Au mois d’avril 2018 un permis de construire a été accordé par la mairie d’Issy-les-Moulineaux aux sociétés COGEDIM et COFFIM pour la construction d’un immeuble d’habitation situé aux à l’angle des rues Jeanne D’Arc et Guynemer, ainsi que d’un hôtel situé rue Guynemer.
Ces deux projets prendrons la place d’un immeuble d’habitation, d’un garage et de nombreux commerces de proximité ; un café, un petit imprimeur, un coiffeur, un restaurant, des commerces anciens, bien implantés et essentiels à la vie du quartier.
L’immeuble d’habitation (programme immobilier « Le Cap », parcelles 19,20 21 et 22 entourés en rouge sur le plan cadastral) prévu sera haut de 10 étages, alors que les constructions actuelles ne font que 1 à 2 étages. Cela augmentera considérablement la densité de population dans le quartier et les problèmes afférents ; stationnement, saturation des transports en communs, classes surchargées, nuisances d’un chantier qui durera des années, détérioration des bâtiments existants au voisinage du projet… En outre, cette augmentation de population se fera dans un quartier vidé de ses commerces. Il s’agira d’une cité-dortoir, d’un quartier sans vie qui, vu les prix affichés, viendra encore renforcer la gentrification dans une commune déjà très touchée par le phénomène.
L’installation de ces bâtiments aura également des conséquences sur les immeubles voisins et sur la vie de ses habitants.
En effet, des expertises réalisées par la copropriété du 8 rue Jeanne d’Arc montrent qu’en cas de construction une forte baisse de la luminosité est à prévoir pour les logements jouxtant les immeubles : la cour Sud (point vert sur le plan) serait complètement bouchée n’offrant plus aucun accès au soleil direct jusqu’au moins le 4ème étage et une forte baisse de la luminosité impacterait également la cour centrale lors de la construction de l’hôtel (parcelle n°53).
Sur la maquette en 3 dimensions fournie par les promoteurs (accessible à cette adresse : https://issy-lecap.fr/) il suffit de faire pivoter l’immeuble pour avoir une idée de la perspective offerte aux habitants du n°8 si le projet voyait le jour : un mur de béton de 10 étages (certainement un des « matériaux nobles et pérennes » vanté dans la présentation)
Notons au passage que la cour Sud apparaît étonnamment plus large sur cette maquette qu’elle n’est en réalité (cf. le plan cadastral).
Cela aura des effets désastreux sur les appartements concernés, notamment en terme de salubrité (humidité, circulation d’air amoindrie) et de santé des habitants (problèmes pour synthétiser la Vitamine D, dérèglement du rythme quotidien surtout pour des personnes âgés sortant peu) qui devront recourir à l’éclairage artificiel en permanence (même en pleine journée). Les frais de chauffage augmenteront considérablement dans les logements n’ayant plus aucun accès aux rayons du soleil et il ne sera possible d’avoir des plantes sur sa fenêtre qu’à partir du 5ème étage…
Sur la page de présentation du programme il est plusieurs fois fait référence à la lumière, la vue, il est question d’ « un style de vie unique ouvert sur l’horizon », de « larges balcons ou de vastes terrasses, les appartements, s’ouvrent généreusement vers l’extérieur par leurs grandes fenêtres et baies vitrées ». « Ses lignes sobres, illuminées par des matériaux nobles et pérennes aux tons gris perle, blanc et cuivre, se répondent habilement dans un jeu d’ombre et de lumière. »
Il est facile de voir à qui est réservé la lumière et qui devra se contenter de l’ombre permanente, du matin au soir, été comme hiver, recevant moins de lumière que des détenus !
Imaginez, en ces temps de confinement, quelle serait la vie des habitants de la cour Sud si ces deux immeubles étaient construits ; condamnés à 1h de soleil par jour à condition de sortir, ce qui fait que les personnes à risques qui ne l’auraient pas vu du tout entre le 17 mars et le 11 mai minimum… !
Pour toutes ces raisons, des recours auprès de la mairie ainsi que du tribunal administratif ont été introduits par la copropriété mais rejetés contre toute logique sous prétexte que la salubrité des habitations ne serait pas touchée !
Ces décisions sont en adéquation avec les logiques de construction à outrance du territoire parisien et de sa petite couronne dans le cadre du Grand Paris. Cela montre à nouveau que, pour certains, l’argent compte davantage que la santé et la qualité de vie des riverains.
Un recours auprès du Conseil d’Etat a donc été introduit.
Malgré la procédure en cours, un bureau de vente a été ouvert et des publicités fleurissent un peu partout pour commercialiser les futurs logements, montrant ainsi le mépris de ces promoteurs pour la vie des habitants.
Aidez-nous à faire entendre notre voix pour stopper ce projet :
- la mairie d’Issy-les-moulineaux doit retirer ce permis de construire abusif qui menace de faire vivre un enfer aux habitants impactés.
- le Conseil d’Etat doit entendre les arguments des habitants et ne pas céder à la pression des promoteurs pour rendre une justice impartiale.
Acquéreurs potentiels fuyez ces logements hors de prix, construits à la va vite et dont le vernis ne tiendra que le temps de la garantie décennale !
Des habitants du quartier, isséens de longue date, qui refusent de voir les gens mis en cage sans réagir.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.