10 octobre 2015 – Un jeune de 20 ans effectuant une randonnée sur un chemin forestier de la commune de Revel ( Isère ) est abattu par un chasseur.
5 décembre 2015 – Un homme de 43 ans pratiquant la course à pied sur un chemin forestier dans le massif du Semnoz (Haute Savoie) est abattu par un chasseur.
Pour la saison de chasse 2014 /2015 : 42 morts ( source web « La buvette des Alpages »)
Ces drames ont aussitôt déclenché dans les médias un déferlement de déclarations faussement indignées des responsables cynégétiques qui tentent de faire croire à l’opinion publique qu’ils sont « effondrés et « sous le choc » tout en déclarant que les chasseurs fautifs doivent être « dévastés » par leur acte, la sécurité étant selon eux, une priorité !
Le lobby "chasse" cherche alors coûte que coûte à redorer l’image de cette activité, quitte à employer l’imposture et le mensonge, caractéristique principale dans ce milieu.
On en vient rapidement à oublier les victimes et leurs familles dans la douleur.
Des larmes de compassion vont couler non pas sur les victimes mais sur ces « pauvres chasseurs » qui sont aujourd’hui « dévastés » par leur acte.
Une fois cette tempête médiatique apaisée, c’est le grand silence dans les médias.
Pas un mot sur les enquêtes et suites judiciaires annoncées pour les chasseurs fautifs.
Pas de remise en cause radicale de cette activité dangereuse et criminelle.
Le temps fera son œuvre et insidieusement ces drames tomberont dans l’oubli.
Aujourd’hui les signataires de cette pétition disent STOP !
Il n’y a pas de fatalité. Ces faits gravissimes vont se reproduire et les pouvoirs publics ne doivent pas se contenter d’effets d’annonces comme ceux exprimés dans un courrier reçu récemment de la Préfecture de l’Isère dont voici la copie :
« la mise en place d’un groupe de travail sur le thème de la sécurité de la chasse, piloté par la Direction Départementale des territoires de l’Isère. Ce groupe est chargé d’approfondir le travail déjà engagé sur la cohabitation entre les usages, ainsi que sur le partage du temps et de l’espace entre chasseurs et non-chasseurs. Des rencontres entre les différents acteurs concernés sont donc prévues dans l’objectif de conduire à une réflexion approfondie sur la question de la sécurité à la chasse et la prévention des accidents ».( Propos de Mr A. Grimaud – Sous Préfet de l’Isère)
Ces aimables déclarations d’intention seront–elles suivies de résultats concrets ?
On peut en douter, mais si la réponse était oui, dans quel délai ? Un mois ? Un an ? Pendant ce temps de nouveaux drames surviendront. Le danger va donc perdurer, les risques d’exactions ou dérives de la chasse aussi.
Le sacro-saint « principe de précaution » si souvent mis en avant par nos gouvernants, n’est curieusement pas appliqué dans le cas précis de la chasse loisir. Pourquoi ?
La cohabitation entre chasseurs et non chasseurs est impossible, car on ne peut pas mélanger des personnes armées, dont on ne sait quasiment rien, avec les milliers d’autres usagers qui fréquentent pacifiquement en famille les mêmes espaces au même moment.
Par ailleurs il est inacceptable que des millions d’animaux d’élevages soient lâchés dans la nature pour servir de cibles vivantes. Ce n’est pas de la chasse, c’est du massacre !
Or, cette activité pratiquée à proximité de zones habitées très fréquentées, représente un danger certain pour tous les promeneurs présents dans cet espace.
Il s’agit là d’une mise en danger délibérée de la vie d’autrui, aujourd’hui encore tolérée par les Pouvoirs publics.
Le déni permanent des dirigeants chasse face aux drames résultants de leur activité et consistant à dire que les chasseurs sont investis d’une « mission » , sorte de « service public » (Mr Sibut, directeur de la chasse en Isère ) est scandaleuse et inacceptable.
Les chasseurs ne peuvent en aucune manière s’autoproclamer gestionnaires d’une faune sauvage qui ne leur appartient pas, mais qu’ils détruisent ou modifient en exterminant les prédateurs naturels (loups, lynx, renards..etc)
Ils ne sont pas, comme ils s’en félicitent, les « protecteurs » de la biodiversité, ou de la « ruralité ». Cette imposture doit cesser. Il est pour le moins surprenant qu’en plein « état d’urgence » des personnes armées (et avec quelles armes !) puissent circuler librement sans surveillance au sein même des espaces naturels publics ou des parcs nationaux. C’est une forme de « terrorisme » que doivent supporter aujourd’hui une majorité de nos concitoyens.
Il est grand temps de prendre les mesures concrètes :
Interdire la chasse les week-ends dans les espaces naturels publics devient urgent!
La régulation de la faune sauvage ne doit pas être confiée à des chasseurs amateurs dont la motivation première est de se divertir en tuant sans état d’âme des animaux innocents et accidentellement quelques promeneurs considérés comme des « gêneurs ».
Si, exceptionnellement, une régulation s’avérait nécessaire, elle ne devrait en aucun cas être confiée aux chasseurs actuels mais à des agents de l’Etat assermentés, formés en vrais professionnels responsables.
Les prédateurs naturels doivent être protégés et non exterminés.
Sous couvert de « tradition » les chasseurs tentent de protéger leur activité et n’hésitent pas à invoquer le « vivre ensemble » ! Un comble et une indécence insolente après les drames récents dont ils sont pleinement responsables.
Alors, s’il vous plaît, s’il vous reste un minimum de respect pour la vie de nos concitoyens, une once de compassion pour les animaux et un peu de bon sens commun, ne vous laissez pas guider par une poignée de chasseurs qui sèment la mort autour d’eux.
Les signataires n’acceptent plus que nos espaces naturels soient des zones de non droit.
Il y a suffisamment de violence en ce monde. Le respect de la vie d’autrui, le bon sens et un peu d’humanité seraient les bienvenus.
Que les familles en deuil sachent qu’elles ne sont pas oubliées.
Michel Luyat
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