Que vous soyez concernés localement (il existe plus de 600 centrales d'enrobage au bitume en France) ou largement intéressés par la pandémie des sources de dégradation de notre environnement, il semble nécessaire de préciser quelques détails importants du processus de pollution engendré par la combustion des produits carbonés.
L’une des émanations gazeuses les plus dangereuses lors de la production des enrobés routiers sont les HAP - Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques. Ils se propagent systématiquement à l’atmosphère lors de toutes combustions de matières organiques telles le pétrole, les carburants carbonés, le bois, le tabac… Plus la combustion de ces carbones est complète, plus les taux de HAP dispersés sont importants.
Pour ce qui concerne l'asphalte routier ; pour être de qualité "routière", le mélange granulat minéral et bitume liquide doit être chauffé au-delà de 200° pour être suffisamment homogène et résistant dans le temps. Le principe de refroidissement solidifie et agglomère les composants entre eux et assure la pérennité relative du produit. La "chauffe" à 200° et au-delà est le seuil de diffusion et propagation des HAP les plus toxiques.
Afin d'assurer plus d’homogénéité à leurs asphaltes, la filière du bitume a pour principe (sans contrôle extérieur probant) de chauffer le produit au-delà de 200° et ce jusqu’à 250°/270° - c’est le cas pour liquéfier les fraisâts - ces déchets routiers issus des vieux enrobés récupérés lors des réfections routières. Gratuits et autorisés au ré-emploi pour raisons de réutilisation vertueuse ! Ils sont une vraie manne financière pour la filière et la pire source de production de HAP lors de leur liquéfaction …)
Le seuil de liquéfaction des composants de l'enrobé ne peut être franchi au-delà de 250°/270° sous réserve de risque majeur d’inflammation et/ou l’explosion des gaz émis lors de la "chauffe".
Chaque année on recense des dizaines d'accidents souvent dus à la négligence du non-respect de ces normes. (Lubrizol, ect.) Les HAP se présentent sous la forme de divers mélanges de plus d’une centaine de composés différents qui varient selon la source et la température d'émission.
Parmi eux, le benzo[a]pyrène est un cancérogène avéré - Groupe 1 du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) Trois autres HAP sont classés cancérogènes probables - Groupe 2A du CIRC : Cyclopenta[c,d]pyrène, dibenzo[a,h]anthracène et dibenzo[a,l]pyrène), 11 autres sont classés cancérogènes possibles - Groupe 2B Le collectif " STRASBOURG RESPIRE ", signé notamment par une cinquantaine de médecins, se lève contre les centrales biomasses émettrices elles aussi de HAP. STRASBOURG RESPIRE affirme que leurs rejets atmosphériques sont plus toxiques que le diesel ou que le charbon…
https://reporterre.net/Alerte-les-centrales-a-bois-emettent-des-polluants-toxiques
Il est à rappeler que la concentration actuelle de benzo[a]pyrène - le plus important des HAP - toléré par an est de 1ng/m3 (1 nano-gramme par m3 d’air) alors que dès 1997, la convention de Genève prévoyait de la diviser par 10 (0.1ng/m3) Des analyses réalisées par ATMO concernant "ma" centrale d'enrobage au bitume et datant de 2010, juge la situation de mon village préoccupante. Des pics importants de particules fines et de benzo[a]pyrène ont été relevé. La centrale n'est peut être pas seule en cause (automobile, chauffage...) mais le constat est là, il faut agir.
La France a été condamnée cette année par le Conseil d'État pour son inaction dans la lutte contre la pollution de l'air... Il faut qu'elle agisse MAINTENANT !!! Avoir un système de santé performant est une excellente chose, mais prévenir, en réduisant la pollution est LA solution.
IL Y A URGENCE !!!
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.