24/08/2023
24 août 2023Le genre humain est le seul qui puisse dégrader la nature au point que sa propre reproduction et celle de nombreuses espèces animales et végétales soient remises en question. Ce n’est pas l’humanité comme abstraction qui est responsable. Ce sont des classes sociales qui se sont appropriés le pouvoir de décision économique et politique, afin de poursuivre un modèle de développement correspondant à leurs intérêts. La phase néolibérale du capitalisme a accéléré un processus de privatisation des services publics. La dynamique de sa logique ne peut en effet tolérer que des secteurs tels que la santé ou l’éducation ou des ressources telles que l’eau échappent aux principes du profit du capital comme moteur incontestable de l’économie.L’agriculture industrielle entre pleinement dans un système d’accaparement des terres agricoles, de l’espace, de l’eau, biens communs de l’humanité, au profit de grosses coopératives et d’établissements industriels, qui n’ont pas comme finalité celle de "nourrir l’humanité", un slogan simpliste destiné à tromper les agriculteurs de terrain et à obtenir leur adhésion, mais bien celle de favoriser des tractations commerciales et des spéculations financières sur les denrées agricoles.Cet été, en pleine chaleur, en pleine sécheresse, en pleine période de basses eaux des nappes d’eau souterraine, en pleine réglementation de l’utilisation de l’eau pour les particuliers, toute sorte de systèmes d’irrigation fonctionnent partout, tout le temps, le plus souvent par aspersion avec des rampes mobiles, des canons enrouleurs, des pivots centraux fixes ou des rampes frontales.Nous estimons que ce spectacle permanent est démesuré, outrancier, choquant et provocateur, qu’il entraîne un énorme gaspillage d’eau, qu’il provoque en outre de nombreux déversements d’eau sur les routes et les chemins sans le moindre souci de l’émoi qu’ils suscitent chez tous les gens qui circulent en ces lieux.Nous souhaitons l’arrêt d’une monoculture qui est inadaptée aux conditions climatiques actuelles dans notre zone dite tempérée.Nous demandons l’abandon de toute aide publique de la part des Agences de l’eau, de l’État et de l’Europe à une agriculture industrielle qui détruit les sols, gaspille et pollue les eaux, contribue à la dégradation de notre planète. Nous attirons notamment l’attention de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne qui ne dispose que d’un "capital eau" très réduit tel le marais poitevin déjà bien dégradé, qui doit absolument cesser de contribuer à privatiser l’eau et qui doit engager une politique de l’eau en conformité avec le caractère de "bien public" de cet élément indispensable à la vie de tous les êtres vivants.Nous savons pertinemment qu’existent d’autres agricultures respectueuses des équilibres naturels, qu’elles soient biologiques et/ou paysannes, qu’elles peuvent nourrir toutes les populations locales avec des produits végétaux et animaux de qualité, garants de leur santé.Nous savons qu’un autre monde est possible mais qu’il demande de vraies et radicales transformations des activité humaines, bien au-delà d’annonces tonitruantes sur de simples mesurettes qui ne font que retarder sans cesse le moment du combat vital pour l’habitabilité de la Terre.