Nous exigeons un traité mondial contraignant contre la pollution plastique

Monsieur le Président / Madame la Présidente, Monsieur le Premier Ministre / Madame la Première Ministre,

En tant que citoyens et citoyennes du monde, nous exprimons notre plus profonde préoccupation face aux résultats de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation (INC-5.2) sur le Traité mondial contre la pollution plastique, tenue à Genève du 5 au 14 août 2025. L’échec à adopter un accord ambitieux et juridiquement contraignant met gravement en danger la santé des personnes, les écosystèmes et l’avenir de la planète. Cette situation exige une réponse immédiate et déterminée de tous les gouvernements, sans exception.

Le rejet unanime du « Texte du Président » — qui omettait les objectifs obligatoires de réduction de la production de plastique, supprimait l’article sur la santé et manquait de mécanismes financiers équitables — révèle l’influence disproportionnée de l’industrie du plastique et des pétro-États dans les négociations. Bien que plus de 100 pays aient soutenu des propositions clés, telles qu’une réduction de 40 % de la production de plastique vierge d’ici 2040, l’interdiction des plastiques et produits chimiques toxiques, et la création d’un fonds mondial pour soutenir les nations en développement, le texte final a ignoré ces demandes, privilégiant les intérêts économiques au bien-être public et environnemental.

La pollution plastique affecte déjà les plages, les océans, les équilibres écologiques et la santé humaine et animale à travers le monde. En tant que citoyens, nous ne pouvons accepter ce recul. Nous exigeons donc :

1.      La convocation urgente de la sixième réunion du Comité intergouvernemental de négociation (INC-6) pour reprendre les négociations.

2.      Un nouveau projet de texte incluant : 

• Des objectifs obligatoires avec des échéances claires pour réduire la production de plastique.
  
• L'interdiction des plastiques et produits chimiques dangereux, tels que les microplastiques, le PVC et les additifs toxiques.
  
• Des mécanismes financiers obligatoires pour soutenir les pays en développement, basés sur la responsabilité historique de chaque nation.
  
• La participation pleine et effective de la société civile et des communautés affectées dans les négociations.
  

3.      Un accord final juridiquement contraignant, garantissant des actions concrètes et vérifiables.

En signe d’engagement, nous vous demandons une réponse écrite d’ici le 30 novembre 2025, publiée dans un journal national de votre pays, décrivant votre position concernant le soutien à un projet alternatif avec des objectifs contraignants pour le prochain cycle de négociations.

L'échec de Genève doit être interprété comme un appel à redoubler d'efforts. De nombreux pays ont déjà démontré qu'il est possible d'avancer avec des politiques audacieuses. Votre gouvernement a l'opportunité de mener la lutte contre la pollution plastique, en protégeant ses citoyens et ses écosystèmes.

Cordialement,

Planète sans plastiques

Emilio La Rosa Rodriguez, MD, PhD, 

Ancien vice-président du Comité international de bioéthique de l’UNESCO