Face à ce constat, nous refusons de rester spectateurs.
Nous lançons un appel à toutes les associations locales et collectifs indépendants, aux parents, enseignants, directeurs et proviseurs d’établissements scolaires, AESH, éducateurs, professionnels de santé et bénévoles engagés auprès des enfants en situation de handicap.
Unissons nos forces pour que cesse l’exclusion, pour que la parole du terrain soit enfin entendue, et pour que chaque enfant ait réellement sa place à l’école et dans la société.
Nous voulons créer un collectif national du terrain, véritablement représentatif de la réalité quotidienne, indépendant des structures institutionnelles, où la parole vient du réel, pas des bureaux.
Pour rejoindre ce collectif ou être tenu informé :
[email protected]
06 47 25 53 41
Seule une mobilisation concrète et coordonnée pourra imposer des réponses, stopper l’abandon des enfants et faire enfin entendre leurs besoins.
Ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap
« Nous ne laisserons plus le silence couvrir la souffrance des enfants oubliés. »
Madame la Ministre,
Votre reconduction au sein du gouvernement a été annoncée comme un signe de continuité.
Pour nous, sur le terrain, ce mot résonne comme une gifle.
La continuité, c’est celle de l’inaction, du mépris, du déni.
Si nous nous trompons, nous serions heureux d’avoir tort. Alors prouvez-le.
Montrez-nous ce que vous avez fait, par département, de manière factuelle, sans effets d’annonce :
Combien d’IME, de SESSAD, d’ITEP ont été ouverts depuis votre nomination ?
Combien d’AESH ont été recrutés, correctement formés et maintenus dans des conditions dignes ?
Qu’avez-vous fait concrètement pour les contrats précaires des AESH avec la ministre de l’Éducation nationale ? Quand auront-ils enfin un vrai statut ?
Depuis le début de votre mandat, jamais — jamais — vous n’avez répondu à nos multiples courriers, mails ou appels.
Jamais vous n’avez pris contact avec notre association — pourtant reconnue, implantée et engagée auprès de près de 600 enfants en situation de handicap, dont plus de 150 vivent des situations critiques dans le Puy-de-Dôme, mais aussi partout en France.
Des familles attendent depuis plus de quatre ans une place en IME.
Des parents ont dû arrêter de travailler pour rester auprès de leur enfant, renoncer à leur santé, à leur vie sociale.
Des enfants sont exclus d’école faute d’AESH, ou n’y sont accueillis qu’une ou deux heures par jour — en totale violation de la loi.
Des AESH individuels sont transformés en AESH mutualisés, au détriment des élèves les plus fragiles.
Et pendant ce temps, des CMP refusent désormais les enfants “qui ont enfin reçu une notification pour une autre prise en charge, mais qui n’y ont pas encore accès”, ajoutant parfois qu’ils “ne sont pas compétents pour certains enfants autistes.”
Les SESSAD, ITEP, PCPE et dispositifs comme Rhizome sont saturés.
Les AESH, sans qui l’école inclusive ne tiendrait tout simplement pas.
Ces femmes et ces hommes assurent chaque jour une mission essentielle, dans la précarité, sans reconnaissance réelle, sans statut digne de ce nom.
Depuis des années, ils et elles attendent d’avoir des formations, d’être entendus, de pouvoir exister comme des piliers de l’inclusion.
Cette détresse professionnelle, souvent invisible, vient s’ajouter à la souffrance des familles et des enfants, dans un système qui ne leur fournit ni les moyens ni le soutien nécessaires.
Ils attendent depuis trop longtemps un vrai statut, une rémunération décente et une reconnaissance nationale de leur rôle.
Car sans elles et eux, les enfants en situation de handicap sont en danger.
Des enseignants et enseignantes, des professeurs, directeurs, directrices et proviseurs, qui pour beaucoup souffrent.
Chaque rentrée, chaque jour, ils se retrouvent dans des situations impossibles : devoir gérer des classes surchargées, accueillir des enfants aux besoins spécifiques sans le soutien d’AESH ou de matériel adapté, sans formation, tout en devant assurer le programme pour tous les autres élèves.
