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Pétition

Contre la construction d'une centrale photovoltaïque à Mouret 

Contre la construction d'une centrale photovoltaïque à Mouret  Pétition
176 signatures
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Auteur :
Auteur(s) :
Le collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse Comtal
Destinataire(s) :
Elu.es et habitant.es de Mouret
La pétition

Centrale photovoltaïque sur la forêt


sectionale du Grand-Mas à Mouret :


entre postures et impostures


par le collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse Comtal



Lire en PDF, avec les images et les cartographies, ici

https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/V2-premier-tract-mouret-oct-2025.pdf


La mairie de Mouret, Enercoa, Enercoop et Mécowood, désirent raser plusieurs hectares de forêts au profit de dizaines de tonnes de métal, des postes de transformation, de caméras de surveillance, et de kilomètres de grillages qui vont rendre inaccessibles pour un demi-siècle à minima, plus de 3 hectares de cette magnifique ligne de crête surplombant la vallée du Dourdou.


Des terres qui sont un bien commun appartenant aux habitantes et habitants du Grand-mas et qu'apprécient toutes les personnes du Vallon et du Causse Comtal.


La mairie a lancé les démarches pour les transformer en communaux. Ainsi, les habitants et habitantes de ce village vont se voir déposséder de leur bien, et ils et elles seront doublement floués :


car, au final, le projet ne se fera pas.


Voici, pourquoi.


Les sectionaux, un bien commun à défendre


En 2018, les habitants et habitantes de Salles-la-Source, ont eu à se prononcer sur une situation similaire. Ils leur étaient proposés de brader les sectionaux près de Vabre. Ils ont unanimement refusés !


Historiquement, les sectionaux permettaient aux personnes n'ayant que peu pour vivre lors de leurs vieux jours, de pouvoir faire pâturer quelques animaux sur des terres communes. Les remplacer par une centrale photovoltaïque, ne serait-ce pas trahir des siècles de traditions ?


Voyageons à travers les siècles. L'association départementale des maires de l'Aveyron1, rappelle que les sectionaux sont des biens communs dont « l’origine de la propriété collective et de l’usage collectif de terres par les membres d’une communauté villageoise remonte, semble-t-il, à l’époque gallo-romaine ». Et qu'ils « constituent une spécificité de certains départements de montagne [et sont] une richesse souvent non négligeable ». Qui plus est, c'est « au cours du moyen-âge [que] ces communautés villageoises (...) très attachées à ces terrains « communaux » (communaux ayant ici le sens de communs) doivent résister aux seigneurs et ecclésiastiques qui cherchent à se les approprier [toute ressemblance avec la situation actuelle est purement fortuite].


Et l'on comprend l'attachement des villageois et villageoises à ces terres car elles « servent aux plus modestes, à ceux qui ne possèdent rien, à faire pacager leurs quelques animaux, à y produire quelques cultures vivrières et à en tirer du bois de chauffage Bref, à en retirer les éléments premiers de leur survie ».


Puis arrive la Révolution. En « 1793, la convention officialise l’existence des sections de communes dont les habitants sont collectivement propriétaires de terrains dont la jouissance leur revient de manière tout aussi collective». Mais « les évolutions des pratiques agricoles, la mise en valeur de l’ensemble des terrains disponibles, la modernisation, l’augmentation de la productivité vont, dans la deuxième moitié du XXème siècle, bouleverser l’usage des biens sectionaux qui vont peu à peu perdre leur vocation ancestrale d’usage collectif pour une mise en valeur beaucoup plus individualisée conduisant, ici ou là, à des pratiques anarchiques de partage, de sous-location, parfois d’appropriation pure et simple ».


