Monsieur le Président de la République,
Depuis des mois, vous avez dénoncé, à juste titre, l’ampleur des violences infligées à Gaza. Vous avez qualifié l’action militaire israélienne de « réponse disproportionnée », condamné les frappes contre les civils, et rappelé l’importance du respect du droit international humanitaire. Vous avez même affirmé que « aucune vie palestinienne ne vaut moins qu’une vie israélienne ».
Ces paroles fortes ont été entendues. Mais elles n’ont été suivies d’aucun acte concret.
Pendant ce temps, Gaza est méthodiquement écrasée sous les bombes.
Depuis 19 mois, les opérations militaires israéliennes ne cessent de s’intensifier. Depuis plus de deux mois, un siège total prive 2,4 millions de civils – y compris les otages – de toute ressource vitale : eau, nourriture, électricité, soins médicaux.
Cette stratégie est assumée. Plusieurs membres du gouvernement israélien déclarent ouvertement leur volonté de rendre Gaza inhabitable, d’en expulser la population et d’y implanter de nouvelles colonies.
Ce n’est plus une dérive. Ce n’est plus une guerre. C’est un projet politique planifié, exécuté en violation flagrante du droit international. De nombreuses ONG, juristes, experts de l’ONU et institutions internationales parlent désormais de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de risque de génocide.
Et pendant ce temps, la France continue d’appliquer, sans condition, l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Pourtant, cet accord en vigueur depuis l’an 2000 contient une clause explicite et contraignante (article 2) :
« Le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques constitue un élément essentiel de l’accord. »
Monsieur le Président,
Comment justifier que la France, patrie des droits de l’homme, maintienne un accord stratégique avec un État qui les piétine chaque jour, avec cynisme et constance ?
Comment revendiquer notre attachement au droit international tout en préservant des relations commerciales, technologiques et diplomatiques avec un gouvernement qui s’en affranchit ouvertement ?
Vous avez annoncé envisager la reconnaissance de l’État de Palestine lors de la conférence prévue en juin. Mais que vaudra cette reconnaissance si, dans le même temps, Gaza s’éteint dans le silence international ?
À ce rythme, et compte tenu du blocus, il se pourrait que d’ici deux mois, il ne reste plus ni otages ni civils vivants à Gaza.
L’Histoire ne pardonne pas l’inaction. Elle n’oublie pas les silences complices.
La France ne peut rester une spectatrice impassible de cette tragédie. De plus en plus d’États réclament la suspension de l’accord UE–Israël. Mais aucun n’a, au sein de l’Union, le poids politique et moral de la France.
C’est pourquoi nous vous exhortons, Monsieur le Président, à agir sans délai. Nous vous demandons solennellement :
– de réclamer publiquement et immédiatement la suspension de l’accord d’association UE–Israël ;
– d’interpeller la Commission européenne pour engager la procédure prévue à cet effet ;
– de suspendre toute coopération bilatérale tant que ces violations graves des droits humains persistent.
Agir ainsi ne revient pas à « choisir un camp ». C’est faire le choix de la dignité, de la justice et de la cohérence. Ce sont ces valeurs – humanité, droit, courage – qui fondent la République et engagent votre responsabilité devant l’Histoire.
Monsieur le Président,
L’heure n’est plus aux discours. Il est temps d’agir. Il est temps de mettre vos paroles en cohérence avec vos actes.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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