À l’origine de la toute jeune association Marie-Louise, fondée le 8 juillet 2025 à Martigues, on trouve Bernard De Lise, qui a donné au collectif le nom de sa maman, actuellement en Ehpad. Avec ses deux sœurs, Lydia et Isabelle, ainsi que Fabienne Lemaître et Anne Peignelin, il a décidé d’agir. Tous sont parents de résidents d’Ehpad et partagent la même colère face aux dérives d’un système qu’ils jugent défaillant. Ensemble, ils ont créé une structure pour défendre la dignité des personnes âgées, dénoncer la maltraitance et réclamer davantage de moyens humains dans les établissements.
Pourquoi avez-vous créé cette nouvelle association ?
Pour défendre les intérêts des résidents en l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et de leur famille, combattre la maltraitance, faire arrêter les abus sur les facturations, attirer l’attention sur le manque évident d’aides-soignants nécessaires dans ces structures. Ma mère, Marie-Louise a été résidente dans un Ehpad en région parisienne et a vécu la maltraitance. Nos proches payent très cher pour des établissements où ils ne vivent ni dans la dignité, ni dans la sécurité qu’ils méritent. Et chaque année le tarif augmente, couvert par les décrets et avec des bénéfices énormes pour les Ehpad qui ne réinvestissent pas.
À quoi attribuez-vous ces conditions désastreuses ?
Essentiellement au manque de personnel. On compte en moyenne deux aides-soignants pour 25 résidents. Alors, par exemple, on met des couches même à ceux qui n’en ont pas besoin, on les installe en fauteuils roulants, ça va plus vite pour s’occuper d’eux. Il y a des aides-soignants formidables et d’autres qui maltraitent ou humilient les personnes âgées, faute de temps. Je suis persuadé qu’avec plus de soignants, les résidents seraient mieux traités.
Combien de membres compte aujourd’hui votre association ?
On a commencé l’association avec 5 cofondateurs et 35 adhérents. La cotisation annuelle est fixée à 10 euros. On a besoin de se faire connaître, d’avoir des témoignages, de mener des actions.
Vous avez d’ailleurs mené plusieurs actions médiatiques et juridiques depuis 2023 pour faire entendre votre combat. Quelles ont été les principales étapes de cet engagement ?
Oui j’ai contacté la télé, le journal Le Parisien. Je me suis exprimé sur France 3 au 20 heures, sur France 2 dans : Ça commence aujourd’hui, dans les Grandes Gueules. J’ai créé une chaîne YouTube, celle de l’association Marie-Ange. On va mener une action encore secrète devant le tribunal administratif. J’ai rencontré le délégué défenseur des droits au tribunal de Martigues, des hommes politiques. On a un avocat. J’ai un blog. On veut changer les choses, on est tous concernés.
Bernard De Lise a finalement trouvé un nouvel Ehpad pour sa mère, aujourd’hui installée dans un établissement de qualité à Martigues, même si le manque de personnel reste criant. Désormais, il veut faire grandir son association et poursuit un rêve : créer un Ehpad associatif, fondé sur le respect, la bienveillance et l’équilibre entre résidents, soignants et familles.
association-marielouise.org
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