Priorité à l'agriculture


Le même document nous apprend que « surtout la priorité [d'usage] doit revenir aux agriculteurs », ce que refuse de mettre en œuvre la mairie. C'est ainsi que « la Loi Montagne de 1985 introduit pour la première fois le principe selon lequel les biens de section à vocation agricole doivent être attribués aux exploitants agricoles ». Plus précisément les priorités d’attribution à respecter sont d'abord :


« 1* au profit des exploitants agricoles ayant leur domicile réel et fixe, un bâtiment d'exploitation et le siège de leur exploitation sur le territoire de la section et exploitant des biens agricoles sur celui-ci ; et, si l’autorité compétente en décide, au profit d'exploitants agricoles ayant un bâtiment d'exploitation hébergeant, pendant la période hivernale, leurs animaux sur le territoire de la section conformément au règlement d’attribution et exploitant des biens agricoles sur ledit territoire ; 2* à défaut, au profit des exploitants agricoles utilisant des biens agricoles sur le territoire de la section et ayant un domicile réel et fixe sur le territoire de la commune ; 3* à titre subsidiaire, au profit des exploitants agricoles utilisant des biens agricoles sur le territoire de la section ; 4* lorsque cela est possible, au profit de l'installation d'exploitations nouvelles ».


Une déforestation éthique et conviviale


Enercoa et Mécowood, déclarent main sur le cœur, qu'ils n'abattront pas d'arbres, mais feraient seulement un peu de « débroussaillage »... comme ça, le dimanche, presque pour se détendre penserait-on à les écouter. Néanmoins, un léger doute nous vient. Prenons notre envol et regardons la parcelle AZ 122 qui compte plus d'une centaine d'arbres :


Cela ressemble à un bois... mais ce qui nous étonne, c'est que le mot n'a jamais été prononcé par les commerciaux. Par acquis de conscience, nous nous sentons obligés de faire un rapide saut sur la cartographie de l'Institut géographique national2, qui nous apprend... que toute la parcelle est officiellement considérée comme une forêt. Ah...


D'ailleurs dès 2024, le Comité Causse Comtal, association agréée protection de l'environnement en Aveyron, l'affirme : « il s'agit de parcelles boisées d'essences très variées typiques du causse comtal »3.


Et comme le dit Francis Hallé, un des plus grand botaniste et dendrologue, « un arbre cela se tient debout tout seul » 4.


Benoîtement, nous en déduisons que dans cette parcelle officiellement forestière, des arbres, il y en a.


On attend donc avec impatience le jour où Issalys et les « énergicitoyens » d'Enercoa vont user leurs sécateurs et Liadou de fortune, pour « débroussailler » un peu...


Mais comme tous bons commerciaux, Enercoa a plus d'un tour dans son sac.


Tenons-nous bien. Ils expliquent (qu'après avoir enlevé leurs chaussures pour ne pas abîmer le sol) ils vont fabriquer de petits îlots photovoltaïques (flottants dans les airs ?) entre les arbres et sauvegarder ces derniers. C'est mignon tout plein. Dans les faits, ils vont devoir dessoucher tous les arbres, car sinon...ces derniers repousseraient sous les panneaux. Donc ils devront le faire au bull. Sans compter que les arbres font de l'ombre -qui se marie très mal avec les panneaux, et que des tranchées pour l'enfouissement des câbles d'électricité, les grillages de plus de 2 mètres, sur les 3 hectares, les postes de transformations vont irrémédiablement abîmer ce type de sol très fragile...


Vive les feux d'été !


Une autre certitude nous réveille de leur mélopée : ils auront aussi l'obligation légale d'arracher tous les arbres, non seulement au sein de toute l'emprise de la centrale, et à minima sur les 50 mètres autour de leur parc. Concrètement, cela signifie l'abattage d'une partie de la forêt accolée à ce projet.


Mince, c'est beaucoup moins vendeur !


En effet, l'Autorité Environnementale de l'Occitanie (DREAL) affirme que « l’article L. 134-6 du Code Forestier prévoit une obligation de débroussaillement et de maintien en état débroussaillé, sur une profondeur de 50 mètres (pouvant être porté à 100 m), pour tous les terrains situés à moins de 200 mètres des bois et forêts »5.


Ce qui nous est confirmé par Engie Green (et nous croyons ce que nous dit Engie green) : « les Obligations Légales de Débroussaillement (OLD) permettent de ralentir la propagation des feux de forêts et de sécuriser l’intervention des services de secours. Ces obligations concernent directement les parcs, photovoltaïques ou éoliens, aménagés à moins de deux cents mètres de bois ou de forêts »6.


