Un pays qui trahit ses écrivains, sa langue, son histoire, ses valeurs, est un pays décomposé. Un gouvernement qui ne travaille pas ardemment à faire libérer les siens est un gouvernement veule, corrompu. Un président qui ne défend pas ses enfants mais les abandonne à l’ennemi, est un président failli.
Boualem Sansal est l’un des derniers fleurons de la littérature française. Il manie admirablement la langue de Molière, en défend la beauté, la subtilité, tout son héritage, ce qui, à notre époque soumise au règne des cancres et à l’empire des félons, suffit à le désigner à la vindicte des uns, à l’indifférence des autres.
Cet homme a du courage. Une vertu qui se perd et qui n’est plus récompensée. Qui condamne au contraire à la geôle, au silence, à l’oubli. Dans un peuple d’avachis qui n’aspire qu’au pain et aux jeux, qui récuse toute inquiétude au nom d’un abject confort moral fait d’ignorance, de pusillanimité, de naïvetés coupables et d’aveuglement volontaire, Boualem Sansal n’est plus un héraut de la vérité, mais un homme qui dérange, dont beaucoup ignorent jusqu’au nom.
C’est ainsi que, de la même manière que depuis cinquante ans nous avons accepté de nous perdre, nous perdons Boualem Sansal, renonçant à nous-mêmes, rompant un serment sacré. Faisant, enfin, allégeance aux barbares.
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