Nous voyons fleurir dans les pages des journaux multitudes d’articles narrant à longueur de lignes pour quoi et comment il ne faut surtout pas toucher au système d’accès à l’AMP actuel.
Nous voyons fleurir des textes expliquant combien cela mettrait en danger notre société que les lesbiennes puissent avoir des enfants, que les femmes célibataires puissent avoir des enfants, que toute personne ayant un utérus puisse avoir des enfants.
Nous voyons à nouveau fleurir ces attaques contre une liberté et une égalité jamais acquise.
Nous voulons ici faire entendre nos voix. Nous voulons prendre la parole qui ne nous a pas été donnée, à nous lesbiennes, transgenres, gays, les premiers concernés.
Nous ne voulons et ne pouvons pas rester muetTEs face à cette injustice profonde, ancienne et toujours si bien défendue par le système actuel :
La libre disposition de nos corps par et pour nous.
Fermeture de centres de planning familial, le non-consentement à prouver pour les mineurEs violéEs, les budgets misérables alloués aux maisons des femmes tandis que le chiffre de 1 femme tuée tous les 3 jours par son (ex)mec n’a jamais baissé, mutilations chirurgicales sur les personnes intersexes, parcours psychiatrisés, sans garantie du libre choix du médecin et transphobe pour les personnes trans, etc.
Les attaques et obstructions sur nos corps sont légion !
Elle est là, la brutalité. Elle est là, la réalité.
Il s’agit pour certains de défendre un système patriarcal, inégal et violent dans lequel nul autre ne peut décider de ce qui est bon ou non pour le reste du monde, maintenant ainsi l’inégalité entre les personnes.
Ils ont peur des dérives, mais eux-mêmes sont en train de les instituer en définissant une sélection des utérus citoyens qui pourraient procréer et d’autres non.
Cela va même au-delà de l’égalité, c’est notre liberté qui est remise en cause !
Nous sommes libres de procréer jusqu’à preuve du contraire.
Les homos et les trans font familles, ont des enfants. Ce sont ces familles et ces enfants qui sont sous le feu de ces attaques que représente cet étalage médiatique d’un autre temps.
Nos familles existent et sont totalement niées par le silence qui les entoure.
Car nous faisons des enfants, nous faisons des familles. Envers et contre tout. Nous sommes, comme les hétéros, confrontéEs à ce désir impérieux de construire. La seule différence – de taille- c’est qu’aujourd’hui nous sommes devant un mur parfois infranchissable : comment faire ?
Ce mur nous met au ban de la société, nous inflige une inégalité atroce, nous renvoie une image de paria. Alors qu’il ne s’agit que d’amour.
En plus de nous mettre à côté du reste du monde, ce mur nous force à conscientiser absolument tout dans notre désir de famille.
Il nous oblige aussi à une inégalité entre les femmes : celles qui peuvent aller à l’étranger (5000€ pour une FIV avec don, sans compter les traitements, les voyages, les hébergements…) et celles qui optent pour « l’artisanale » (illégale, sanitairement risquée, sans parler du fait que le donneur peut très bien changer d’avis et reconnaitre l’enfant…).
Nous voulons simplement continuer à construire nos vies en toute égalité.
La famille n’est pas l’apanage de l’hétérosexualité.
Toute personne ayant un utérus doit pouvoir choisir de faire un enfant ou non et doit pouvoir le faire avec l’assurance que sa santé ne sera pas en danger, que sa famille ne sera pas en danger.
La famille nucléaire n’existe plus depuis longtemps, le modèle familial a déjà volé en éclat, et la terre continue de tourner.
L’ouverture de l’accès à la PMA n’est que l’inscription dans la loi d’une réalité qui existe déjà.
Signataires :
Ariane, Morgan, Sandrine, Laurent, Simon, Florence, Clémentine, Chloé, Sandrine, Franck, Jeannette, James, Elodie, Amélie, Sabine, Marion, Ginger, François-Morvan, Pascale, Fanny, Delphine, Marie, Eloïse, Rozenn, Pauline, Cédric, Didier, Caro, Habiba, Lucie, Noémie, Arm, Laura, Elodie, Sabine, Céline, Charlotte
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