Beaucoup se sentent maltraitants malgré eux, culpabilisent de ne pas pouvoir accompagner correctement certains enfants, et voient leur métier et leur vocation mis à rude épreuve.
Et l’ironie la plus cruelle, c’est qu’ensuite on reproche aux parents les ruptures de soins qu’on leur impose, en les “menaçant de signalement”.
Pendant que les discours se succèdent, les enfants s’effondrent.
Nous voyons chaque jour des mères et des pères pleurer devant les écoles, des fratries qui trinquent, des enfants qui régressent, des familles accusées à tort de ne pas “faire les bons choix”, alors qu’elles suppléent à un État défaillant.
Nous avons ouvert une maison de répit, Handi.Bulle de Répit, pour ces parents épuisés, dans l’indifférence générale.
Un lieu où ils peuvent souffler un peu, et où les fratries retrouvent un peu d’équilibre.
Mais ces espaces, ce sont les associations qui les créent, pas l’État.
Les dossiers MDPH prennent presque une année scolaire pour obtenir une réponse, souvent insuffisante pour mettre en place l’AESH nécessaire.
Les familles doivent tout recommencer avant même d’avoir pu bénéficier du premier droit.
À la fin des renouvellements, les CAF suspendent les aides liées aux soins (trop de risque de devoir rendre l’AEEH si elle est refusée), plongeant des familles déjà fragiles dans la précarité et les empêchant de poursuivre des soins coûteux.
Dans le Puy-de-Dôme, comme ailleurs, les pédopsychiatres, orthophonistes, ergothérapeutes et psychologues sont rares, et leurs listes d’attente interminables.
Sans comptes rendus médicaux ou certificat médical, pas de dossier MDPH.
Sans AESH, pas d’école, ou seulement quelques heures.
Et sans école, pas d’avenir.
Cette réalité, Madame la Ministre des Solidarités, Ministre déléguée Charlotte Parmentier-Lecocq, c’est la vôtre.
Celle que vous refusez de regarder en face.
Celle dont vous refusez de discuter avec les associations de terrain, malgré nos demandes répétées d’audiences.
Vous parlez d’inclusion, de dignité, d’une société “qui ne laisse personne de côté”.
Mais les faits sont là : le handicap est devenu la grande cause oubliée de la République.
Et les plus oubliés parmi les oubliés, ce sont les enfants et adolescents — pourtant l’avenir même de notre pays.
Vous vous félicitez de “poursuivre votre action avec détermination”.
Mais de quelle action parle-t-on ?
Pendant que vous visitez quelques établissements “vitrines” — qui ne tiennent que grâce à la passion d’équipes épuisées et de subventions exceptionnelles —, nous voyons l’effondrement du système, jour après jour.
Nous demandons :
Une audience très rapide, car dans huit jours, qui sait si vous serez toujours ministre ?
Des chiffres réels et transparents, département par département ;
Un plan d’urgence pour le recrutement, la formation et la pérennisation des AESH, avec une enveloppe budgétaire supplémentaire (urgence absolue) ;
L’ouverture immédiate de places en IME, SESSAD et ITEP ;
Une réforme du fonctionnement des MDPH, pour des réponses rapides et stables ;
La reconnaissance du rôle essentiel des associations et collectifs de terrain, qui pallient chaque jour les carences de l’État.
Madame la Ministre, il n’est plus temps de promettre, il est temps d’agir.
Parce que derrière chaque enfant privé d’école, il y a une vie qu’on condamne.
Et parce que l’histoire retiendra qu’au nom de la gestion budgétaire, la République a sacrifié ses enfants.
Respectueusement, mais avec une détermination inébranlable,
Éléonor Périsé
Fondatrice et Présidente de l’association Handi.Cap’ Vers le droit à l’école et de Handi.Bulle de Répit,
et son équipe
@À la une — Collectif de familles et d’acteurs du terrain pour une inclusion réelle
https://c.org/FdB7kqjSmT
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