Violées une fois, détruites deux fois : quand la justice oublie les victimes

Après un viol, la justice me force à tout revivre. Mon agresseur est libre, moi je suis brisée. Je demande une vraie justice pour les victimes

✊ Je suis une femme parmi tant d’autres.

J’ai été victime d’un viol commis par mon ex-compagnon. J’ai trouvé la force de parler, de porter plainte, de faire face à la honte, à la peur et au regard des autres.J’ai cru en la justice.

Mon agresseur a été condamné à une peine de prison ferme, avec des dommages et intérêts pour le préjudice moral et les frais de justice. Cette décision représentait, pour moi, un premier pas vers la reconnaissance et la reconstruction.

Mais il a fait appel. Et la cour a relevé plusieurs irrégularités :

mon avocate n’était pas présente lors de la requalification des faits ;
les faits relèvent de la nature criminelle, et non correctionnelle ;
la juridiction saisie était donc incompétente pour juger cette affaire.

Mon dossier a alors été renvoyé pour une nouvelle instruction, m’obligeant à tout recommencer : les auditions, les expertises, les confrontations… Encore des mois, peut-être des années, à revivre l’insoutenable.

Pendant ce temps, mon agresseur a été libéré, avec pour seule obligation de ne pas m’approcher — alors qu’il travaille à proximité de mon environnement de vie.

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Je vis une seconde peine.

Je n’arrive plus à respirer en rentrant du travail, de peur de le croiser. Je n’arrive plus à dormir dans mon lit. Je fais des crises d’angoisse, je revis chaque jour ce que j’ai déjà subi. J’ai déjà dépensé plus de 6 000 euros en frais d’avocat, et je me retrouve aujourd’hui à la case départ.

Et pourtant, chaque jour, je vois des campagnes qui disent :

> “Parlez. Dénoncez. Faites confiance à la justice.”

Mais que devient cette confiance, quand la justice nous fait revivre ce que nous avons déjà enduré ? Quand nos voix sont perdues dans les lenteurs, les erreurs, et l’indifférence ? Quand notre douleur devient un simple dossier parmi d’autres ?

Je parle aujourd’hui pour toutes celles qui n’en ont plus la force.
Pour toutes celles que la justice a oubliées. Pour celles qu’on a violées, puis brisées une seconde fois par le système. Parce qu’aucune femme ne devrait avoir à subir deux fois ce qu’elle a déjà vécu une fois.

Signez et partagez cette pétition. Pour que la justice entende enfin nos voix. Pour que la douleur devienne un cri, et ce cri, un changement.