Ma mère, âgée de 84 ans en décembre, est atteinte de la maladie "démence à corps de Lewy" ; sous curatelle, elle a été mise en EHPAD dans une unité spécialisée.
J'ai accepté la curatelle pensant bien faire, un choix que je regrette. Je ne peux pas physiquement me déplacer pour lui rendre visite et veiller à ce qu'elle ne manque de rien, être présente, que son petit-fils qui adore sa mamie puisse la voir ainsi que son gendre qui s'est toujours très bien entendu avec elle. Je la maintiens tous les jours au téléphone dans un amour inconditionnel car sa question est : "tu vas me laisser mourir ici, seule ?" Il n'en est absolument pas question mais la curatelle est restée sur une ancienne idée lorsque, par crainte, ma mère voulait vivre près de son compagnon qui ne la visite absolument jamais depuis janvier 2020 (abandon...) ; personne ne vient la voir et elle n'a pas eu le loisir de récupérer ses affaires personnelles.
Autrement dit, une mise au ban de la société sans que cela ne dérange personne et surtout aucun professionnel.
Je me bats pour la faire venir près de mon domicile dans un EHPAD avec une unité spécialisée ; pour cela ; il suffisait d'avoir l'accord de la curatelle, son aide. Rien. J'ai dû prendre un avocat après avoir plaider sa cause auprès du Juge des Tutelles concerné mais qui n'a pas entendu ma demande "Le droit d'aimer et d'accompagner ma mère dans la dignité jusqu'au bout !"
J'ai écrit à Madame Macron qui a transmis au Garde des Sceaux, Monsieur Dupont-Moretti mais la justice est trop longue alors que le temps de ma mère est compté. Le Covid n'arrange rien mais devient l’excuse à l'inertie. Il ne faut pas laisser isoler des personnes âgées lorsqu'elles ont encore des membres de leur famille prêts à s'en occuper. Il ne faut pas oublier que nous ne savons pas comment nous allons devenir.
Je demande de l'Humanité dans une société dont le système en manque terriblement. Il faut faire la différence entre les profiteurs et les familles aimantes.
Je demande le droit de transférer ma mère près de chez nous et le droit de l'aimer jusqu'au bout. Notre présence physique lui sera bénéfique. Et si le Covid nous embête, j'irai chanter sous sa fenêtre. Je demande plus d'Humanité de la part des Pouvoirs Publics afin que la fin de sa vie soit entourée d'une joie et d'un amour inconditionnels et non du vide dans lequel ils la laissent plonger sans raison.
C'est cela le respect de la vie Humaine.
Tout être humain dans notre pays ou ailleurs, ne devrait pas avoir à crier justice, à supplier à genoux pour donner de l'amour à l'un des siens ! Je vous souhaite le meilleur, merci. Claire Seguin
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