Prenons-nous d'exhaustivité et fouillons le site de la préfecture de l'Aveyron7. L'Arrêté préfectoral classe plus de la moitié de la parcelle 122 (ainsi que la moitié de la parcelle 006 sur laquelle nous reviendrons), ainsi que toute la forêt derrière en « Aléa fort » quant au risque d'incendie, ce qui oblige à l'application de cette OLD et à la destruction des arbres sur 50 mètres tout autour du parc, à minima.


Ces obligations d’abatage des arbres, se basent sur le constat, partagé jusqu'au Ministère de la Transition énergétique et par l'Ineris, que les centrales PV sont dangereuses. C'est pourquoi le Ministère recommande « d’éviter de positionner des parcs photovoltaïques dans des massifs à risque élevé d’incendie, car comme cela a été explicité dans le présent document, l’exploitation de ces parcs peut générer des départs de feu (...) que ce soit du fait d’anomalies de fonctionnement des installations ou d’accidents ou imprudences lors de travaux de maintenance. Ces départs de feu ne sont pas faciles à éteindre du fait des difficultés d’accès à l’intérieur des parcs, mais aussi des restrictions de manœuvre inhérentes au risque électrique au sein de ces sites (au moins sur les éléments en amonts des onduleurs). Le risque de propagation aux massifs forestiers contigus est élevé (et constaté sur plusieurs cas analysés au titre de la présente étude), avec des conséquences pouvant être très fortes. »8 Et la forêt qui donne sur le versant de la vallée du Dourdou, est très dense, avec des fermes qui y sont parsemées.


Ainsi, nous affirmons que tous les arbres à 50 mètres à la ronde, y compris ceux des propriétaires de parcelles de l'autre côté de la route, auront l'obligation d'être arrachés.


Images de la parcelle 122, où il y aura « un peu de débroussaillage » :


Petit délaissé entre ami.es


Faisons un saut dans la parcelle à côté, la 006. Et là encore, on s'étonne. M. le maire Issalys présente cette parcelle comme un « délaissé routier ».


Certes, sur les 1,3 hectares, nous constatons, à la louche qu'un tiers de la parcelle 006, sur sa partie gauche, est gravillonneuse. Mais on y distingue aussi de beaux arbres et de magnifiques pelouses sèches typiques du Causse Comtal.


Les touroulis ne peuvent s'empêcher de sourire. Cela nous rappelle une histoire, plus précisément la page 347 d'un bouquin paru en 2024, nommé « Rapport de présentation du PLUI », alors en consultation, où les élu.es évoquaient « un secteur Apv9 [qui] a été mis en place sur un délaissé routier sur la commune de Mouret afin de permettre l’accueil d’une petite centrale photovoltaïque au sol [dans une] vocation de valorisation des ressources naturelles ». Un « délaissé routier » en pleine forêt et pelouses sèches... Mais les autorités aveyronnaises, n'avaient guère goûté à la farce, et avaient quelque peu fait la leçon aux dirigeants de notre Comcom. On aurait ainsi pu penser que cette mauvaise blague fut enterrée.


Nous mettons aussi en garde : habitants et habitantes de Mouret, lorsque les élu.es se sentent la vocation de valoriser vos ressources naturelles, regardez-y à deux fois.


Enercoa sur un béton perché


En Aveyron, la doctrine photovoltaïque la plus protectrice de France en matière de biodiversité et de l'agriculture a été actée par la préfecture de l'Aveyron. Pas de chance pour Enercoa.


Ainsi, La Chambre d'agriculture, la DDT, le Conseil départemental, les représentants des élu.es, la préfecture et des associations ont écrit que « certaines surfaces seront sanctuarisées et aucun projet agrivoltaïque ne sera étudié sur les pelouses sèches et milieux associés [ainsi que sur] les surfaces destinées à l’élevage, les zones d’estives, les prairies naturelles, prairies artificielles, les zones boisées ». Mais aussi que « les déboisements sont à éviter absolument ». Le document-cadre10, intégrée dans cette doctrine11, explique même que les bois et forêts, les zone ZNIEFFs ne pourront recevoir aucun projet.


C'est pourquoi le projet sera rejeté par les autorités aveyronnaises.


Par ailleurs, alors que la centrale photovoltaïque nécessiterait d'arracher plus d'une centaine d'arbre, dont des chênes, nous apprenons qu'Enercoa ose se targuer de mettre des pieux en bois de chêne supportant les panneaux. Quel cynisme !


