Vivant actuellement à Agen, je reviens régulièrement sur les lieux de mon enfance à Chelles, en Seine-et-Marne. Je suis catastrophée par le bétonnage grandissant dont cette ville est victime. Bétonnage qui se fait aux dépens des espaces verts et des maisons en meulière que l'on démolit visiblement sans états d'âme.
Il faut savoir qu'avant de devenir l'espace des cités et des barres d'immeubles, les banlieues Est et Nord de Paris ont été au même titre que celles du Sud et de l'Ouest des lieux de villégiature très appréciés des Parisiens qui venaient le dimanche se divertir dans les guinguettes au bord de l'eau. Les plus aisés d'entre eux s'y sont construit de ravissantes demeures avec la pierre locale, la meulière.
Ces maisons, entourées de frais jardins égaient encore par leur diversité et leur fantaisie toutes les villes environnant la capitale.
Il semble cependant qu'elles ne bénéficient pas du même statut selon qu'elles soient implantées au Nord, à l'Est, au Sud et à l'Ouest. Alarmée par la facilité avec laquelle elles sont démolies à Chelles, j'apprends que leurs sœurs de l'Ouest ont été inscrites au patrimoine architectural de France !
Considérant que la disparition de ces maisons représente un désastre sur le plan esthétique et écologique, puisque les jardins qui les entourent subissent le même sort, que l'être humain ne s'améliore pas en vivant dans la laideur et le béton, que la classe ouvrière a autant le droit de vivre dans un environnement charmant que la classe bourgeoise.
Je souhaite et demande que toutes les maisons en meulière de la région parisienne soient inscrites au patrimoine architectural de France .