Le restaurant du
9e EATON voulu par Flora McRea (Lady Eaton, belle-fille du fondateur Timothy EATON) et conçu par le célèbre architecte français et Premier Grand Prix de Rome Jacques CARLU (1890-1976) et son épouse, la peintre muraliste Anne PECKER CARLU (1895-1972) a été inauguré le 23 janvier 1931.
Le célèbre
restaurant, rendez-vous des habitués du centre-ville de Montréal ferma ses portes le 19 octobre 1999 après
69 ans de service dans la foulée de la faillite des grands magasins EATON du Canada. On promit alors au public montréalais et au personnel, que la fermeture serait de courte durée. En l'année 2000 il fut
classé (depuis 2012 à titre d'immeuble patrimonial) par le Ministère de la culture et des communications du Québec avec son mobilier, ses œuvres d'art, sa vaisselle, son foyer et ses cuisines. Cette même année 2000, l'édifice EATON fut acquis par la société IVANHOÉ CAMBRIDGE INC.
On peut constater
20 ans plus tard que le restaurant protégé par son classement, est toujours
fermé au public dans son état vacant, privant les Montréalais et Québécois d'un lieu de la mémoire populaire qu'ils expriment le désire de retrouver. Le 9e était aussi une institution montréalaise incontournable pour les touristes
friands d'art-déco.On s'inquiète du fait que dans leurs communications, les dirigeants d'IVANHOÉ CAMBRIDGE INC. n'emploient plus le terme de''restaurant'' à propos du 9e, mais plutôt de
''salle événementielle'' ce qui fait craindre une intention d'
imposer un usage privatif, un détournement sans doute lucratif mais qui compromettrait le lien d'usage populaire de restaurant ouvert au grand public public. Ce fut malheureusement le cas pour l'autre célèbre restaurant de la chaîne de Magasin EATON, le ROUND ROOM de Toronto restauré en 2003 sous le nom de ''THE CARLU'', mais qui ne sert plus que pour les événements corporatifs et privés.
Montréal n'est pas Toronto. Selon nous, les Montréalais et les Québécois ont le désir persistant de retrouver l'usage de ce lieu mythique en tant que restaurant convivial ouvert au public comme il le fut durant toute son histoire et nous sommes convaincus qu'un tel mode de tenure commerciale est non seulement souhaitable mais tout à fait approprié au caractère européen et convivial de Montréal. Sa réalisation est aussi possible en réunissant les compétences pluridisciplinaires requises qui existent à Montréal.
Il suffit de lui rendre ce qu'il a perdu au cours des 20 dernières années pour le remettre dans l'état de fonctionnement où il se trouvait en 1999.http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=93268&type=bien#.XXjpCi5KiHs Le restaurant de 400 places a connu
un immense succès dès son ouverture. Il était à l'origine dédié à la clientèle féminine du grand magasin EATON de Montréal à la recherche de dépaysement et aux hommes d'affaire du centre-ville qui le fréquentaient à l'heure du lunch pour son caractère à la fois chic et pratique.
Il fut un lieu de
liberté et de
sociabilité pour les Montréalaises qui pouvaient le fréquenter même en solitaire en toute sécurité. Les clientes y retrouvaient aussi leurs mères, leurs sœurs et leurs amies pour le lunch ou l'heure du thé et ne tardèrent pas à y convier leurs enfants et petits enfants. En décembre, il se transformait en palais du Père Noel. Les enfants vieillissant devinrent eux-mêmes de fidèles clients et en transmirent l'usage à leurs propres enfants et à leurs amis.
Au
plan architectural, le 9e fut une création spectaculaire de l'Art décoratif et une des premières œuvres construites par l'architecte qui allait créer avec ses confrères Azéma et Boileau, le Palais de Chaillot pour l'exposition universelle de Paris de 1937. Jacques Carlu dirigea l'académie américaine de Fontainebleau où Anne PECKER CARLU enseigna. Il enseigna aussi de 1924 à 1933 AU Massachusetts Institute of Technology (MIT) où les dessins colorés qu'il avait rapportés de son séjour à ROME émerveillèrent les étudiants américains.
Le concept d'aménagement de CARLU pour le 9e respecte le principe de ''design total'' c'est-à-dire que le concepteur et son équipe devaient tout prévoir, de l'architecture à la décoration, du design du mobilier à celui des couverts, du costume des serveurs et serveuses à l'édition des menus, du décorum et de la courtoisie et même de l'ambiance sonore et de la climatisation. Le restaurant respectait la philosophie des grands magasins EATON :
la meilleure qualité au plus bas coût possible. Lady Eaton établit elle-même la liste et les recettes des plats offerts d'après ce qu'elle servait à sa famille. Ces plats étaient servis à un prix abordable et avec le style, le décorum et le confort d'un paquebot transatlantique : Le luxe à un coût abordable pour tous.
Le 9e doit donc
redevenir ce lieu populaire montréalais et permettre à sa clientèle de créer de nouveaux souvenirs pour les générations à venir.
Nous avons besoin de votre appui en signant cette pétition pour démontrer que le public tient à retrouver son restaurant.
Crédit photographique : Ministère de la culture et des communications du Québec, Répertoire du patrimoine culturel québécois (19 octobre 1999)