Le 08/02/2019
7 février 2018
ANIMAL CROSS a été auditionnée mercredi 6 février par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) concernant la pétition « nous voulons des caméras dans les abattoirs et des personnes indépendantes pour les visionner », dans le cadre d’une saisine sur les animaux d’élevage.
Puisque de nombreux syndicats de salariés étaient dans la salle, nous nous sommes présentés comme des "syndicalistes des animaux", défendant la loi de 1964 sur l’interdiction d’abattage sans étourdissement, comme eux défendent les acquis sociaux des salariés.
Pendant plus d’une heure, nous avons expliqué pourquoi il était impératif de mettre en place un système qui permette à des experts extérieurs, non membres des services vétérinaires, de voir en direct, sur place ou à distance, l’intérieur des abattoirs.
Nous avons souligné l'inefficacité des DDPP (Direction de la protection des populations) en matière de protection animale et proposé comme solution de rattacher les fonctionnaires des DDPP dédiés à la protection animale non plus au Ministère de l’agriculture, qui voit l'animal comme un objet de consommation, mais au Ministère de l’intérieur, plus neutre, préfigurant une police de l’élevage et des animaux.
Nous avons souligné l’inaction de la Justice concernant les animaux et demandé des statistiques très précises sur les affaires traitées et les infractions sanctionnées, mais aussi les affaires non poursuivies.
Les éleveurs présents ont plutôt abondé dans le sens de notre proposition, craignant toutefois que l’on fustige toute une profession plutôt que des cas isolés.
Les syndicats de salariés, au contraire, ont dénoncé le sujet de la pétition car ils craignent que l’utilisation des vidéos ne se retourne contre les employés des abattoirs.
Le CESE publiera un avis en novembre, après avoir écouté toutes les parties. Cet avis sera consultatif, comme tous les avis du CESE.
Notons que le fait que le sujet du bien-être des animaux d’élevage soit discuté au CESE est un signe encourageant. Le thème de la protection animale pénètre progressivement les institutions de la République …en attendant une vraie loi de protection animale !...
Bonjour,
Vous avez été plus de 71 000 personnes à signer la pétition d'Animal Cross demandant au ministre de l'agriculture des caméras dans les abattoirs avec contrôle extérieur indépendant.
Cette pétition sera remise au ministère de l'agriculture demain 16 mai.
A partir du 22 mai prochain, le projet de loi sera examiné à l'Assemblée Nationale. Votre mobilisation est essentielle ! Si vous ne l'avez pas encore fait, merci d'écrire à votre député.
Copiez-collez le texte ci-dessous et envoyez-le par mail. Trouvez l’adresse mail de votre député sur le site de l'Assemblée Nationale :
Texte à recopier :
Madame, Monsieur la/le député(e)
Le projet de loi agricole issu des Etats généraux de l'alimentation présenté le mercredi 31 janvier par le gouvernement abandonne l’obligation d’installer des caméras dans les abattoirs.
L'Assemblée Nationale avait pourtant voté en première lecture en janvier 2017 l'obligation d'installer des caméras dans les abattoirs, proposition du député M. Falorni.
Pour le ministre de l’Agriculture, la création d’un délit de maltraitance des animaux dans les abattoirs et l’amélioration des formations des ouvriers d’abattoirs seraient suffisantes.
Des propositions choquantes et totalement déconnectées de l’opinion publique. En effet, 85 % des personnes interrogées déclarent être favorables à la présence de caméras dans les abattoirs (étude Ifop pour Droits des animaux et la Fondation Brigitte Bardot octobre 2016).
Je vous demande donc :
La création d’un délit pénal est intéressante mais elle n’a aucune valeur sans la présence de caméras pour le caractériser. La preuve en est : toutes les accusations de maltraitance animale dans les abattoirs ont eu lieu suite à des vidéos tournées clandestinement.
De plus, la proposition de loi Falorni d’installer des vidéos dans les abattoirs ne peut être utile que si les images sont accessibles en direct par une personne extérieure compétente.
Les services de contrôle vétérinaire de l’Etat ont démontré leur incapacité à dénoncer les pratiques non conformes dans les abattoirs.
Au Vigan, L214 a mis en lumière la responsabilité des services de l’Etat qui n’ont pas été capables de détecter les violations flagrantes à la réglementation et ont laissé abattre des animaux dans une structure défaillante.
A Mauléon-Licharre, les services vétérinaires des Pyrénées-Atlantiques n’ont pas identifié ou stoppé les infractions flagrantes captées sur les vidéos.
A Limoges, malgré l’affectation de 2 vétérinaires et de 10 techniciens des services vétérinaires, aucune intervention du personnel de contrôle n’est observée sur les vidéos pour exiger des mesures correctives aux multiples infractions et défaillances constatés.
A l’abattoir de Houdan, un contrôle des services vétérinaires indique qu’aucune vocalisation n’a été entendue lors du gazage. Les cris stridents des cochons sont pourtant flagrants.
Quant au responsable de la protection animale nommé (et payé) par la direction de l’abattoir, il ne sera pas libre de dire ce qu’il veut, du fait de sa subordination.
Les consommateurs doivent le savoir. La viande produite aujourd’hui est à risques. Comme les végétaux traités à haut rendement, la viande issue de l’élevage intensif est néfaste pour la santé du consommateur car elle porte les traces des souffrances de l’animal tant lors de sa naissance, que lors de l’élevage et de l’abattage. La viande issue des petites exploitations sans scrupule n’est d’ailleurs pas meilleure.
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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