« Elle ressemble à Rocky Balboa après un combat de boxe. » Damien est encore sous le choc lorsqu’il évoque l’état de sa mère, Marie-Thérèse, 73 ans, victime mardi soir d’une violente agression dans l’Ehpad La Villa des Saules, au Cannet.
Vers 21 h 30, la septuagénaire, diagnostiquée d’une dégénérescence des fonctions cognitives depuis 2020, quitte sa chambre. « Elle est anxieuse, et quand elle est en difficulté, elle cherche de l’aide, explique son fils. Elle est entrée dans la chambre d’une autre résidente. » Dans la pièce se trouvait un autre pensionnaire désorienté, souffrant lui aussi de troubles cognitifs, qui l’aurait soudainement agressée.
« Il a dû la saisir par le bras et la pousser. Elle est tombée en arrière. Et il a dû lui mettre des coups de pied une fois qu’elle était au sol », retrace Damien après avoir constaté les blessures de sa maman. Visage tuméfié, fracture du nez et sous l’œil, ecchymoses sur les côtes et le flanc...
Une nuit aux urgences« Ils ont appelé une infirmière qui était de garde et qui est revenue. » Face à l’état de santé de Marie-Thérèse, elle demande son transfert aux urgences de Cannes pour des examens complémentaires.
Mercredi matin, Damien reçoit l’appel de l’établissement. « Quand ils m’ont prévenu, ils ont évité de m’alarmer. J’avais prévu d’aller la voir en fin de journée », raconte-t-il. Mais ce sont finalement des photos envoyées par une amie venue visiter sa mère dans l’après-midi qui lui révèlent la gravité de l’agression : « En voyant son visage, ça a été un choc. »
La nuit suivante est source d’angoisse. « J’ai eu peur qu’elle meure, que quelque chose n’ait pas été détecté à l’hôpital. »
« C’est très grave, elle aurait pu mourir »Rentrée dès le lendemain à l’Ehpad, Marie-Thérèse ne garde que quelques « flashs » de l’agression, sans souvenir précis.
Dans cette unité protégée, censée garantir davantage de sécurité grâce à des digicodes, une dizaine de résidents aux pathologies lourdes cohabitent au sein de l’Ehpad qui compte près de 80 pensionnaires. Pour Damien, le système a montré ses limites : « Je comprends qu’il n’y ait pas un soignant derrière chaque résident, mais en arriver là, ce n’est pas possible. Je remercie tous les soignants qui font de leur mieux au quotidien, mais il y a un vrai manque de moyens et d’implication de la direction dans la prise en charge. C’est inadmissible et très grave, elle aurait pu mourir. »
« Un événement isolé » : la direction de l’Ehpad réagit
Contactée, la direction de l’établissement « regrette vivement cet événement isolé. » Et assure comprendre pleinement le désarroi de la famille.
« La résidence dispose la nuit d’une équipe composée de trois aides-soignantes diplômées, dont l’une est en permanence affectée à l’unité protégée pour personnes désorientées. Elles peuvent à tout moment s’appuyer sur une infirmière d’astreinte », indique l’Ehpad.
« Par ailleurs, l’établissement est équipé du dispositif innovant d’ “oreille augmentée” OSO, qui permet de détecter les situations anormales. C’est ce système qui a déclenché l’intervention rapide de l’aide-soignante. » L’homme qui a agressé Marie-Thérèse, qui présentait « de forts troubles du comportement », a lui aussi été hospitalisé. « Aucun élément médical antérieur ne permettait de présager un tel passage à l’acte. »
L’établissement précise également que le fils de la victime a été reçu à deux reprises par le médecin coordonnateur et la psychologue, et qu’un signalement a été transmis à l’Agence régionale de santé ainsi qu’au Conseil départemental.
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https://www.nicematin.com/faits-divers/c-est-tres-grave-elle-aurait-pu-mourir-une-residente-de-73-ans-violemment-agressee-dans-son-ehpad-par-un-autre-pensionnaire-10650839
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