En pleine semaine de la mobilité, trois écoles anderlechtoises, qui scolarisent près de 2.000 élèves, vont devoir renoncer à près de 80.000,00 EUR de subsides octroyés par la Fondation Roi Baudouin (dans le cadre du fonds « Bike in Brussels ») pour permettre l’usage du vélo comme mode de déplacement.
Se rendre à l’école en vélo, c’est bien mais encore faut-il pouvoir le déposer quelque part, et en toute sécurité, durant la journée ! A défaut de disposer d’espaces de stationnement dans l’enceinte même de leurs écoles, trois établissements scolaires ont entamé depuis deux ans, des discussions avec les pouvoirs publics pour placer des abris à vélos sécurisés, style vélo box, à l’extérieur de l’école, sur la voie publique.
Il y a quelques jours, la Région bruxelloise, compétente pour ce type de dossier, a rendu son verdict et, preuve qu’il y a parfois discordance entre les discours des politiques nous poussant à l’usage du vélo et les actes de l’administration, elle vient de torpiller le projet puisqu’elle délivre le permis d‘installation de boxes à vélos sécurisés sur la voie publique avec une condition inédite et impayable : les demandeurs devront rendre le sol sous les abris à vélos, perméable à l’eau ! Concrètement, nos écoles devraient désasphalter à leur frais, une partie de la voirie et remplacer le revêtement actuel par des pavés, par exemple !
Voilà sans conteste et dans l’état, une manière habile de nous refuser cet aménagement !
Voilà qui fait tache en pleine semaine de la mobilité et alors que les discours moralisateurs voire culpabilisants nous poussent à opter pour des modes de déplacements alternatifs.
Depuis 2 ans donc et à la demande de nombreux parents, l’Institut Marie Immaculée (école fondamentale FR et école secondaire FR) et l’Instituut Maria Onbevlekt (école fondamentale NL) sont en négociation avec la commune d’Anderlecht d’abord, la Région et même Parking Brussels ensuite, pour placer des abris à vélos sécurisés sur la voie publique. Malgré un enthousiasme de façade, aucun des pouvoirs publics autour de la table n’a souhaité nous faciliter les choses. Bien au contraire !
Alors que la commune d’Anderlecht avait tout à gagner avec une solution clé sur porte, pour améliorer la mobilité dans un quartier saturé, pour laquelle elle ne devait pas débourser un euro, elle a avancé de multiples exigences qui ont finalement été très largement contredites voire refusées par la Région.
Dans la série « fais ce que je dis mais pas ce que je fais », il est à noter qu’il y a plusieurs mois, la commune d’Anderlecht a placé un boxe à vélos au bout de la rue où se situent l’IMI et l’IMO, en ne respectant évidemment aucun des aménagements qu’elle avait pourtant exigés de nos écoles. Dans le même genre, nous constatons qu’aucun abris à vélos placés dans la région bruxelloise généralement en voirie ou sur des larges trottoirs, ne possède un sol perméable à l’eau !
Cette dernière condition étant impayable et à défaut d’un assouplissement sans doute illusoire de fonctionnaires régionaux qui nous apparaissent complétement déconnectés de la réalité, les élèves et les professeurs de l’IMI et de l’IMO continueront donc à utiliser la voiture comme mode de déplacement et nos écoles perdront les 80.000,00 EUR obtenus dans le cadre du fonds « Bike in Brussels ». Un grand pas pour la mobilité et un bel exemple pour nos enfants.
Il est nécessaire que la Région bruxelloise revienne à la raison et qu'elle supprime cette condition irréalisable et impayable afin de permettre l’installation de ces boxes à vélos sécurisés en permettant ainsi à nos élèves d'opter pour un mode de déplacement alternatif.