La mobilisation massive contre la restriction des conditions de consultation et de travail à la BnF se poursuit. A ce jour, ce sont plus de 13 000 personnes qui ont signé la pétition des usagères et usagers et plus de 2500 personnes celle de l’Intersyndicale des personnels, pour la défense de conditions de travail et de recherche dignes en BnF.
Les actuelles représentantes et représentants élus, alertés par l’AluBnF et de nombreuses lectrices et lecteurs, constatent également dans un courrier que « la direction de la BnF n’associe pas suffisamment les représentants des usagères et usagers à la prise des décisions qui ont un impact sur les services au public », décisions que la direction adopte sans concertation et sans tenir compte de leur opposition comme de celle des personnels (comme en témoigne le vote unanime contre la mesure de restriction de la consultation directe lors du CHSCT du 31 mars, vote écarté d’un revers de main par la direction).
Face à cette mobilisation inédite contre une mesure incohérente et injustifiable, la seule réponse de la direction est de botter en touche, comme le fait Laurence Engel dans un entretien accordé à Actualitté le 11 avril et reprenant les éléments de langage du courrier de réponse standard envoyé par la directrice des publics aux plaintes reçues par mail.
Cette non–réponse témoigne d’une logique comptable inaudible et sans lien avec le service public rendu par la BnF, qui semble seulement destinée à pallier le manque de
moyens supplémentaires pour assumer d’autres projets, comme la réouverture du site
Richelieu ou la création du centre de conservation d’Amiens. Cette non–réponse est par
ailleurs contradictoire quand elle affirme que les effectifs de la BnF sont constants, alors qu’à certains postes cruciaux les effectifs sont bel et bien en baisse depuis 15 ans (388 ETPT en 2021 d’agents de catégorie C à la Direction des collections, contre 517 en 2009, soit une baisse de presque 25%). La seule concession marginale proposée pour l’instant est un report de l’horaire de réservation du jour pour le lendemain de 17h à 19h, ce qui ne répond en rien aux demandes formulées par les lectrices et lecteurs.
L’AluBnF appelle donc à la poursuite et à l’amplification de la mobilisation, en lien avec
l’Intersyndicale des personnels. Nous exigeons :
(Contact : [email protected] / @ALUBnF)
Campagne de mailing proposée
[email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected], [email protected]
Madame la Directrice de cabinet,
Madame la Présidente de la BnF,
Mesdames et Messieurs les Directrices et Directeurs,
J’ai pris connaissance de la réponse standard adressée par la direction de la BnF à ses lectrices et lecteurs et à mon message personnel de protestation face à la restriction programmée des conditions de consultation et donc de recherche à la bibliothèque de recherche à partir du 2 mai prochain.
Malheureusement, cette réponse est tout à fait insuffisante et ne semble pas prendre la mesure de l’inquiétude, du mécontentement, et même de la colère d’une très grande majorité de lectrices et lecteurs face à cette modification radicale des conditions de travail à la BnF, pour les usagères et usagers comme pour les personnels.
Les arguments que vous déployez confirment la pertinence de nos alarmes. Nous ne souhaitons pas de « nouveaux services » que nous n’avons pas demandés, mais bien le maintien de la mission essentielle de service public de la Bibliothèque nationale de France, qui est de permettre à toutes et tous la consultation des collections patrimoniales de la BnF, dans les conditions les plus ouvertes et accessibles possibles. C’est pourquoi nous demandons toujours le retour aux modalités de communication directe antérieures à la pandémie, sans limitation de durée. Pour ce faire, un respect des conditions de travail des agentes et des agents, qui passe par des embauches concrètes et la résorption de la précarité, nous semble indispensable. Nous refusons également l’augmentation de 10% du tarif de la carte recherche, alors que la BnF avait pris l’engagement, il y a quelques années, de tendre vers la gratuité.
En 2017, Mme Engel affirmait à L’Express (2 mars 2017) qu’ “il n’a jamais été question et il n’est pas question de diminuer le service qui est rendu aux chercheurs. La BnF est une bibliothèque de recherche.” Restreindre les communications reviendrait à désavouer profondément cet engagement, qui fonde l’identité de la Bibliothèque nationale de France, ses relations avec ses lectrices et lecteurs, son rayonnement international ainsi que le dynamisme de la recherche française en SHS.
Bien cordialement,
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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