Jusqu'à la dernière minute, ils avaient demandé à rester ouverts, pour ne pas rejouer le même film que lors du premier confinement. Dans un communiqué commun diffusé juste avant l'allocution d'Emmanuel Macron mercredi soir, le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat de la librairie française (SLF) et le Conseil permanent des écrivains (CPE) ont demandé de "laisser les librairies ouvertes" . Las, les annonces du président mercredi soir ont douché leurs espoirs. Les librairies devront garder portes closes à partir de vendredi et jusqu'à nouvel ordre. À moins que le gouvernement n'assouplisse sa position lors de la conférence que doit tenir ce jeudi soir le Premier ministre, Jean Castex, pour détailler les règles applicables aux commerces. Certes, déjà l'exécutif a indiqué que ces règles allaient être réévaluées tous les quinze jours. Mais c'est la vive crainte d'un nouveau coup dur pour une activité déjà fragilisée. Et il tombe au pire moment.
Les mois de novembre et décembre représentent en effet un quart des ventes de livres. La saison des prix littéraires, qui démarre ce jeudi avec le Grand Prix de l'Académie française et se poursuit jusqu'aux fameux prix Goncourt et Renaudot le 10 novembre, marque traditionnellement les temps forts de l'année. Ce sont ces ventes, qui s'étalent jusqu'aux fêtes de fin d'année, qui assurent aux libraires leur chiffre d'affaires.