Madame la directrice Académique de Nantes,
Monsieur Le Ministre,
Nous attirons votre attention sur la carte scolaire décidée pour la rentrée 2018 en Vendée. Nous vous rappelons que celle-ci a été rejetée lors du Comité Départemental de l'Education Nationale du jeudi 15 février 2018. Elle réunissait des représentants des territoires (communes, département), des usagers (la FCPE) et des associations complémentaires (DDEN). En voici la raison :
Plusieurs classes des écoles du Sud-Vendée (circonscription de Fontenay-le-Comte) sont touchées par des mesures de gel ou de fermeture, parfois même sans baisse d'effectifs. Comment expliquer qu'à nombre d'enfants égal voire supérieur d'une année sur l'autre, l'inspection académique décide d'un gel ou d'une fermeture ? Conséquence directe : des enfants qui étaient jusqu'à présent dans des classes de 25 élèves seront demain dans des classes de 30 et plus... avec un triple niveau d'enseignement ! Pour nous, parents d'élèves, cette décision est irrecevable.
Comme pouvez vous d'un côté, expliquer qu'un effectif de 12 élèves en REP est un gage de réussite quand de l'autre, vous imposez à nos enfants des classes à plus de 30 ? Vanter les mérites d'une scolarisation précoce (recommandation du rapport PISA 2015), mais ôter aux écoles le moyen d'accueillir décemment les enfants de moins de 3 ans ? Valoriser l'Education Artistique et Culturelle, mais rendre plus difficiles les conditions d'apprentissage à l'école (qui est le 1er et parfois le seul lieu d'accès à la culture pour les enfants dans notre "zone blanche", selon l'expression de la DRAC de Nantes) ?
Enfin, en Vendée aussi les enfants connaissent des difficultés de concentration, d'apprentissage et de comportement ; ou peuvent être en situation de handicap. Nous rappelons à toutes fins utiles que bon nombre de citoyens choisissent de vivre à la campagne, loin des grands centres urbains, car le coût du logement y est moins important ! Croyez-vous que les services sociaux de Vendée n'aient pas de travail ? Croyez-vous que les familles trouvent facilement - et puissent payer facilement, en milieu rural, un(e) orthophoniste, un(e) psychomotricien(ne), un(e) psychologue... ?
Alors, non, nous ne sommes pas des nantis, nous savons notre demande légitime.
Le Sud-Vendée est considéré comme un territoire rural à dynamiser. Cela passe par la présence de services publics de qualité, en commençant par l'école publique !
Cette altération du service public d'éducation à travers la carte scolaire nous semble inacceptable et préjudiciable à l'ensemble de la société sur le long terme. c'est pourquoi nous vous demandons :
- de rétablir la révision de la carte scolaire en juin, une fois que les directeurs d'écoles et les communes auront une vision plus juste des effectifs prévisionnels pour la rentrée 2018.
- de remettre en place les seuils qui existaient précédemment et qui permettaient d'avoir une visibilité sur l'avenir. Autrement dit, de prendre en considérations les besoins des élèves plutôt que d'opérer des classements entre écoles selon leur moyenne d'élèves par classe.
- de créer des postes en nombre suffisant pour les CP et les CE1 dédoublés de REP et REP + afin que nos écoles rurales ne soient pas la variable d'ajustement de votre politique nationale.
Nous nous inquiétons pour l'avenir de nos enfants et sommes en colère de voir le peu de considération que votre administration a pour les citoyens que nous sommes et pour nos représentants ! Toutes nos démarches pour nous faire entendre ont été vaines ! Nous en appelons donc à votre bienveillance mais surtout à votre bon sens : "Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance." Abraham Lincoln