Et Enercoa d'oser ajouter qu'il n'y a aura pas de béton ! En effet, on peut les rejoindre, puisque nous ferons tout (et avons beaucoup de ressources et d'imagination) pour que le projet ne se fasse pas. Mais peut être dans leur argument marketing devraient-ils prendre en compte l'expérience de leurs illustres prédécesseurs, qui tel Voltalia-Mulliez, avaient déjà fait miroiter cette fable.


Une argutie commerciale que la MRAE (Mission régionale de l'autorité environnementale de l'Occitanie) et la DDT s'étaient senties obligées de remettre en cause. La Mission régionale expliquait que « le pétitionnaire prévoit d’implanter plusieurs milliers de pieux soit par vissage, soit par battage pour ancrer les structures. Or, ces terrains de Causses se caractérisent par de nombreux affleurements rocheux et une forte proportion de sols caillouteux superficiels qui correspondent à des bancs calcaires, des dolines et des sols argileux rouge. Dans les secteurs rocheux nombreux, ni le vissage, ni le battage ne seront opérants selon la Direction Départementale des territoires, cela va donc nécessiter de mettre en place des milliers de plots de béton armé en lieu et place, grévant d’autant les sols pour un usage agricole »12.


Quant à la la MISAP (DDT, Chambre d'agriculture, CAUE) de l'Aveyron, elle avait aussi répondu à Voltalia qu'une «implantation d'une centrale photovoltaïque au sol serait extrêmement préjudiciable à la conservation de ce causse très karstique et encore très naturel. L'implantation des panneaux créera, en fracturant la roche, des infiltrations au niveau du sol et du sous sol susceptibles de dégrader le réseau des eaux souterraines ».


Issalys par l'odeur alléché


Quel prestige pour un maire que de finir un mandat sur une déforestation !


Quelle attention au bien commun de ses habitants et habitantes, que de brader ainsi des sectionaux à des industriels de l'énergie ! Et ce pour 5000e par année... au moins les autres multinationales avaient l'indécence de proposer bien plus à Lapeyre et Dallo, et ne leur avait pas fait contracter un emprunt !


Pourtant, avec un peu de volonté, il serait aisé de trouver des éleveurs à qui l'on pourrait proposer ces 2 hectares et demi. Et ce gratuitement, puisqu'ils appartiennent aux personnes du Grand-mas.


Nous rappelons aussi que depuis cinq années, notre collectif qui n'est absolument pas opposé à cette énergie, explique aux élu.es qu'il existe au moins 8 hectares de zones déjà artificialisées sur la ComCom pouvant accueillir du photovoltaïque, que nous avons identifiées. Et puisque ces électrons repartent dans le réseau, au final, ils peuvent se produire partout ailleurs dans le département sur des zones déjà artificialisées qui ne manquent pas.


Les grandes surfaces solaires


C'est à ce moment que nous nous demandons quelle est la mouche qui a pu bien piquer Enercoa de se lancer cette histoire.


Jusqu'alors, ils mettaient leurs énergies citoyennes à recouvrir, et c'est une démarche très intéressante, les parkings de panneaux photovoltaïques. Au point qu'il y a quelques jours, ils ont eu les honneurs de la presse nationale pour « la plus grande centrale solaire citoyenne de France» sur les parkings à La Rouquette en Aveyron. Et tenez vous bien, sur à peu près la même surface que ce qu'ils veulent détruire à Mouret : « un vaste projet d’énergie citoyenne s’apprête à être inauguré ce vendredi 26 septembre. (…) 10.500 m2 de panneaux photovoltaïques ont été installés sur les parkings communaux de la ZAE de La Glèbe. Leur puissance de 2,3 MWc permettra de produire chaque année 2.700 MWh »13


Comme quoi, quand on veut !


Sur les parkings justement, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), la plus haute autorité administrative compétente en matière de biodiversité, précise que le potentiel est de 50 GW, soit la moitié des besoins en photovoltaïque promeut par E. macron en 202014.


Pour donner l'ordre de grandeur des surfaces réputées nécessaires, selon les scénarios énergétiques elles varient entre 66 et 208 GW (un Gw équivaut environ à 1000 hectares).


