Nous avons appris le 25 novembre dernier que le Président Emmanuel Macron souhaiterait une interdiction du glyphosate en Europe fin 2022... mais seulement lorsque des solutions viables économiquement auront été identifiées, proposant « une démarche commune pour éviter les distorsions de concurrence ».
Cette déclaration est dans la droite ligne du récent rapport de l’ANSES actant seulement une réduction des usages autorisés du glyphosate en France et non une interdiction totale des herbicides contenant cette molécule. Emmanuel Macron veut donc imposer la même approche en Europe et renonce ainsi à l’interdiction réelle du glyphosate, en France comme dans le reste de l’Europe. Il s’agit d’un reniement complet de ses déclarations de 2017 qui laissaient pourtant peu de place au doute. Comme le rappelle France Info (1), Emmanuel Macron disait alors avoir « demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans ». Trois ans après, cette promesse est reniée et la priorité est maintenant clairement donnée aux intérêts économiques catégoriels sur la santé publique.
Il faut dire que le lobby agrochimique et la FNSEA ont tout mis en œuvre pour obtenir le maintien d'un maximum d’utilisations du glyphosate. Le président a bien entendu ces cris d’orfraie de la FNSEA et de l’industrie et c’est finalement sans grande surprise qu’il a annoncé deux ans plus tard (le 25 janvier 2019) que l’objectif de sortie d’ici à trois ans n’était « pas faisable », « le chef de l’État faisant là un geste en direction de la FNSEA » selon le quotidien Le Monde (2).
La décision de ce 25 novembre, vient finaliser ce renoncement à l’interdiction du glyphosate et renvoie à une décision qui aurait lieu... après la fin de son mandat et alors que la France ne sera pas seule décisionnaire... autant dire une décision très incertaine !
Ce renoncement est d’autant plus insupportable que les études scientifiques sur les effets sanitaires néfastes de cet herbicide s’accumulent (3). Rappelons que le centre international de recherche sur le cancer a classé le glyphosate comme cancérigène probable pour l’homme et que de récentes études ont mis en avant un risque « aggravé » de lymphome non hodgkinien. Cette substance est également suspectée d’être un perturbateur endocrinien, en cela qu’elle modifierait les résultats de la reproduction, ou d’engendrer un risque aggravé des troubles du spectre de l’autisme.
Pour notre association, c’en est trop ! La France doit s’armer d’un réel courage et renoncer maintenant à l’utilisation de cette substance dangereuse pour entraîner l’Europe dans cette voie. Pour l’y pousser, nous avons engagé des recours juridiques, notamment pour tromperie aggravée, et comptons en engager de nouveaux contre les autorisations de mise sur le marché des produits contenant cette molécule. Mais le temps juridique est un temps long ! Or, c’est maintenant qu’il faut agir, avant les reprises des épandages de cet herbicide qui auront de nouveau lieu au printemps prochain !
Signez avec nous cette pétition pour refuser ce reniement présidentiel et demander au Président de la République de mettre en cohérence ses discours et ses actes ! Demandons aujourd’hui la fin de l’utilisation du glyphosate, herbicide cancérogène !
(1) https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/emmanuel-macron-avait-t-il-promis-la-fin-du-glyphosate-pour-2020-comme-laffirme-yannick-jadot_4021833.html
(2) https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/25/le-president-renonce-a-sa-promesse-d-interdire-le-glyphosate-en-2021_5414363_823448.html
(3) https://www.liberation.fr/terre/2020/11/26/effets-du-glyphosate-sur-la-sante-les-etudes-scientifiques-avancent_1806678
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