Elle s’appelle Jade. Elle a sept ans. Elle ne voit presque rien, ne marche pas sans aide, ne tient assise qu’attachée, ne forme des phrases entières que depuis peu. Elle se bat depuis cinq ans pour vivre, grandir, apprendre.
Notre fille est née sans aucune de ces infirmités. Elle était vive, gaie, tendre, curieuse de tout jusqu’à ce 10 octobre 2015 où nous l’avons conduite au CHU de Besançon à cause d’un ventre très gonflé et très douloureux. Nous sommes restés près d’elle quand ils l’ont examinée, pendant son échographie, lorsqu’ils lui ont posée une sonde gastrique et laissée en observation pour la nuit.
Nous ne l’avons pas quittée. Nous avons assisté à la montée de ses souffrances, de sa détresse. Nous avons vu que la sonde était inefficace et mal supportée. Nous avons sonné, appelé, alerté. Des infirmières sont passées puis reparties. Sans cohérence, sans résultats. En osant même ajouter : « Jade doit se calmer ; elle réveille tout le monde » ! Toute la nuit, le CHU de Besançon a laissé l’état de Jade se dégrader rapidement.
A cinq heures du matin, devant la fièvre à 40,5, l’hypertension, la panique cardiaque, ils ont enfin réveillé le chirurgien. Mais, transférée en réanimation, Jade fait un arrêt cardiaque. Ils l’ont massée 25 minutes sans résultats. Ils ont voulu arrêter. On les a suppliés et le cœur de Jade est reparti. Mais l’arrêt a été trop long et ses conséquences neurologiques désastreuses.
Lors l’opération, ils ont trouvé une déchirure gastrique, liée sans doute à une torsion de son estomac, non diagnostiquée faute de discussions entre le radiologue et le chirurgien, faute d’examens complémentaires.
Nous nous battons depuis cinq ans pour que le CHU de Besançon reconnaisse ses erreurs. Pour avoir les moyens d’aider Jade au quotidien. Pour tenter de lui redonner la vue, la mobilité, le langage. Nous savons que la justice est lente. Nous ne comprenons pas pourquoi elle est sourde.
Le tribunal administratif de Besançon a refusé toute nos demandes de provisions. Il a désigné deux experts : un professeur anesthésiste et pédiatre, un docteur chirurgien pédiatrique. Dès 2017, ils ont conclu à la responsabilité du CHU de Besançon. Mais le tribunal ne les a pas entendus. Il a ordonné un supplément d’expertise.
En 2019, les deux experts ont réitéré toutes leurs conclusions : diagnostic trop tardif, manque de dialogue entre les praticiens, absence d’examens complémentaires. Le rapporteur du gouvernement a reconnu lui-même l’évidence : la responsabilité du centre hospitalier.
Mais le tribunal administratif de Besançon ne veut pas de ces conclusions. Il vient d’ordonner une nouvelle expertise. Confiée à d’autres experts. En espérant sans doute entendre une autre vérité. Et nous renvoyant à de nouvelles années d’attente, sans moyens pour aider notre fille à faire face à sa terrible condition.
Malgré une rencontre avec le Président de la République, à qui nous avons écrit et demandé de bien vouloir considérer le sort de Jade, afin de prendre connaissance de notre dossier. nous ne comprenons aujourd'hui ni l’acharnement du CHU de Besançon à méconnaitre sa responsabilité, ni le mépris manifesté par le tribunal administratif de Besançon pour l’avis confirmé des experts qu’il a lui-même désignés. Et pour l’avis du Rapporteur du gouvernement.
Votons pour reconnaître l'entière responsabilité du CHRU de Besançon dans l'état de santé de Jade.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.