En effet, le visiteur de ce quartier serait frappé de voir, un peu partout, le nombre de chantiers en cours et s'il est perspicace, il peut même lire une fatalité malheureuse dans le regard des riverains de ces travaux!
Ces habitants ont donc vécu deux saisons de pluies et, si la situation perdure, ils traverseront deux étés sans pouvoir éviter les trous et leur poussière après les flaques d'eau et leur boue. Ceci, sans compter les monticules de gravats à escalader pour rentrer chez soi, gravats dus à l'excavation des anciens trottoirs qui ne finissent pas d'être refaits.
Par ailleurs, cette excavation a occasionné, dans certains secteurs, une surtension électrique due à la section par les engins de câbles insuffisamment enfouis dans le sol au début de la promotion du quartier Hay Riad.
Cette surtension a eu pour conséquence l'endommagement de nombre d'appareils électroniques et électriques nécessaires à la vie de tous les jours. Ainsi, en plus de braver la poussière, la boue et les gravats, les riverains ont dû procéder à leur réparation ou remplacement!
Ils sont aussi, quotidiennement, confrontés à une question lancinante: à quelle logique obéissent ces travaux? Est-ce qu'il est nécessaire que l'entreprise ou les entreprises adjudicataires entreprennent des travaux simultanément dans différentes rues sans n'en terminer aucun, faisant de Hay Riad un immense chantier à ciel ouvert?
Une société organisée doit en général obéir à des normes dont l'une des principales est la réduction au minimum des nuisances dues travaux entrepris. Elle doit aussi rendre des comptes sur leur efficience, aux élus et à la wilaya. Où sont donc ces responsables? Pourquoi les riverains ne sont pas informés ne serait-ce que pour prendre leur mal en patience?
En tout état de cause et à voir comment les travaux sont effectués, le riverain a plus l'impression d'être l'otage du secteur informel. Ne serait-ce que lorsqu'il voit les ouvriers appuyés, l'essentiel du temps, sur leur pelle et qui lui lancent des regards avides de tadouira, sans personne pour les contrôler!
Tant qu'à faire, les habitants de Hay Riad auraient peut-être mieux fait de se cotiser et ramener des ouvriers du mouqef, les surveiller et faire avancer les travaux plus rapidement!
Des travaux ont été lancés il y a 10 jours par “Rabat Aménagement” au secteur 19 à Hay Riad. Ceux-ci ont été initiés par la destruction des trottoirs, malgré leur bon état, et sans aucune raison valable, au lieu de se contenter de goudronner les rues et réparer l’éclairage public.
Le marché (de quelques dizaines de millions de DH) a été attribué au groupe Mojazine appartenant à Brahim Moujahid, président PAM de la région Beni Mellal Khenifra.
Lors de cette réorganisation, les anciens palmiers ont vu beaucoup d'autres débarquer au point d'être bousculés! Bon, nous n'allons pas bouder notre ravissement pour autant! L'avenue a été joliment pavée et des ronds points y ont été placés même si on ne comprend pas toujours la forme qu'on leur a donnée. Et si vous y passez le soir, vous serez enchantés par les lumières qui ne démentent pas le slogan "Rabat, ville des lumières". Vous en verrez même certaines jaillir du sol évoquant les boîtes de nuit les plus gaies!
Par contre, je ne vous conseille pas de visiter les rues adjacentes de cette avenue, tout simplement pour vous éviter un choc qui pourrait être dur. En effet, toujours dans le cadre de l'embellissement de la capitale et du quartier, des travaux ont été effectués dans ces rues. Ainsi, les fils électriques ont été enterrés et la fibre optique a été placée partout. Mais pour ce faire, les trottoirs ont été éventrés et les lampadaires enlevés.
Et puis brusquement, les travaux se sont arrêtés et cela depuis plus de dix mois sans qu'aucune explication ne soit donnée aux riverains sur ce retard! Ces derniers auraient pu supporter les trous béants à leurs portes, les montagnes de gravats abandonnés le long des rues et la dangereuse obscurité pendant la nuit, s'ils savaient quand les travaux reprendraient.
Mais leur désagrément atteint son comble quand ils pataugent dans la boue lorsqu'il pleut et le soir, quand ils ne peuvent pas éviter les trous par manque de lumière.
Ce n'est que récemment qu'une information a circulé grâce aux réseaux sociaux: le contrat de la société chargée des travaux a été rompu par la wilaya de Rabat devant laquelle un groupe d'habitants a organisé un sit-in de protestation sans aucun résultat apparent.
Comment peut-on rompre un contrat unilatéralement sans considération pour les désagréments que cela causerait aux riverains qui payent leurs impôts, lesquels payent ces administrateurs défaillants? Pourtant le commun des mortels, même s'il ne sort pas de Polytechnique, sait que des solutions existent. Des pénalités peuvent être imposées à la société si sa faute est avérée, de même, si elle est définitivement défaillante, il n'est pas nécessaire d'entamer les procédures administratives ordinaires pour la remplacer mais d'abord gérer l'urgence pour ensuite formaliser.
Cela a un nom: la diligence qui est une des principales règles de la bonne gouvernance prônée mondialement! Normalement, les responsables sont tenus d'y obéir et de rendre des comptes de leur gestion.
Bichonner l'artère principale pour parer à toute éventuelle visite royale et négliger les autres rues de Hay Riad illustre-t-il la gouvernance de la capitale? En tous les cas, cela illustre à coup sûr le mépris et l'arrogance!
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