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Pétition

Pour des Soins Psychiatriques en Hôpital, pas d’internement en prison !

Pour des Soins Psychiatriques en Hôpital, pas d’internement en prison ! Pétition
1.362 signatures
Encore 3 638 signatures pour que cette pétition soit plus susceptible d’atteindre son destinataire !
Pétition soutenue par un Super contributeur
Auteur
Auteur(s) :
Hélène Liégeois
Destinataire(s) :
Franck Vandenbroucke, vice premier Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Paul Van Tigchelt, vice premier Ministre de la Justice et de la mer du Nord, Cour européenne des droits de l’homme.
La pétition

Résumé : En octobre 2022, nous avons lancé une action civile pour obtenir des soins médicaux appropriés pour mon mari, conformément à la loi du 26 juin 1990 pour la protection des personnes malades. Cependant, le 08/02/2023, bien que sa santé mentale ait influencé son comportement, contre toute attente, il a été placé en détention pour des messages jugés harcelants et menaçants. Le 20/02/2023, un rapport d'expertise psychiatrique a confirmé sa condition médicale et préconisé un traitement urgent, en dehors de la prison. Mon mari n'est pas un criminel, mais il continue de souffrir en détention malgré un an de démarches intensives. Au fil de mes actions, je découvre des vérités inimaginables que je vous partage dans cette lettre ouverte. Il est essentiel de comprendre que la prison ne soigne pas, elle aggrave notre situation. Votre soutien est indispensable pour faire entendre notre détresse et garantir des soins médicaux appropriés à mon mari dans les plus brefs délais. Rejoignez notre pétition pour lutter en faveur de la dignité et des droits fondamentaux.

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Notre pétition vise à sensibiliser le public et à améliorer le sort des personnes souffrant de troubles mentaux, qui sont actuellement internées pour une durée indéterminée
(1). Selon les chiffres du SPF Justice, on parle d’environ 4000 personnes en 2022 (2). Cela concerne 886 personnes internées dans des prisons ou des annexes psychiatriques belges au premier semestre 2023, 697 personnes dans les établissements de défenses sociales (EDS), lieux où les soins sont quasiment inexistants, 454 personnes dans les centres de psychiatrie légale de Gand et d'Anvers (CPL) (3). Quelques personnes internées sont prises en charge dans des hôpitaux psychiatriques qui ont conclu des accords avec le ministère de la Justice, d'autres peuvent bénéficier d'une libération à l’essai conditionnée à une amélioration notable de leur situation clinique ainsi qu’à un suivi résidentiel ou ambulatoire. 

L'internement (4) est une décision judiciaire qui concerne les personnes qui ont commis une infraction tout en souffrant de troubles mentaux.

Mon mari, architecte, papa formidable de nos 2 enfants est dans le circuit pénal pour avoir envoyé des messages considérés par la justice comme harcelants et menaçants. Il est en détention sans soins depuis février 2023 malgré une expertise psychiatrique encourageante quant à son rétablissement. Alors que l’Organisme Mondiale de la Santé nous informait avant le covid qu’1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie, nous sommes tous potentiellement concernés par l’internement d’un proche.


En 2014, la Belgique avait déjà été condamnée 14 fois (5) par la Cour européenne des droits de l’homme pour les mauvais traitements qu’elle réserve aux internés, considérés comme des traitements inhumains et dégradants. La CEDH considère que l’absence de séparation entre personnes internées et personnes détenues de droit commun, la surpopulation, le nombre insuffisant de personnels et le manque de soins constituent des problèmes structurels. Elle demande la réorganisation du système de soins de santé psychique pour les auteurs d’infractions. Le Comité de prévention contre la torture du Conseil de l’Europe a également dénoncé à plusieurs reprises la situation dans les annexes psychiatriques belges. Malgré les promesses du gouvernement, à ce jour, aucune mesure suffisante n’a été prise par la Belgique pour améliorer la situation (6). En septembre 2023, le Conseil de l’Europe constate que les soins aux personnes internées en Belgique restent inadéquats (7). “L’expérience a clairement démontré le caractère délétère des annexes psychiatriques des prisons sur la santé mentale des personnes internées. De plus, le caractère « provisoire » d’un séjour en annexe, même s’il est voulu par le législateur, a tendance à s'éterniser (8). » 

