Bois-Colombes, le 1er février 2018.
Monsieur le Recteur,
Si nous vous écrivons aujourd’hui cette lettre, c’est pour rappeler que l’Éducation est un pilier de notre démocratie, un pilier de notre république, un pilier de la France. Que sans ce maillon important, sans l’apprentissage, nous risquerions de nous noyer dans l’ignorance, ignorance qui nous rendrait vulnérables, manipulables.
Or, aujourd’hui, la voici en péril. En effet, et vous le savez déjà, nos écoles manquent cruellement de professeurs. Et si nous vous écrivons aujourd’hui cette lettre, c’est pour vous réclamer un professeur de mathématiques, un quatrième professeur de mathématiques…
C’est vrai qu’au premier abord, lorsqu’on nous annonce la démission de notre professeure, cela fait sourire, des pauses de midi plus longues, ça nous fait plaisir. Mais nous sommes très rapidement revenus à la réalité, lorsqu’un élève s’est exclamé : « C’est cool d’avoir des trous [dans l’emploi du temps], mais l’année prochaine on passe notre bac ! ». C’est le jour même que nous avons voulu agir. Alors que le bac est un moment clé de notre vie d’étudiant, le manque d’enseignants risque de nous faire rater à nouveau des chapitres, des cours, des occasions de ne pas comprendre, de demander de l’aide au professeur.
Nous avons malheureusement pour certains déjà connu cette situation, nous pensons à I. qui n’a pas eu de professeur de français pendant plusieurs mois au collège, nous pensons aux anciens élèves de la 2nde2 de notre lycée qui ont enchaîné les semaines d’attente et plusieurs remplaçants. Nous pensons aussi à tous les établissements qui se trouvent actuellement dans le même cas que nous.
Nous ne vous accusons pas d’être responsable du peu de professeurs recrutés, car le manque est réel, les nouveaux enseignants se font rares. Mais nous vous invitons à vous pencher, avec les services compétents, sur le pourquoi du comment. Nous vous invitons à chercher des solutions pour attirer de nouveaux professeurs titulaires. Nous vous invitons à mettre en place des mesures concrètes, pour que nous, élèves au lycée puissions jouir d’une éducation sans remous, sans cahots.
L’éducation est un droit, et l’école publique a le devoir de nous instruire. C’est une chose que l’on nous répète sans arrêt depuis notre entrée à l’école. On nous le répète encore aujourd’hui en cours d’espagnol dans la séquence « lieux et formes de pouvoir », oui, l’éducation est un pouvoir, elle nous permet d’acquérir la liberté, l’autonomie et la possibilité de se défendre. C’est dans le but de défendre cette éducation, notre éducation, que nous vous envoyons ce courrier. Car ainsi nous espérons nous préparer à notre vie future, notre vie d’adulte.
Nous allons conclure en vous parlant de certains non signataires de cette lettre, pour qui nous avons beaucoup de respect, et qui ne croient pas à l’efficacité de notre message, qui pensent qu’elle ne sera pas lue, qu’elle n’aura aucun effet. Nous aimerions que vous leur donniez tort, non pas pour notre gloire, mais pour qu’ils reprennent confiance en vous, qu’ils reprennent confiance en notre Éducation Nationale, qu’ils sachent que vous êtes à notre écoute. Car eux aussi attendent un professeur pour finir leur programme et à terme, avoir leur baccalauréat.
C’est une véritable prise de conscience qui doit avoir lieu, ainsi qu’une mise en place de solutions efficaces. Nous savons que cela ne se fera pas « par magie », mais nous espérons de vous une réponse, pour une éducation efficace pour tous !
Nous vous prions de croire, Monsieur le Recteur, en l'assurance de nos respectueuses salutations.
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