Jeanne Reichenbach, née Jeanne Levylier le 11 décembre 1899 à Paris, est entrée dans l’histoire comme la troisième épouse de Léon Blum. Elle avait épousé en première noces le célèbre avocat Henry Torrès, dont elle a eu deux enfants, Jean et Georges. Après avoir divorcé d’Henry Torrès, elle épouse l’industriel Henri Reichenbach, un des fondateurs des magasins Prisunic.
Elle rejoint Léon Blum dans la maison forestière dans laquelle les autorités allemandes l’ont assigné à résidence et épouse Léon Blum à Weimar le 8 octobre 1943. Elle devient ainsi la troisième épouse de Léon Blum, de la même manière que Léon Blum est devenu son troisième époux.
Une question se pose tout de même. Lorsqu’on consulte la page « Jeanne-Blum » sur Wikipédia on peut y lire qu’« En juin 1940, elle refuse de partir avec son mari à New York3 et va renoncer à sa vie confortable pour suivre Blum dans ses cinq années difficiles. » Autrement dit, si elle a bien divorcé de son premier mari, Henry Torrès, elle n’a jamais divorcé de son second mari, Henri Reichenbach. Elle a seulement refusé de le suivre par passion pour Léon Blum. Les deux époux étaient séparés l’un de l’autre par l’Atlantique, mais toujours mariés.
Inutile de consulter la page Wikipédia d’Henri Reichenbach pour en savoir davantage. Cette page n’existe pas. Du moins, elle n’existe pas sur la version française de Wikipédia. On peut la trouver, en revanche, sur la version anglaise. Nous y apprendrons que ce brave Henri Reichenbach s’est opportunément suicidé de sorte que la veuve joyeuse a pu, sans bigamie, convoler en noces plus ou moins justes avec l’homme dont elle était amoureuse.
« Henri Reichenbach (born 29 January 1891 in Paris), died September 1941 in New York) was a French businessman who co-founded Prisunic in 1931. Forced to emigrate because of his Jewish heritage, he committed suicide after the Nazi invasion of France. »
Tout est donc bien qui finit bien pour les deux tourtereaux, mais il y a quand même un truc qui me turlupine. Si Henri Reichenbach était resté en France, il y aurait eu une logique dans son suicide après l’invasion de la France par les Nazi : la peur de la déportation. Mais comme Henri Reichenbach se trouvait a New York où il avait émigré, je ne vois pas de lien logique entre son suicide et l’invasion de la France par les Nazis. Est-il bien vrai qu’Henri Reichenbach s’est suicidé en 1941 ? Où est-ce un pieux mensonge destiné à ne pas ternir l’image du géant de la IIIe république ?
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