Point d'étape deux ans après le lancement de cette pétition : les choses commenceraient à bouger. Sur le fond, rien n'est acté dans le marbre. Mais, après des mois de silence malgré les relances insistantes des associations et trois changements de personnes à la direction de l'aérodrome, une évolution semble se produire dans l'écoute des riverains et des associations. Plusieurs événements sur le premier semestre 2022 expliquent ce changement :
- une pétition à l'initiative d'un groupe d'habitants de Sennecey en janvier 2022 réveille le dossier, notamment auprès de Dijon-Métropole et de la Préfecture
- une nouvelle gouvernance de l'aéroport au sein de la société EDEIS gestionnaire du site qui, dépassant les seules déclarations vertueuses entendues depuis 4 ans, paraît plus à l'écoute et semble mettre en œuvre une suite de mesures destinées à limiter les nuisances aériennes
- une nouvelle présidente du Syndicat Mixte de l'Aéroport de Dijon-Longvic (SMADL), manifestement bien plus engagée sur le sujet que son prédécesseur
- les réactions de plusieurs élus, dont le plus actif, le maire de Chevigny Saint Sauveur ; mais d'autres maires, discrets jusqu'à présent, se manifestent désormais (Sennecey, Neuilly-Crimolois, …). De même, le 1er vice-président de Dijon-Métropole, citant l'activité parachutiste, estime que la situation ne peut rester en l'état et demande des restrictions "absolues" d'activités dans les heures où les habitants ont droit au repos
- et surtout l'arrivée d'un nouveau Secrétaire Général de la Préfecture très mobilisé, qui juge que ce dossier de conflit d'usage entre les activités aériennes et la présence des habitants riverains a trop traîné. Au cours d'une Commission Consultative de l'Environnement qui s'est tenue le 25 mai 2022, il exige de la part de toutes les parties qu'elles aboutissent au plus vite à un compromis d'exploitation.
Dans la pratique, on assiste à une certaine mobilisation. Selon les représentants des associations en prise sur le sujet, ce ne sont pas moins de 5 rendez-vous qui ont jalonné le 1er trimestre 2022, avec la présence des personnes en responsabilité opérationnelle ou décisionnelle au sein de la société EDEIS, mais aussi au sein des sociétés aéronautiques et de Dijon-Métropole. Nul doute que l'action des élus et du secrétaire général de préfecture ont largement contribué à ce changement. On est loin de la nonchalance, voire de la désinvolture, qui a caractérisé les 1ers contacts de l'année 2019.
Toujours dans la pratique, mais avec toute la prudence qui reste de de rigueur suite au manque de recul ou selon le lieu où les nuisances sont perçues, il semble que certaines mesures sont d'ores et déjà prises par l'exploitant. Présentées lors d'une réunion de travail le 30 juin 2022, elles concernent les rotations en entrainement, les prises d'altitude, les trajectoires. Il semble effectivement que les habitants n'assistent plus à des ballets sans fin des avions en entrainement, basés ou non basés, tous moteurs hurlant.
L'activité parachutiste, hormis un changement d'avion et des trajectoires toujours changeantes, essayerait d'éviter des vols dans la pause méridienne par exemple. Mais, à part l'avion, ce sont des mesures à la marge, peu constatées, et cette activité reste un des problèmes fondamentaux au niveau de la gêne subie par les riverains. Ce fait est d'autant plus vérifié que la société BFC Para, en toute autonomie sur le site, étoffe son calendrier notamment au mois d'août 2022, avec l'organisation d'un championnat de France qui suit le rassemblement désigné Mustard Boogie sur 4 jours au 15 août ; ainsi est garanti encore une fois une 2ème quinzaine d'août quasiment infernale pour l'est dijonnais !
La situation au jour où nous éditons cette actualité de la pétition, reste pourtant caractérisée par une pointe d'optimisme avec, selon les associations, la perspective de mesures actées dans une charte de l'environnement durable, peut-être d'ici la fin 2022. Sans solution miracle pour éliminer les nuisances aériennes (il y a un aéroport et c'est assumé), ces mesures et procédures sont en capacité de les minimiser et de redonner un minimum de qualité de vie aux habitants de l'est Dijonnais. L'attention reste par contre focalisée sur l'activité de BFC Para qui doit évoluer vers un respect plus normé envers les habitants, dans ses horaires et pour les week-ends. Selon les demandes qui sont remontées, ce sont justement des périodes de silence qui sont à instaurer pendant l'activité et le calme total pendant certains week-ends, et pas uniquement en hiver ; c'est le passage obligé pour parvenir à un minimum d'acceptabilité de la part des riverains. Rappelons que les habitants résignés ne demandent qu'une solution équitable entre l'exercice de cette activité de loisir et leur droit de profiter de leurs moments de repos.
En tout état de cause, pour tous les riverains, il convient de ne pas relâcher les possibilités d'exprimer des protestations qui sont les arguments les plus pertinents et non contestables pour orienter les décisions. À cet égard, estimant qu'un climat de confiance peut être pour le moment considéré établi avec la société EDEIS, nous ne pouvons que suggérer à tous, en cas de nuisances subies, ponctuellement ou sur des périodes, d'exprimer les protestations sur le site de l'aéroport de Dijon Bourgogne (dijon.aeroport.fr, bandeau du haut à droite, clic sur rubrique contact ; dérouler jusqu'en bas de page puis clic sur cadre "vous avez une réclamation"). Nul besoin de donner toutes les caractéristiques de l'aéronef, ni d'être spécialiste pour décrire les faits. La société EDEIS s'engage à vous faire un retour rapide et à partager ces réclamations au sein des réunions de travail et des instances de concertation.
Enfin, nous confirmons que cette pétition est toujours d'actualité, les commentaires toujours lus et rapportés dans les instances de concertation. Ce sera le cas jusqu'au jour où cette pétition aura perdu sa pertinence, remplacée par une charte de l'environnement durable, sous réserve que cette dernière soit partagée et signée par les associations en action sur le sujet et qu'elle soit appliquée dans les faits.
L'équipe en charge du collectif