Mon mari aura passé un an en prison à la date de sa prochaine audience fixée en janvier 2024. Cette audience fait appel de la décision d’internement datée du 27/06/2023. Si la justice maintient sa décision d’internement, nous devrons nous attendre à un délai de 6 à 8 mois pour passer devant la chambre de protection sociale (KBM-CPS) qui décidera de son lieu de transfert qui sera soit un EDS, soit un centre de psychiatrie légale (CPL), soit un hôpital psychiatrique, sans définir la durée de l'internement. Si la personne internée se trouve en prison au moment de la décision, comme c’est notre cas, elle y attendra qu’une place se libère dans un de ces lieux de placement qui sont, au même titre que l’ensemble du parc pénitentiaire, saturés en termes de places disponibles. Le délai pour un transfert vers un EDS est d’environ deux ans, alors que la prise en charge médicale au sein des EDS est tout aussi sommaire qu’en prison (9). Pour ne citer que l’EDS de Paifve, en 2018, "seuls 3 psychologues (dont l’un est en 4/5 temps et l’autre mi-temps) et un assistant social sont chargés des 208 internés (10)." 


Le monde de la psychiatrie est pourtant en constante évolution :

  • les usagers et les familles sont formées à la psychoéducation qui permet une réduction de 40% du taux de rechute (11),
  • la déprescription des traitements pharmacologiques, de juste dosage en fonction des bénéfices/risques est de plus en plus répandue,
  • les prises en charge intègrent de la psychothérapie, la présence de pair-aidant, de la remédiation cognitive...
  • dans d'autres régions du monde, comme au Québec, des mesures visant à prévenir et à éviter les hospitalisations en psychiatrie sont mises en place. Ces dernières sont reconnues comme étant des expériences négatives, stigmatisantes et freinant le processus de rétablissement (12).

Comment dès lors, ne pas être révolté du sort des personnes internées en Belgique ?

Nous agissons afin que les personnes souffrant d’un trouble psychique sur le territoire belge, en particulier pour des infractions mineures, soient traitées dans un environnement médical approprié hors du milieu carcéral dans les meilleurs délais afin de maximiser leur chance de rétablissement et de réhabilitation sociale et ainsi réduire le traumatisme de cette terrible épreuve.


Voici nos arguments en faveur d'un placement en hôpital psychiatrique avec réduction des délais de procédure.


1. Dignité, Respect et réintégration sociale :

85 à 97 % des agresseurs sont indemnes de troubles mentaux et "plus de 90 % des patients ayant été hospitalisés en psychiatrie ne sont pas violents" (13). Cela signifie que les soins médicaux doivent être prioritaires sur la logique sécuritaire pour environ 90% des personnes internées. Prendre soin de la santé mentale de chaque détenu le plus rapidement possible permet aux patients de mieux se rétablir et de (re)devenir des membres productifs de la société. Des soins adaptés réduisent les taux de récidive et garantissent la réinsertion des internés. Par conséquent, ils protègent la société.

2. Traitement approprié et respect des Droits de l’Homme :

Les personnes souffrant de troubles mentaux ont besoin de soins médicaux et thérapeutiques spécialisés non compatibles avec un environnement carcéral. Ceci est une violation des droits de l’homme et de la dignité humaine. Alors que la durée moyenne d’un séjour en hospitalisation complète en psychiatrie est de 83,53 jours, avec une médiane à 50 jours (14), la durée de placement des internés est de 7 ans en moyenne pour l’EDS de Paifve. Un patient, admis dans l’établissement en 1977, était toujours interné en 2017 (15).
La durée moyenne d’internement à l’hôpital psychiatrique de Tournai est de huit ans (16).
Le CPL de Gand n’a pas été pensé comme un centre pour séjours de longue durée, la durée de séjour ne devant en principe pas excéder quatre ans (17).
Ceci reste considérablement plus long que n’importe quel séjour en hôpital psychiatrique et bien plus long que la durée de peine standard pour une infraction de même type commise par une personne sans trouble mental.
 
3. Réduction de la surpopulation carcérale et économies à long termes :

La Belgique est le 4e pays d’Europe où la surpopulation carcérale est la plus importante. Selon les statistiques pénales annuelles du conseil de l'Europe sur les populations carcérales arrêtées au 31/01/2022 et publiées le 27 juin 2023, sept administrations pénitentiaires européennes ont signalé une densité carcérale de plus de 105 détenus pour 100 places. La Belgique est 3e dans ce classement, avec 115 détenus pour 100 places (18).


