux et nous alertons !
STOP ! Gardons ce qui marche en matière d’écologie et de biodiversité !
NON à la suppression des établissements publics des Parcs nationaux !
OUI à un engagement réel de la France pour la biodiversité, partout sur son territoire, en s’inspirant du modèle des parcs nationaux ! C'est vital !
Parc amazonien de Guyane, Parc national des Calanques, des Cévennes, des Écrins, de Forêts, de Guadeloupe, du Mercantour, de Port-Cros, des Pyrénées, de la Réunion et de la Vanoise.
Derrière ces noms évocateurs, agissent 11 établissements publics avec leurs personnels qui, sont reconnus pour assurer avec efficacité la préservation et la mise en valeur de 8 % du territoire français, en dépit de moyens réduits au fil des ans – 75 millions d’euros annuels.
Bien que de nombreux rapports et réussites sur le terrain en attestent depuis plus de 60 ans, ces établissements et leur modèle sont menacés aujourd’hui par le projet Macron-Bayrou-de Montchalin, appuyé par un rapport sénatorial récent. Suppression, fusion ou autre « géniale idée » technocratico-politicienne conduira à coup sûr à un gâchis considérable, et à un recul de la préservation partagée des patrimoines et de la biodiversité.
Un modèle efficace
Qui sont-ils et que font-ils ? Ces 11 petits établissements, administrés localement en partage avec l’État, sont agiles et ancrés sur les territoires.
Ils remplissent une mission d’intérêt général, de préservation partagée de la biodiversité remarquable et des autres patrimoines (paysager, archéologique, culturel...).
Toute l’année, les acteurs des territoires (communes, habitants, propriétaires, agriculteurs, forestiers, socio-professionnels…) intègrent cet objectif dans leurs activités économiques, sportives, culturelles…
Ils y sont aidés par la présence sur le terrain des techniciens et chargés de mission des parcs nationaux. Pour cela, les agents détectent et suivent la faune, la flore, surveillent le bon état écologique des milieux naturels tels que les forêts, les ruisseaux, les prairies, les landes... Ils mettent toutes ces informations à disposition, et échangent.
Ils participent aussi à l’éducation à la nature, de la maternelle au supérieur, en intervenant auprès de dizaines de milliers d’élèves chaque année.
Ils accompagnent les éleveurs et exploitants agricoles, dans la cohabitation avec les grands prédateurs (loup, ours), mais aussi dans l’adaptation aux changements climatiques brutaux.
Les 11 établissements travaillent en synergie et ont déjà mutualisé plusieurs fonctions supports à diverses reprises (comptabilité, informatique).
Les parcs nationaux ont déjà fait face à plusieurs attaques passées
Mutualisation, en bon français de l’Administration depuis 15 ans, cela veut dire baisse du budget et suppression de postes : dans les parcs nationaux, c’est 20 % de postes supprimés depuis 2010 !!
Mutualisation, cela a donc signifié pour nous moins de moyens pour faire autant et même plus -car les missions et surfaces des parcs ont augmenté entre temps.
Mutualisation signifie aussi éloignement du service public par rapport aux usagers : moins de présence sur le terrain, moins de temps, moins de rencontres physiques et d’échanges directs – pourtant si précieux. C’est aussi faire moins dans le détail, des réponses plus automatiques, normées, moins adaptées au cas précis, un service public que les usagers regrettent, voire se mettent à détester car il devient inefficace.
Les usagers tout autant que les agents en souffrent.
Toujours moins dans les services publics, c’est aussi vider les territoires ruraux où ces agents publics et leurs familles participent à la vie sociale et -économique locale.
Les agents des parcs nationaux, malgré des conditions de travail dégradées, ont fait front et ont maintenu la qualité du service public de la biodiversité. Mais avec le projet Macron-Bayrou-de Monchalin et le rapport récent du Sénat, nous alertons : le modèle et son efficacité vont s’effondrer.
