L'établissement est détenu par le groupe associatif "Chemin d'espérance" qui gère 25 Ehpad en France. L'ARS, l’Agence régionale de santé, reconnaît avoir reçu cette année quatre signalements d’alerte, dont celui d'une cadre de santé en arrêt de travail. Elle a craqué en janvier dernier et ne serait pas la seule. "Depuis le mois de janvier, j'ai du personnel qui m'appelle en larmes, qui me demande de les aider de jour et de nuit, parce qu'elles vivent l'horreur", explique-t-elle. "Le repas est à midi moins le quart. Parfois on m'alertait en me disant : on s'est rendu compte qu'au 3e étage, à midi moins le quart, personne n'a été levé ! Pas de toilettes, pas de soins de nursing ! C'est la catastrophe, comment on fait ? Des soins, des pansements pas faits. J'ai vu des photos. Comment on peut arriver à des escarres aussi importantes en 2025 dans un Ehpad ?" s'interroge cette cadre de santé qui a souhaité rester anonyme.
L’ARS a refusé la demande d’interview de notre équipe de France 3. Elle indique avoir mené des investigations. Le parquet de Valence a reçu une plainte pour mise en danger suite à la chute accidentelle d'une résidente. Son fils parle de maltraitance.
"Elle a 14 fractures des vertèbres, dont une fracture heureusement non déplacée mais c'est tout de même une fracture douloureuse. C'est une fracture de ce qu'on appelle la TH1, c'est la vertèbre thoracique", explique Francois Di Salvo, curateur de sa maman. "On se rend compte que la maltraitance, elle était présente à tous les instants, à tous les moments. À qui la faute ? Je n'en sais rien. Ce n'est pas à moi de me déterminer là-dessus. Une plainte pénale a été déposée. Il y a une enquête qui normalement a dû commencer (...) je fais confiance à la justice", indique François Di Salvo.
Le procureur de Valence n’a pas non plus répondu aux sollicitations de notre équipe. L’association catholique Chemin d’Espérance admet des dysfonctionnements mais pas la maltraitance. "À ce stade, l'association Chemin d'Espérance qui gère l'Ehpad L'Olivier n'a pas de commentaire à faire par voie de presse à ces allégations dont elle dénonce l'excès", réagit Me Pascal Zecchini, l'avocat de l'association.
Le tout nouveau directeur invite le 10 septembre prochain les familles des 90 résidents. Au cœur des discussions : le mot "maltraitance" qui entache désormais leur établissement.
Article rédigé à partir du reportage de B.Tardy et A.Laurent.
Le lien de l'article :
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.