18 juin 2023
La transformation de l’agriculture et ses conséquences
Les Lois d’orientation agricole de 1960 et 1962 ont entraîné un bouleversement catastrophique du monde agricole des points de vue humain, paysagiste et écologique. Un nouveau système agricole, industriel et productiviste, a imposé sa domination, promu, soutenu, par le Ministère de l’agriculture et le Syndicat majoritaire, la FNSEA. Le nombre des petits agriculteurs s’est effondré. Les parcelles ont été drastiquement remembrés. Les tracteurs ont envahi les champs. Les labours profonds sont apparus. Les semences ont été modifiées. Les épandages d’engrais nitratés et les pulvérisations de pesticides se sont multipliés. Les arrosages sont devenus continus.
Parallèlement à ce chambardement de l’agriculture, les eaux souterraines ont connu dès les années 1970 une augmentation régulière des nitrates repérée grâce aux réseaux de surveillance du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières). De nombreux captages d’eaux destinés à la distribution publique ont alors dû être fermés du fait d’un dépassement de la norme de potabilité fixée à 50 mg/l. La pollution due aux pesticides ne tarde pas elle-même à se manifester.
L’échec des modes de lutte contre les pollutions d’origine agricole
La Loi de 1964 a organisé la création de six Agences de l’eau dont le but est le financement de projets qui favorisent la préservation et la reconquête du bon état de la ressource en eau. Au début de leur existence, leur but fût de lutter contre les pollutions industrielles et domestiques des eaux superficielles envahies par les matières en suspension et les matières organiques. Plus tard, face à la dégradation importante de la qualité des eaux souterraines, des réseaux de surveillance de leur qualité ont été créés par toutes les Agences. Ces réseaux ont mis en évidence d’une façon généralisée, sur toutes les plaines agricoles, de fortes et multiples pollutions des eaux souterraines par les nitrates et par les pesticides.
La lutte contre les pollutions des eaux souterraines dues au système de l’agriculture productiviste est alors organisée par le Ministère de l’agriculture lui-même au début des années 1990. Des opérations "séduisantes" furent élaborées telles Ferti-Mieux, Phyto-mieux, Ecophyto, fortement aidées par les Agences de l’Eau. Mais, de fait, au fur et à mesure de la mise en œuvre d’animations par les Chambres d’agriculture, il est apparu que ces opérations se sont limitées à proposer des modifications des pratiques les plus aberrantes à l’intérieur du système productif sans que soit remis en cause son caractère radicalement polluant. Le constat de l’échec de ces actions est désormais manifeste. Il y a de plus en plus de nitrates et de pesticides dans les eaux souterraines et de nombreux captages destinés à l’alimentation des populations distribuent une eau dégradée.
Il est grand temps de procéder à une forte mobilisation des usagers de l’eau pour qu’une véritable lutte contre la pollution des eaux souterraines soit mise en œuvre, ce qui va forcément impacter le système actuel de l’agriculture productiviste. Face à cet immense défi, le Ministre de l’agriculture vient récemment de montrer ouvertement qu’il se désintéresse de la qualité des eaux distribuées au robinet et qu’il préfère soutenir férocement cette agriculture mortifère dans laquelle il ne voit que sa contribution à l’équilibre de la balance commerciale française.
Il nous faut lutter avec énergie ! Les considérations économiques du système néo-libéral ne doivent pas, ne peuvent pas, avoir la primauté des choix au détriment de la santé publique.
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