Pour le maire de Pélissanne, qui a donné l’alerte, la maison de retraite pâtirait d’une mauvaise gestion. «On assiste à une valse de directeurs depuis un an et demi, affirme Pascal Montécot. On a aussi retrouvé un Monsieur pendu à une rambarde au premier étage, et un autre résident a fait une tentative de suicide au milieu du mois d’août. Moi, je souhaiterais qu’on tourne la page et qu’on trouve un nouveau gestionnaire. Je me sens impuissant devant cette situation. Les résidents sont souillés toute la journée. Ils appuient sur la sonnette mais personne ne vient. C’est grave. Il y a une détresse dans cet Ehpad et beaucoup de souffrance.»
La crainte d’un déménagementUne version que contestent en bloc les gérants de l’Ehpad. «Un résident peut se suicider mais ce n’est pas pour cela qu’on est responsable, rétorque l’avocat de l’association Entraide qui gère l’Ehpad, Me Jean-Claude Bensa. Et concernant ce qui s’est passé au mois de juillet, dans ce genre d’établissement, les gens peuvent sortir, et ils sont libres». Pour l’avocat, l’établissement ne présenterait aucun des dysfonctionnements listés par l’ARS. «Si on avait eu toutes ces maltraitances, vous croyez qu’on aurait toutes ces familles qui nous soutiendraient ? On serait déjà devant les tribunaux», estime l’avocat.
Plusieurs familles de résidents affirment en effet ne pas comprendre cette décision. «Ma mère est dans cet Ehpad et je n’ai jamais vu tout ce qu’on a pu dire, témoigne Carole. La maison de retraite est un peu vieille et nécessite d’être restaurée. Mais je vais la voir tous les jours et je n’ai jamais constaté ce qu’on lui reproche. Je ne comprends pas. » «Ma mère y est depuis 3 ans et demi, abonde Claude. Elle a 94 ans et on n’a pas de problème. La chambre est très propre. Elle a un lavabo, des douches et des W.-C.. On aimerait peut-être juste un peu plus de personnel. Ce ne serait pas plus mal pour les changer. Ils attendent parfois jusqu’à 11 heures du matin pour pouvoir sortir de leur chambre.»
Surtout, ces proches sont très inquiets du sort qui pourrait être réservé à leurs parents, dont le transfert vers d’autres Ehpad a été annoncé par l’ARS sans plus de détails. «Il faut laisser les habitants de cet Ehpad tranquilles au risque qu’ils soient totalement désorientés, plaide Claude. Il est hors de question qu’ils partent, sinon, ils vont mourir. Ils ne le supporteront pas. Aujourd’hui, on habite à six kilomètres de l’Ehpad. Comment on va faire s’ils les envoient à Arles ou Marseille ? Le but, c’est d’aller les voir, pas de les abandonner ! Il ne faut surtout pas qu’ils bougent». «Ce sont des personnes, pas des objets, s’indigne Carole. Ma mère s’est fait des amis là-bas et elle n’a pas envie de les quitter !»
Contactée par Le Figaro, l’ARS n’a pas été en mesure de nous préciser les dysfonctionnements qu’elle a constatés. Elle indique que «l’administrateur provisoire, qui vient de prendre ses fonctions, doit d’abord analyser la situation avant de mettre en œuvre sa mission principale : organiser le transfert des résidents dans les meilleures conditions.» De son côté, le parquet d’Aix-en-Provence précise qu’il n’a été destinataire d’aucune plainte visant cet Ehpad.
Le lien de l'article :
https://www.lefigaro.fr/marseille/maltraitances-demande-de-transfert-des-residents-que-se-passe-t-il-a-l-ehpad-de-pelissanne-dans-les-bouches-du-rhone-20250919
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