Pour y répondre, voici un résumé des gisements potentiels sur les zones déjà artificialisées, selon différents rapports :


*ADEME 2015 : 465 GW, dont 403 de toitures et 62 au sol.


*ADEME 2018 : 123 GW de toitures industrielles, 53 GW (49 de friches industrielles et 4 de parkings)


*ADEME 2019 : 364 GW de toitures dont 241 de toitures résidentielles et 123 GW d'industrielles, 47,2 GW au sol.


*CNPN juin 2024 : 50 GW en parking, voire plus, 110 GW en toitures et 16 GW pour les hangars agricoles en plus (mais là aussi, il émet un doute s'il faut additionner ou non)


*CNRS 202315, chercheurs et chercheuses, et la fédération de recherche photovoltaïque :


-200 Twh/an de potentiel est identifié sur les espaces artificialisés, dont 125 Twh/an en toiture et 70 sur friches (sachant que selon le CNPN 125 Twh/an = 110 Gw)16 : « Les objectifs des scénarios les plus ambitieux pour le développement du solaire PV peuvent être atteints avec les technologies actuelles, à un coût mesuré, en utilisant les surfaces déjà disponibles (toitures, parkings, friches,…) et sans artificialisation supplémentaire ».


Nous constatons, à l'instar du CNPN, qu'il n'y nullement besoin de toucher au Causse Comtal.


« La biodiversité... y a en partout ! »


Commençons par rappeler un consensus dans la communauté scientifique. Le CNPN, la plus haute autorité administrative compétente en matière de biodiversité, explique qu'il ne faut absolument pas mettre du photovoltaïque sur des sites comme celui de Mouret :


« Le CNPN recommande par conséquent de cesser le déploiement de centrales photovoltaïques sur les espaces semi-naturels, naturels et forestiers (incluant toutes les zones humides), protégés et non protégés, en raison de leur incidence importante sur la biodiversité, de leur incohérence avec les objectifs d’adaptation et d’atténuation du changement climatique et du risque accru d’incendies »17.


Au point d'en faire la première recommandation de son rapport de juin 2024 affirmant qu'il faut « mettre un terme à l'implantation de centrales photovoltaïques au sol dans (…) les espaces semi-naturels, naturels et forestiers ».


Malheureusement, nous constatons que certain.es dirigeants de la Comcom s' acharnent à vouloir détruire des zones naturelles. Sans nostalgie, nous nous remémorons cette déclaration du maire de Nauviale et conseiller départemental, Sylvain Couffignal, défendant les multinationales souhaitant ravager le Causse Comtal : « à un moment donné il faudrait bien mettre des panneaux ailleurs que sur des toits, donc sur des terres et que de la biodiversité il y en a partout (surtout au bord des rivières !), donc c’est pas gênant d’en enlever à certains endroits ; le touroulis et bien il pourrait aller ailleurs car le Causse Comtal il est très grand »18.


Bon au final c'est les industriels qui sont allés voir ailleurs.


Mais revenons sur un autre omission d'Enercoa.


La parcelle 006 est bien classée ZNIEFF de type 1, c'est à dire qu'il s'agit d'une Zone naturelle d’intérêt Écologique, Faunistique et Floristique, tel que le prouve le site de la DRAAF Occitanie19 :


Il est donc touchant de voir Enercoa déclarer, cœur sur la main, aux habitant.es, que si par grand hasard ils découvrent des enjeux écologiques sur le site, et bien le projet ne se fera pas ! On les prend au mot.


Néanmoins, nous nous interrogeons : des enjeux en termes de biodiversité sur une zone ZNIEFF 1 et dans une forêt ? Ça alors ! Ce qui serait étonnant, cela serait de ne rien trouver...


Allez, on vous explique la technique de ces énergicitoyens qui permet de minorer les enjeux en terme de biodiversité : payer un bureau d'étude, leur filer un cahier des charges leur disant de passer deux fois sur le terrain en plein été, en pleine sécheresse, lorsqu'il n'y plus aucune plante ni papillon, et que les oiseaux se terrent plus loin au frais.