Leur modèle est aujourd’hui menacé de disparaître par opportunisme politicien
Dans la fin de vie des mandats d’E. Macron, où les cadeaux fiscaux aux très riches ont creusé le déficit public et appellent aujourd’hui des économies, les services publics vont subir une vague supplémentaire d’intense affaiblissement, par leur démantèlement tous azimuts, au détriment de ce qui marche, du bien de tous, de l’avenir et de l’Économie elle-même.
Dans cette stratégie morbide, comme d’autres services publics, les établissements des parcs nationaux sont accusés, à tort, de manquer d’efficacité (Ministre de Montchalin), voire d’être « improductifs » (Premier ministre).
Un rapport du Sénat (Les Républicains), sans même avoir pris la peine d’auditionner un seul parc national, juge que leur suppression serait une source d’économies. La réussite du modèle « à la française » des parcs nationaux ne rentre pas en ligne de compte dans leur réflexion.
A la place, ces sénateurs recommandent un modèle centralisé qui va démultiplier, entre le préfet et l’OFB, les rattachements administratifs déconnectés de la réalité de nos missions ou de leur assise locale. Nous savons que nombre de nos postes seront réaffectés dans des sièges lointains (Montpellier, région parisienne). Nous voyons d’ici les lourdeurs administratives et les freins à notre travail et donc à la construction quotidienne de la préservation, avec un ralentissement de toutes les décisions.
Notre analyse ainsi que celle des élus locaux des conseils d’administration et des conseils scientifiques convergent : le rapport ne fait ressortir aucune piste d’économies en dehors de l’abandon de missions en faveur des territoires !
Il permettrait simplement un effet d’annonce de la suppression de 11 opérateurs de l’État, laissant croire à des économies.
Nous sommes très inquiets pour la biodiversité
Alors qu’il est urgent de conforter les établissements des parcs nationaux face aux défis environnementaux que constituent l’érosion de la biodiversité et les changements climatiques, leur suppression traduirait un profond déclassement de ces espaces protégés d’intérêt majeur et international.
La recommandation, si elle était mise en œuvre, générerait avant tout une désorganisation majeure et servirait de prétexte pour baisser à nouveau les budgets alloués à la conservation de la nature.
Ainsi affecté, ce service public de la biodiversité sur les territoires deviendrait, cette fois, inopérant. Il serait alors facile de le supprimer complètement, en s’en déchargeant auprès des territoires qui auraient des difficultés à assumer la préservation. Ils n’ont déjà plus assez de budget pour de nombreuses missions publiques dont l’État s’est déjà délesté, et les jeux de pouvoir et d’économie font souvent de la biodiversité une contrainte et non leur priorité.
Désincarnés, sans autonomie juridique ou budgétaire, et éloignés des territoires et de ceux qui y vivent, les parcs nationaux pourraient ainsi voir leur raison d’être s’effacer peu à peu, remettant en question des dizaines d’années d’existence et d’actions en faveur de la préservation de notre patrimoine commun.
Une pétition citoyenne pour assurer l’avenir des parcs nationaux …
Oui, nous aussi, nous avons besoin de votre mobilisation ! Signez !
La pétition est un des moyens à votre disposition pour agir.
La biodiversité, les politiques de préservation et les personnels sont sérieusement attaqués.
Elle appuiera nos démarches auprès de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Premier ministre, pour tenter de leur faire mesurer l’immense erreur que serait un projet de disparition, fusion (de près ou de loin) ou autre « géniale idée » technocratico-politicienne.
Votre signature et soutien nous redonneront aussi du baume au cœur et de la combativité. Nous en avons besoin.
Pour assurer l’avenir des espaces protégés français, nous vous invitons à soutenir cette pétition.
Dites « NON » à la suppression des établissements publics de parcs nationaux – un modèle qui a fait ses preuves –
Dites « OUI » à des moyens suffisants pour représenter fièrement l’ambition environnementale de la France.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.