Où se positionne-t-on ?
Défendre notre place d'étudiants et de jeunes artistes dans un formalisme ambigu.
Bonjour à tous,
membres de l'école à n'importe quel titre, adultes, les yeux ouverts et l'oreille attentive,
Cette « lettre » démange depuis quelques temps et semble aujourd'hui, après plusieurs constatations et conversations, plus que nécessaire. Elle s'inscrit en réaction aux événements tardifs de cette année, pénalisant certains étudiants sans possibilité véritable de rebondir. La voici écrite :
Elle souhaite poser quelques grandes questions, sur la composition de notre cursus, notre vie à l'école et la valeur présumée cohérente de notre travail, quel qu’en soit le lieu d'action, de rayonnement et sa matérialité. Il semble exister un grand Canyon entre le fonctionnement libéré accordé tout au long de nos études et les attentes définitives. Aujourd'hui, l'opinion générale étudiante veut rendre compte de l’ambiguïté inconfortable et dépréciative de cette organisation. Si l'on désire aller droit-au but, il est question de remettre en cause l'utilité, la signification et l’estimation des ECTS dans cette école, ces trois critères étant des synonymes de « valeur ». Valeur exclusive sur le papier, et pourtant indéterminée dans notre réalité quotidienne. Ces précieux ECTS sont définitivement dessinés par l’aléatoire, à partir du moment où l'on constate que :
- des ECTS sont accordés par erreur dans des studios non choisis et donc, auxquels la présence de l'étudiant est logiquement inexistante
- que certains enseignements en désaccord avec ce schéma ou par facilité distribuent la même note à chacun des étudiants ou s'en dispensent
- que l'accomplissement avec plaisir et enthousiasme de près de 130 heures sur un projet extérieur mais dépendant d'un ARC aboutissent à seulement 3 ECTS
- qu'il est possible et simple de rattraper par exemple quelques points d'anglais par la peinture
- qu'il est attribué des ECTS de présence en conférence et coordination alors qu'ils demeurent absents dans :
- les pratiques en atelier, qui n'ont aucun moyen d'être évaluées et peu d'être entendues
- les stages, moments rares d'ouverture sur la réalité des activités artistiques contemporaines, qui restent sous-considérés. Alors qu'ils participent indéniablement à la construction d'une autonomie, d'un réseau et à l'orientation d'une pratique
- l’énergie volontaire fournie dans des événements dynamisant l'école, très saluée au cours du cursus, mais qui résonne creux lorsque l'on désire lui accorder une valeur.
Donc de toute évidence les ECTS tels qu'ils sont utilisés ne sont pas de fidèles révélateurs de l'implication étudiante. Techniquement conçu pour évaluer objectivement notre parcours, ils passent justement ici à côté, pire ils le freine et parfois le rompt ! Aucun moyen de faire figurer ce de quoi sont réellement faites nos journées, qui pour certaines promotions sont dénuées de « cours ».
Ces ECTS interviennent à la manière d'obstacles aléatoires et soudains, diminuant l'épanouissement de tous par manque de clarté et de suivi au cours de l'année. Récompensés essentiellement pour notre présence. Force est de constater que le système effectif ne met pas en valeur les qualités réelles des investissements étudiants, ni l'aide précieuse d'acteurs travaillant à l'école hors grille (ateliers, bibliothèque ...).
Nous accusons une organisation trop confuse qui défavorise l'essor que pourrait permettre cette école.
Il est impératif d’entamer une clarification honnête. Sinon il semble évident que le plaisir que nous avons à produire et à venir dans cette école va lourdement diminué.
Étudiants, anciens étudiants, chefs d'ateliers professeurs, personnel, concernés, soucieux, déposez votre signature.
FR
EN