Mise à jour de la pétition
14.130 signatures
Auteur(s) :
Mouv'Enfants
26/12/2025
Réponse au "droit de réponse" de Riaumont
À la suite du droit de réponse publié par la communauté de Riaumont, nous souhaitons apporter des éléments factuels, juridiques et chronologiques, indispensables à une information loyale du public et au respect de la parole des victimes.
1. Sur la négation d’un système organisé de maltraitances
Contrairement à ce qu’affirme Riaumont, les faits dénoncés par les victimes ne relèvent pas de “faits isolés”, mais de témoignages concordants, étalés sur plusieurs décennies, décrivant :
• des violences physiques répétées,
• des violences sexuelles,
• des humiliations,
• des mécanismes d’emprise,
• un climat de peur et de toute-puissance institutionnelle.
Ces éléments ont été portés :
• devant la justice,
• dans les médias nationaux,
• lors de commissions indépendantes,
• et publiquement par les victimes elles-mêmes.
Le fait que certaines qualifications pénales ne puissent aujourd’hui être retenues ne signifie en aucun cas l’inexistence des faits, mais révèle au contraire les limites actuelles de notre droit, notamment en matière de prescription.
2. Sur les procédures judiciaires et la présomption d’innocence
Nous rappelons un principe fondamental :
La présomption d’innocence ne peut jamais être utilisée pour faire taire les victimes.
À ce jour :
• Six prêtres sur neuf liés à Riaumont ont fait l’objet de plaintes pour violences physiques ou sexuelles.
• Trois d’entre eux ont été mis en examen, comme l’a confirmé l’avocat même de Riaumont dans la presse.
• Un religieux a été condamné en première instance pour des faits liés à la cyber-pédocriminalité, condamnation assortie d’un appel.
Par ailleurs :
• certaines plaintes ont été classées non pas faute de faits, mais parce que les faits étaient prescrits ;
• une procédure judiciaire est en cours depuis plus de 12 ans pour une victime, constituant une victimisation secondaire manifeste.
C’est précisément pour ces raisons que Mouv’Enfants appelle à l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineurs.
3. Sur les fermetures administratives et l’illégalité persistante
Le droit de réponse de Riaumont passe sous silence un élément central :
les nombreuses décisions administratives prises par l’État contre cette institution.
Chronologie synthétique :
• Années 1980 : retrait de l’agrément d’un établissement accueillant des enfants placés et relevant de la protection judiciaire de la jeunesse.
• 2019 : fermeture administrative de l’école privée hors contrat.
• 2024–2025 : arrêtés préfectoraux interdisant les activités de scoutisme accueillant des mineurs.
• 2025 : arrêté préfectoral interdisant tout hébergement sur le site, faute de toute habilitation d’établissement recevant du public.
Malgré cela, Riaumont a continué à :
• accueillir des personnes,
• héberger des jeunes,
• exercer des activités sans aucun agrément, y compris via un foyer de jeunes travailleurs non autorisé, ce que la préfecture du Pas-de-Calais a confirmé par écrit.
Cette situation caractérise une illégalité persistante.
4. Sur le foyer de jeunes travailleurs
Il est désormais établi que :
• le foyer accueillant des jeunes de 18 à 25 ans sur le site de Riaumont ne dispose d’aucun agrément préfectoral ;
• ces jeunes, en situation de grande précarité, se voient proposer un hébergement hors cadre légal ;
• certains participent à l’entretien du site, soulevant de graves questions en matière de droit du travail et d’exploitation.
À leur place, Riaumont ferait mieux de se conformer à la loi plutôt que de mettre la pression sur les plateformes citoyennes.
5. Sur la fondation même de Riaumont
Nous rappelons un fait trop souvent occulté :
Le fondateur du village d’enfants de Riaumont, Albert Revet, est visé par plusieurs plaintes pour pédocriminalité et violences physiques.
Cela démontre que les problèmes ne sont pas récents, mais structurels, et présents dès la fondation même de l’institution.
6. Sur la posture de Riaumont face aux victimes
Lors de la marche blanche du 13 décembre, organisée en soutien aux victimes :
• des survivantes et survivants ont été hués, sifflés, traités de menteurs ;
• cela s’est produit le jour de la Saint-Nicolas, saint protecteur des enfants.
Parler de “solidarité avec les victimes” dans ces conditions relève du déni.
7. Sur les responsabilités de l’État
Nous posons publiquement les questions suivantes :
• Que fait le ministre de l’Intérieur et des Cultes ?
• Que fait le garde des Sceaux ?
• Que fait la Haute-Commissaire à l’Enfance ?
Combien d’alertes faudra-t-il encore avant une décision claire ?
8. Notre position reste inchangée
Les victimes le disent clairement : il n’y aura réparation que lorsque Riaumont fermera.
C’est pourquoi :
• nous maintenons notre demande de fermeture définitive,
• nous appelons à la dissolution des associations liées au site,
• nous poursuivons la mobilisation citoyenne.
Plus de 14 000 personnes ont déjà signé la pétition.
Elle reste en ligne.
Nous appelons à continuer à la partager.
Nous joignons à cette actualisation :
• des articles de presse,
• des documents administratifs,
• des témoignages de victimes,
afin que chacun puisse se faire une opinion éclairée, factuelle et responsable. Nous vous les enverrons au compte goutte pour faire vivre cette pétition...