A Emmanuel Macron
Aux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les membres du Conseil de sécurité de l’ONU,
Depuis le début de cette année, cinq professionnels de santé sont tués chaque jour en zones de conflit, victimes d’attaques sur les structures de santé ou de crimes directs. Cinq travailleurs humanitaires qui perdent la vie chaque jour alors qu’ils tentent d’en sauver d’autres.
C’est au nom de ces professionnels de santé, au nom de tous mes collègues humanitaires, médecins, infirmières et infirmiers, ambulanciers, secouristes… que je vous écris.
Je suis le Dr Mego Terzian. Pédiatre et médecin humanitaire, ancien président de Médecins sans Frontières France, je dirige actuellement l’ONG Mehad, qui intervient en zones de conflit avec l’aide de travailleurs de santé locaux.
J’ai consacré ma carrière à venir en aide à ceux qui sont privés de soins, partout où le droit à la santé est bafoué. J’y ai côtoyé des travailleurs humanitaires de santé d’un courage et d’un dévouement extraordinaire. Leur sécurité a toujours constitué la priorité de nos équipes.
Mais depuis 2 ans, leur vie est menacée par des attaques incessantes visant directement les structures et les professionnels de santé, de plus en plus nombreuses. Au total, 2632 attaques ont ainsi été recensées par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis janvier 2024.
Rien que depuis le début de l’année 2025, 412 attaques ont eu lieu en Ukraine, 348 en Palestine, 42 en Syrie et 2 au Yémen, les différents pays d’intervention de notre ONG.
Les professionnels de santé, désormais souvent délibérément pris pour cible, se retrouvent tués ou blessés alors qu’ils essaient de secourir les victimes des conflits, au mépris de l’ensemble des règles internationales.
Ces attaques, en plus de menacer mes collègues et confrères, mettent également à mal l’ensemble de nos actions de santé sur le terrain, compromettant l’accès aux soins pour les populations locales, déjà fragilisées par des systèmes de santé mis à terre.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de sécurité, vous avez, à de multiples reprises, condamné les attaques visant les travailleurs humanitaires de la santé.
Mais ces déclarations, non-suivies d’effet, ne suffisent pas à protéger ceux qui œuvrent pour sauver des vies.
Aujourd’hui, je vous enjoins à traduire vos paroles en actes en exigeant :
Votre engagement, aujourd’hui, est fondamental, et doit être celui-ci : que plus aucun professionnel de santé supplémentaire ne meure pour avoir voulu sauver des vies.
Préserver la vie des soignants, c’est préserver l’humanité.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.