Madame l’Inspectrice d’Académie,
Pour faire suite à l’annonce faîte à l’école élémentaire Ernest Perochon ainsi qu’aux élus de la commune de Cerizay sur la fermeture d’une classe primaire, nous nous permettons de vous faire part de nos craintes et nos interrogations.
Afin de les étayer, nous souhaitons rappeler quelques données quantitatives et qualitatives sur le territoire de Cerizay et l’école Ernest Perochon.
Les effectifs concernant notre école sont à ce jour de 237 inscrits pour la rentrée prochaine. Mme Renou, directrice de l’école Ernest Perochon, espère avoir au 1er septembre 245 inscrits. En effet, culturellement, la population d’une petite ville comme Cerizay « prend le temps pour aller inscrire leurs enfants », contrairement aux grandes villes où les mairies clôturent leurs inscriptions à une date très précise. En effet, des familles ont déjà appelé l'école mais n'ont pas encore déménagé donc elles n'apparaissent pas encore dans les effectifs attendus.
Le ministère de l’Éducation National a pris conscience des difficultés rencontrées sur notre territoire. L’école primaire Ernest Pérochon fait partie du réseau prioritaire d'éducation et à ce titre devrait accueillir un maximum de 25 élèves par classe. Or, une classe dédoublée a déjà fermé à la rentrée 2022/2023. Cela conduit déjà certaines classes à être trop chargées avec des effectifs à 28 élèves dans les deux classes de CE2. Cette situation ne pourrait revenir à la normale à la rentrée prochaine qu'à condition de maintenir la classe que vous souhaitez fermer.
De plus, au mois de septembre 2023, l'école accueillera 4 nouveaux élèves orientés sur le dispositif ULIS. Nous ne connaissons pas encore leur niveau, ce qui pourrait conduire à surcharger davantage certaines classes. A ce jour, aucun élève du dispositif ULIS ne bénéficie de l'accompagnement d'une AESH lorsqu'il est inclus dans sa classe de référence.
Les 6 élèves reconnus en situation de handicap actuellement scolarisés à l'école Perochon, sont également répartis dans les niveaux chargés du CE2 au CM2. Cela exige de la part de chaque enseignant plus de travail afin d'adapter les programmes à ces élèves ayant des besoins particuliers.
Les parents d’élèves se demandent où sont les moyens pour défendre cette école en éducation prioritaire pour compenser des classes chargées et instables avec des départs et arrivées de familles tout au long de l’année, un public multiculturel et en situation économique et sociale parfois difficile, souvent allophone demandant une écoute et un accueil individualisés.
Ne serait-il pas normal d’aider cette école à maintenir toutes ses classes et ceci pour différentes raisons :
- Pour 245 enfants inscrits cela ferait au minimum 20 élèves par classe dans la configuration actuelle, du CE2 au CM2, étant donné que les effectifs de CP et CE1 ne peuvent pas être augmentés ni utilisés en double niveau. Cela ne nous semble pas indécent dans une école en REP.
- Les enfants de ces trois niveaux concernés sont ceux qui ont déjà souffert énormément de la période COVID et qui enregistrent des lacunes énormes entre autres en lecture, écriture, calcul et natation.
- Le départ d'une enseignante concernée par le dispositif de classe orchestre va bouleverser la cohésion de l'équipe pédagogique et perturber la continuité de ce projet d'école, dans lequel tout le territoire s'est investi.
- Le climat scolaire s'est apaisé dans l'école depuis que les effectifs sont moins tendus en CP et CE1. Leur imposer des classes à plus de 25 les années suivantes ne nous semble pas cohérent.
- Fermer une classe serait un message très négatif pour le personnel et les familles qui se battent au quotidien pour une école avec moins d’inégalités sociales, pour une école proposant un cadre sécurisant pour les enfants et les familles, pour une école bienveillante et à l’écoute de tous.
Les parents d’élèves s’opposent à ce projet qui aurait pour conséquences de supprimer un poste d’enseignant et un poste d'AESH, de surcharger les classes restantes et par conséquent de diminuer les chances de réussite de nombreux élèves parmi les plus affectés par ces trois années de COVID dans un environnement social qui reste difficile sur le territoire de Cerizay.
Nous vous demandons par conséquent le maintien de cette classe et des moyens permettant de la faire fonctionner.
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