A contrario, nous pouvons déjà affirmer, à l'instar de toutes les études et du CNPN, que la flore typique du Causse Comtal aime le soleil, et va disparaître, car « l’ombrage accru au sein des centrales photovoltaïques induit une croissance végétale moindre et défavorise les espèces héliophiles »20


Aussi, le CNPN explique comment doit normalement se passer le travail d'un bureau d'étude. Mesurons la différence avec Enercoa/ Enercoop :


« Le CNPN rappelle que l’ensemble des inventaires doit être effectué au cours des quatre saisons afin d’avoir une vue d’ensemble des espèces présentes selon leur cycle biologique (…)


Les inventaires doivent cibler tous les impacts potentiels et cumulés sur une entité biogéographique représentative. Les dates de passage pour la flore doivent permettre de détecter les espèces précoces, printanières, estivales et automnales, car il existe des espèces protégées pour chacune de ces périodes. (…)


Des plaques reptiles doivent être posées au plus tard en février de l’année d’inventaire pour permettre une détection convenable d’une partie des reptiles. Les inventaires reptiles doivent être principalement ciblés au printemps et en automne.


Les inventaires de chauves-souris doivent faire l’objet de plusieurs nuits d’enregistrement, couvrant au moins les mois de juin, juillet ou août, septembre et une diversité de situations météorologiques. Les recherches de gîtes doivent être systématiques en cas de potentialités.


Les inventaires de mammifères non volants doivent se faire à l’aide de pièges photographiques (au moins un pour 10 ha, et avec des emplacements dédiés en cas d’enjeux sur les espèces aquatiques), de recherche de crottes et de traces. Le Muscardin, s’il est potentiel, doit faire l’objet de recherches dédiées.


Les inventaires oiseaux doivent inclure des sessions nocturnes au printemps et en début d’été. Les périodes à inventorier sont a minima mars, avril, mai et juin, mais un passage en fin d’été est également important pour évaluer le potentiel du site en halte migratoire et détecter d’éventuels nicheurs tardifs comme le Faucon hobereau. Une estimation des effectifs nicheurs doit être fournie afin de vérifier l’absence de perte par rapport aux mesures de compensation (la seule évocation de l’espèce ne suffisant pas).


Les inventaires amphibiens doivent donner lieu à au moins trois passages nocturnes en mars, avril et fin mai/juin.


Les insectes doivent être recherchés d’avril à septembre, au moins une fois par mois. En fonction des enjeux du site, des groupes taxonomiques supplémentaires aux trois groupes les plus habituellement inventoriés (lépidoptères rhopalocères, odonates, orthoptères) seront conduits. Ils sont importants pour comprendre les cortèges qui habitent sur le site et pourront être réclamés s’ils ne sont pas effectués. La recherche de chenilles ou de pontes d’hétérocères et rhopalocères protégés potentiellement présents doit être en particulier menée pour les espèces potentiellement présentes. Les coléoptères doivent faire à minima l’objet de recherches dédiées aux espèces protégées.


Dans le contexte du Plan national d’action sur les insectes pollinisateurs, le cortège des insectes pollinisateurs doit être étudié au moins pour mettre en œuvre la séquence ERC sur ce cortège, sans nécessairement aller jusqu’à l’identification spécifique (habitats de nidification et d’alimentation) mais plutôt pour évaluer la fonction écologique de pollinisation.


Ces inventaires doivent inclure un volet « standardisé » (exemples : points d’écoute, vigie-chiro, STRF, STELI, pop-reptiles, placettes botaniques, etc.) assurant un suivi dans le temps après exploitation qui permet de comparer avec l’état initial du site »21.

Mais il nous faut aussi dire à la décharge d'Enercoa, que découvrir les rudiments de comment arriver à raser des arbres tout en essayent de garder une image éthique, ne se fait pas en un jour, c'est une pratique à acquérir. On leur conseille de prendre langue avec Boralex qui détruit actuellement la montagne de Giono ans les Alpes de Alpes-de-Haute-Provence. Résultats en terme d'image publique non garantis.