Concernant le cas de Gand où mon mari est en détention, les chiffres de 2020 indiquent un taux de surpopulation de 42,5% (population moyenne/jour de 426,2 détenus pour une capacité moyenne de 299 places) (19). Selon le CAW, mon mari partage une cellule conçue pour une personne avec minimum 1 à 2 autres personnes (avec matelas au sol), sans séparation avec les personnes détenues de droit commun, dans un établissement où les drogues circulent. Cette situation est intolérable au regard de ses besoins en termes de soins de santé.


Investir dans des soins psychiatriques adaptés pour tous les internés sera plus rentable à long terme que de maintenir des personnes en prison sans traitement pendant des années.


Nous demandons aux autorités compétentes de :


  • mettre en place une justice plus adaptée, plus transparente et plus rapide pour toutes les personnes qui souffrent d’un trouble psychique expertisé. STOP à la logique sécuritaire à tout prix « dans le doute, internons-les »,
  • garantir les droits fondamentaux des personnes internées au regard de la Convention européenne des droits de l’homme et notamment l’article 2, al. 2 de la Loi relative à l'internement du 5 mai 2014, qui souligne l’importance d’avoir des soins adaptés qui permettent à l’interné de vivre une vie conforme à la dignité humaine,
  • accélérer le suivi des internés par les Chambres de protection sociale (CSP-KBM), privilégier les milieux des soins adaptés aux besoins dans des hôpitaux en milieu ordinaire,
  • favoriser, faciliter, accélérer la transition des internés vers des hôpitaux psychiatriques notamment en augmentant le nombre de places pour les internés dans le circuit de soins régulier afin d'assurer la fluidité du parcours de soins pour tous,
  • transférer la compétence des soins de santé des internés du Service Public Fédéral de Justice vers les SPF Santé publique et SPF Sécurité sociale. (pétition : https://atsp.be/),
  • remplacer le personnel qui encadre nos proches par des soignants et non des agents pénitentiaires.
  • mettre en place pour chaque interné des activités thérapeutiques ou occupationnelles adaptées, garantir une prise en charge globale : psychotérapie, psychoéducation, remédiation cognitive, traitement pharmacologique sur mesure...
  • soutenir les familles confrontées à des difficultés majeures (économiques, psychologiques, financières…) face à la détention et la maladie de leur proche,
  • préserver et favoriser les liens familiaux qui sont capitaux dans le parcours de soins, la réinsertion, et qui permettent de limiter les rechutes,
  • sensibiliser les professionnels du système pénal (magistrats, personnel pénitentiaire, professionnels de santé, travailleurs des services exerçant en prison, ...) à la santé mentale et aux troubles psychiques (déstigmatisation notamment du sujet de la violence, traumatisme, besoins spécifiques, communication, ...),
  • rendre effective l’obligation de formation de six jours sur les troubles psychiques pour les surveillants pénitentiaires et pour les surveillants des annexes psychiatriques (20),
  • une formation de base aux troubles psychiques pour tous les avocats dans le cadre de leur cursus universitaire,
  • une obligation de formation spécifique en santé mentale pour tous les avocats qui choisissent de défendre un client qui souffre d’un trouble psychique. Dans mon expérience, l'action des avocats s'avère extrêmement néfaste aux intérêts de mon mari.

Nous vous invitons à relayer MASSIVEMENT notre appel à l’action en faveur des soins psychiatriques adéquats pour les personnes souffrant de troubles mentaux en Belgique. Il est impensable que nos enfants soient privés de leur papa pendant 10 ans. C’est pourtant une durée plausible au regard de ce que nous découvrons avec stupeur dans le cadre de la rédaction de cette pétition. D’autres familles, également confrontées à l’incohérence de la justice face à la maladie mentale, nous le confirment malheureusement.


Votre soutien est crucial pour toutes les personnes touchées par cette situation et leurs proches. Merci pour vos signatures.


