Vendredi 24 février s’est tenue la réunion publique organisée par le Parc naturel régional du Luberon pour présenter son projet pour le Château de l’Environnement de Buoux.
La mobilisation était à la hauteur de nos espérances. Malheureusement, la salle, très petite, mal sonorisée et coupée de piliers a laissé plus de 40 personnes à la porte et n’a pas permis à l'ensemble des autres d’entendre correctement ou de participer aux échanges comme espéré.
Si, lors de cette présentation, la formulation du projet était quelque peu différente de celle des versions précédentes, l’éducation à l’environnement semblant vouloir être davantage mise en valeur, rien du fond n’a toutefois changé.
En outre, toujours aucun détail sur les chiffres, le gestionnaire envisagé, ou même la répartition des locaux (et du temps) concernant l’hébergement et l’avalanche d’activités listées, n’a été communiqué.
La commune de Buoux, toujours dans l’attente de l’ensemble des documents relatifs à ce projet (qu’elle demande régulièrement au PNRL depuis 3 ans), a donc profité de cette réunion pour effectuer une demande publique.
L’unique chiffre informatif de cette présentation était celui du revenu que le PNRL prévoit de s’octroyer afin de couvrir les frais de fonctionnement du château. 80 000 euros sur les 1,6 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel que devra générer ce projet chaque année.
L’échange qui a suivi la présentation, quant à lui, a été l’occasion de très très nombreuses critiques, questions et protestations.
Les réponses qu’elles ont pu recevoir, souvent de simples négations sans argumentation étayée, ont montré une nette volonté du PNRL de ne pas entrer dans la justification concrète de ses choix pour ce projet, de ne pas non plus s’ouvrir à la concertation pour son élaboration, et ont révélé une déconnection totale du PNRL, non seulement des préoccupations des populations concernées, mais, pire encore, de son époque, des réalités du site et des nouvelles réalités hydriques et climatiques du territoire.
Il restera donc de cette rencontre, que le projet caméléon du PNRL s’entête sur la grande majorité des éléments de fond les plus problématiques et ne laisse apparaitre aucune volonté de s’ouvrir à la concertation.
En outre, elle aura renforcé notre conviction que créer pour un tel site un projet aussi surdimensionné, voué à générer un chiffre d’affaire de 1,6 millions d’euros, avec pour toute finalité qu’en reviennent 80 000 au PNRL, est une absurdité dont la justification réelle ne se trouve alors certainement pas dans cette somme de 80 000 euros nécessaire pour couvrir les frais de fonctionnement annuels du château. Car bien d’autres projets, qui ne pousseraient pas ce site à tomber dans la spirale infernale de la rentabilité, qui respecteraient davantage l’espace naturel, sa biodiversité, l’agriculture, les habitants, et ainsi donc les missions du PNRL, peuvent être élaborés pour permettre au Château de l’Environnement de vivre et de rayonner.
En conclusion, ce projet prend et prendra certainement encore bien des formes, mais ce qu’il convient de regarder de près, c’est l’esprit qui le mène ; car en découlera l’orientation de la mise en œuvre des grands titres listés à la pelle sur ces slides de diaporamas. Et cet esprit, tant au travers des actes passés du PNRL qu’au travers des procédés employés pour tenter d'imposer ce projet et des priorités (encore actuelles) qu’il révèle, ne nous semblant pas cohérent avec ce que l’on serait en droit d’attendre d’un Parc naturel, nous réaffirmons notre opposition à ce projet.
Le Collectif de Buoux organisera alors, dès le mois de Mars, une nouvelle grande réunion. Celle-ci sera entièrement dédiée à la co-construction d’une autre proposition.
Le Collectif de Buoux
Contact : collectifbuoux@gmail.com