Le Causse Comtal, un paysage relique à conserver


La Charte paysagère « Dourdou, Causse et Rougier »22 engage tous les élu.es de la Comcom (puisqu'il l'ont écrit...). Cette Charte rappelle qu'en « résumé, le Causse tel qu’on le voit encore, avec ses pelouses sèches, issues de l’agro- pastoralisme répété depuis des siècles, ses zones de bocage au parcellaire ceint de murets et de haies vives, est un paysage quasi médiéval. Il est réellement un paysage relique en voie de disparition »


Ajoutons que la MRAE (l'autorité environnementale de l'Occitanie) s'est exprimée au sujet des projets, au final abandonnés, sur le Causse Comtal et démontre que ces derniers « relèvent plus d’une recherche d’opportunité foncière que d’une démarche d’évaluation environnementale dont la première étape consiste en la recherche d’un site de moindre enjeu environnemental »23. Quant au SCOT centre-ouest Aveyron, il met en avant « paysages du Causse Comtal (qui) portent encore la marque d’une richesse agricole ancestrale [et d'un territoire] réservoirs de biodiversité»24.


Les autorités aveyronnaises, quant aux projets des autres industriels, abondent. Tout d'abord, « concernant le paysage [du Causse comtal], les services de l'État et le CAUE [conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement] s'accordent pour indiquer que [le milieu est destiné] historiquement au pacage extensif du bétail, le plateau présente surtout de vastes étendues de pelouses sèches parsemées de landes boisées, haies et boqueteaux. Situé, en périphérie de la ville de Rodez, il subit une pression anthropique très forte, ce qui en fait le causse aveyronnais le plus dégradé ».


Avant de mettre en avant « l'identité et la qualité paysagères de ce petit causse [et le] rapport d'échelle [qui] pourrait évoluer et être inversé entre un paysage naturel et un paysage industriel ».


Il y a une année déjà, nous alertions contre ce projet et publions :


« Petite Lâcheté Urbaine et Immorale (PLUI) dans la Comcom de Conques-Marcillac »25.


En cinq années, nous avons mené plusieurs mobilisations victorieuses, dont celles contre trois multinationales (Voltalia, Akuo, et JPEnergie) souhaitant saccager 200 hectares du Causse.


Ces luttes se sont amplifiées jusqu'à la création de la Coordination nationale photorévoltée, basée dans le Vallon, dans laquelle nous sommes fortement impliqués26. Une organisation qui est soutenue par plus de 400 syndicats et associations nationales, régionales, départementales et locales27, parmi lesquelles :


La Confédération Paysanne nationale / Terre de Lutte /GNSA /Extinction Rébellion France /Sud Recherches/ ATTAC France/ NPA/ Les Scientifiques en rebellions/ SNE FSU- Syndicat National de l'Environnement / SNETAP-FSU- Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public/ SNUPFEN-Solidaires national. Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel / Fondation Danielle Mitterrand/ Canopée-Forêts Vivantes/ RAF (Réseau pour les Alternatives Forestières)/ Nature & Progrès Fédération / Protection Arbres & Faune "Réseau des protectrices et protecteurs" / Collectif SOS Forêt France / Association nationale pour la biodiversité/ Mouvement d'Action Paysanne. / ASPAS / Collectif Scientifique National Méthanisation raisonnable / Collectif national vigilance méthanisation canal historique / La Gauche Démocratique et Sociale / Révolution Écologique pour le Vivant – REV/ Des Agros qui désertent / Filière paysanne/ PRIARTEM/ Robin des Toits/ Association Cyberacteurs/ Réseau des Ecocentres / JAG- Jeunesse Autochtone de Guyane / Le SNUPFEN-SOLIDAIRES Midi-Pyrénées / Bureau d'Union des Sections du SNUPFEN Solidaires Lorraine/ La Confédération paysanne interdépartementale d'Île-de-France / Nature en Occitanie-NEO/ Groupe Chiroptères de Provence PACA/ LPO Occitanie / Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées / les Amis de la Terre Limousin / Terre de Liens Limousin / France Nature Environnement Occitanie Pyrénées / Toutes Nos Energies - Occitanie Environnement / Association Protection Arbres et Faune, antenne Occitanie / Association Territoriale PACA Terre de Liens / Champagne Ardenne Nature Environnement / FARE SUD PACA/ GRAPE Normandie... Et plus de 350 autres !


Comme les autres industriels28,


énercoa vient servir une sauce marketing sans saveur.


Nous appelons les habitantes et habitants du Grand-mas à ne pas s'y laisser prendre, et


à refuser que soient sacrifiées ces magnifiques terres, qui peuvent redevenir des pâtures.