Pour nous joindre : helene@clartedesprit.com


  • vous êtes un proche d’une personne internée, ou vous avez été interné et vous souhaitez nous partager votre expérience,...
  • vous êtes psychiatre et vous souhaitez nous partager votre regard sur ce sujet, votre réflexion, votre expérience, vos projets,... vous avez une place disponible pour accueillir mon mari,...
  • vous êtes avocat et vous agissez pour défendre des clients internés, vous souhaitez nous partager les bonnes pratiques, les solutions pour accéder plus rapidement à des soins de qualité,...
  • vous êtes journaliste et vous souhaitez investiguer sur ce sujet,
  • vous découvrez la condition des internés en Belgique et vous avez des questions,
  • vous souhaitez être informés de nos futures actions.

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(1) 
Introduit par la loi de 1964, le caractère indéterminé de la mesure d’internement a été conservé dans la loi du 5 mai 2014. La mesure d’internement ne peut être levée que lorsque certaines conditions sont réunies : l’expiration du délai d’épreuve prévu par l’article 42, 1er et la stabilisation du trouble mental permettant d’éviter tout risque de récidive (Art. 66, L. 5 mai 2014 relative à l’internement). Cela crée de l’incertitude sur la durée d’internement que certains auteurs d’infractions préfèrent être reconnus responsables pénalement afin de savoir quelle sera la durée de leur peine .


(3) Capacité d’hébergement dans les établissements de défenses sociales :



Capacité d’hébergement dans les Centres de Psychiatrie Légales pour patients psychiatriques médico-légaux à haut risque:



Des hôpitaux psychiatriques généraux peuvent conclure des accords avec le ministère de la Justice pour accueillir des personnes sous mesure d’internement.


(4) L’internement est une décision de justice qui concerne une personne qui


  • a commis un fait qualifié de crime ou de délit punissable d’une peine d’emprisonnement et
  • au moment du jugement, est atteinte d’un trouble mental qui abolit ou altère gravement sa capacité de discernement ou de contrôle de ses acte et
  • pour laquelle le danger existe qu’elle commette de nouvelles infractions en raison de son trouble mental, éventuellement combiné avec d’autres facteurs de risque.

Un internement ne peut être prononcé que suite à une expertise psychiatrique médico-légale (Article 9, §2, L. du 5 mai 2014 relative à l’internement).

(6) La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la Belgique à plusieurs reprises notamment pour violation de l’article 5, §1, e (droit à la liberté et à la sécurité), souvent doublée d’une violation de l’article 3 (interdiction de traitements inhumains et dégradants), et parfois de l’article 2 (droit à la vie) de la Convention européenne des droits de l’Homme. La Cour européenne a même infligé un arrêt pilote à l’État belge en 2016.


2012 : la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) condamne la Belgique dans l'arrêt L.B. pour le séjour prolongé d’internés dans les services psychiatriques des prisons sans soins appropriés.


2016 : la Cour européenne adopte l’arrêt pilote W.D contre la Belgique alors que les violations des droits humains persistent dans le système d'internement belge. La Belgique dispose d'un délai de deux ans pour réduire le nombre d'internés souffrant de troubles mentaux et ne bénéficiant pas de soins appropriés dans les services psychiatriques des prisons.


2018 : le délai de deux ans expire sans que la situation ait été corrigée. S'ensuivent de nouvelles condamnations de la Belgique.


23 juin 2023 : le gouvernement belge soumet un nouveau plan d'action au Comité des ministres du Conseil de l'Europe, chargé du suivi des condamnations.


Malgré tout, ces dernières années, le FIRM, le CCSP et Unia (en tant que mécanisme de suivi de la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées) constatent qu’il n'y a pas de parcours de soins harmonieux, avec suffisamment d'installations pour offrir aux internés un traitement approprié, et une nouvelle augmentation du nombre de personnes internées placées en prison sans soins appropriés. En 2019, 537 (moyenne par an) personnes internées séjournaient en prison. Pendant les six premiers mois de 2023, leur nombre était de 886.


19 au 21 septembre 2023 : Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a constaté que la Belgique ne fait pas suffisamment de progrès concernant les structures d'accueil pour les personnes internées résidant dans les prisons belges. Il a suivi l'intervention d'Unia, de Institut Fédéral pour la Protection et la Promotion des Droits Humains (FIRM) et du Conseil central de Surveillance pénitentiaire (CCSP)(21).


Si la Belgique ne fait pas de progrès suffisants dans ces domaines d'ici le prochain examen en décembre 2024, le Comité préparera une résolution intérimaire pour imposer des mesures. Unia, FIRM et CTRG ont également demandé une telle résolution intérimaire. 

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39 commentaires
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Francois - Le 08/11/2023 à 19:18:03
L'accès aux soins est un droit universel. Les prisons ne sont pas des lieux de soins !!!
3 0
Jereme - Le 08/11/2023 à 19:50:08
syndrome du déni ( psychologie)

Le DENI ou la HONTE

Le déni est l'attitude de refus de prendre en compte une partie de la réalité, vécue comme inacceptable par l'individu. En psychanalyse, c'est un mécanisme de défense, par lequel le sujet refuse de reconnaître la réalité d'une perception ressentie comme menaçante et/ou traumatisante.

Au bout d'un moment, on se retrouve à devoir effectuer ce choix : soit j'accepte l'idée que je me suis trompé, ce qui entraîne un sentiment de honte plus ou moins intense, plus ou moins durable ; soit je choisis le déni et je refuse d'imaginer cette hypothèse inconfortable. Dans les deux cas, il y a de la souffrance : brûlures de l'ego dans le premier cas, choc brutal contre le mur de la réalité dans le deuxième cas. Mais le mur semble parfois tellement loin, presque abstrait, qu'il est bien facile de choisir la première option.


Il est terrible d'éprouver de la honte envers soi-même. Notre orgueil est impacté ; nous nous sentons faibles et idiots. Nous aimerions tellement préserver l'illusion infantile que nous sommes plus forts, plus intelligents et plus sages que n'importe qui ! D'où le caractère puissamment séducteur de l'autre option : le déni. L'orgueil est préservé, de même que le sentiment de contrôle, d'avoir raison. Les illusions sur soi persistent, la dure vérité est provisoirement écartée. Plus le temps passe, plus la réalité devient difficile à admettre. La réalité ne s'accepte pas par petits bouts indépendants, mais entièrement ou aucunement.


Au bout d'un moment, la personne se sera trompée tellement longtemps et tellement souvent qu'il sera d'une dureté effroyable d'admettre ses torts. Il est facile d'admettre s'être trompé sur quelque chose après un déni de cinq minutes, d'une journée, voire d'une semaine.Après plusieurs années, ce n'est plus la même chose.

Certaines personnes vivent dans le déni pendant une partie importante de leur existence, d'autres, toute leur vie. Le déni, lui, n'apporte que malheur et misère.On dévalorise trop souvent les émotions négatives : la peur, la tristesse, la colère la honte. On croit fréquemment qu'elles nous tirent vers le bas, qu'elles ne servent qu'à saboter notre joie de vivre.Mais si ces émotions étaient si nocives pour l'être humain, pourquoi en serions-nous affublés.

Les émotions dites négatives ont un rôle crucial à jouer : elles nous renseignent sur ce qui ne va pas dans notre vie, nous invitent à réagir avant qu'il ne soit trop tard. Il est indispensable d'éprouver de la peur, afin de se défendre ou de fuir devant une situation dangereuse. Il est indispensable d'exprimer sa colère afin de ne pas devenir malade de haine et de rancœur. De la même façon, il est indispensable d'embrasser sa honte si l'on désire progresser dans l'existence.


Seule cette conscience permet de devenir plus fort. Seul celui qui accepte la réalité peut espérer y gagner quelque chose. Celui qui, par contre, refuse la réalité, persiste dans le confort de ses illusions. Il sera constamment épuisé d'enjamber le fossé entre le monde imaginaire et le monde réel ; il se sentira progressivement coupé de sa famille et de ses amis, mis à part de ceux qui partagent ses illusions. La route du déni ne mène à rien d'autre qu'à l'épuisement psychologique, au malheur et à la perdition. Certaines situations personnelles engendrent un sentiment de honte injustifié et persistant ; ce n'est pas de cela dont il s'agit ici. La plupart du temps, la honte renseigne, éduque et fait grandir. Il faut donc l'écouter, avec courage et bienveillance, et ne jamais céder aux sirènes du déni.
3 0
Stefanie - Le 17/11/2023 à 11:53:06
La situation des internés et de leur entourage est actuellement dramatique en Belgique. Les procédures sont trop longues, trop lourdes et déresponsabilisent la personne et son entourage. Les personnes se sentent, malheureusement à juste titre, très démunies.
J'espère que vous trouverez rapidement une issue à ce système inhumain.
En attendant, gardez courage et prenez soin de vous !
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