Et qu'énercoa, enercoop, mécowood et le maire Issalys se le tiennent pour dit :


tous les arbres resteront debout !


Le 8 octobre 2025.


Site internet : https://ccaves.org/blog/collectif-de-reflexion-citoyenne-sur-le-photovoltaique-du-causse-comtal/ Contact : [email protected]

1https://maires-aveyron.fr/wp-content/uploads/2018/01/Biens-de-section.pdf


2 https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/couverture-sol-ia-2016 : légende : toutes les zones colorées de toutes les nuances de verts et de bleux sont des forêts.


3Contribution à l'enquête publique sur le PLUI de Conques marcillac, novembre 2024 https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/Enq.-PLUi-Conques-Marcillac-nov-2024-3.pdf


4https://www.youtube.com/watch?v=Sn8SpfO7XxA


5https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/prevention-du-risque-incendie-et-obligation-de-a26671.html


6https://www.engie-green.fr/enr/obligations-legales-de-debroussaillement/


7https://carto2.geo-ide.din.developpement-durable.gouv.fr/frontoffice/?map=01af3045-8004-477e-b8ac-ce0158ea851d&x=291392&y=5512194&z=0


8https://www.ineris.fr/sites/default/files/contribution/Documents/Parcs%20PV%20et%20Feux%20de%20for%C3%AAt_Etude%20technique_V19_06_2023.pdf


9 Agricole photovoltaïque


10 https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/241220-Document-cadre-CA12-complet-V1.pdf


11 https://coordo-nationale-photorevoltee.org/2025/07/27/ceinture-et-bretelle-pour-le-photovoltaique-sur-sols-vivants-en-aveyron/


12https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/mrae-voltalia.pdf


13 https://www.20minutes.fr/societe/4175213-20250925-aveyron-milliers-panneaux-solaires-inaugures-plus-grand-projet-autoconsommation-france-va-voir-jour


14https://ccaves.org/blog/emberlificotage-agrivoltaique-document-de-synthese-version-au-26-janvier-2025/


15https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/SolairePVEnFranceV2.0.pdf


16https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/2.-surfaces-artificialisees1.jpg


17https://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2024-16_avis_deploiement-photovoltaique-impacts-biodiversite_cnpn_du_19_06_2024_vf.pdf


18https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/Conques-Marcillac-PLUI-petite-lachete-urbaine-et-immorale-1.pdf


19https://carto.picto-occitanie.fr/1/visualiseur_de_donnees_publiques.map


20 Ibidem, cnpn juin 2024


21https://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2024-16_avis_deploiement-photovoltaique-impacts-biodiversite_cnpn_du_19_06_2024_vf.pdf


22https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/Synthese-Charte-paysagere-Dourdou-causse-et-rougierodt.pdf


23 http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/mrae_occitanie_bilan_activite_2021.pdf


24 SCOT Centre ouest Aveyron (État initial de l'environnement)


25https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/Conques-Marcillac-PLUI-petite-lachete-urbaine-et-immorale-1.pdf


26https://coordo-nationale-photorevoltee.org/


27https://coordo-nationale-photorevoltee.org/2025/04/26/photovoltaique-sur-des-terres-naturellesagricoles-ou-forestieres-nous-ne-tomberons-pas-dans-le-panneau/


28 Que l'on se souviennent des commerciaux de Voltalia sur le Causse comtal, qui oubliaient que les feuillus perdent leurs feuilles en hiver, et conseillaient aux habitant.es de déménager. Ce qui leur a valu quelques scénettes : https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/Communique-n8-Voltalia-un-industriel-a-la-campagne.pdf

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17 commentaires
Caroline - Le 09/10/2025 à 10:46:57
Avec vous dans cette lutte! Nous sommes dans notre petit village concernés par une centrale de stockage de batterie lithium. Courage à vous!
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Chantal - Le 09/10/2025 à 20:14:26
Les mêmes veulent sauver la planète d'un côté et la détruire de l'autre... Les feux de l'été, c'est très commode pour faire le sale boulot ! Ni vu ni connu.. A vomir...
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Béatrice - Le 10/11/2025 à 12:47:46
Il existe suffisamment de friches, zones industrielles, etc pour envisager de detruire toute zone naturelle
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