Pour une place de l’animal dans la ville et la Métropole de Lyon
Mesdames, Messieurs les élu(e)s et candidat(e)s aux prochaines élections locales,
Fouzyia Bouzerda, Agnès Marion, Nathalie Perrin-Gilbert, Sandrine Runel, Bruno Bernard, Etienne Blanc, Denis Broliquier, Gérard Collomb, Yann Cucherat, Grégory Doucet, François-Noël Buffet, Georges Képénékian, David Kimelfeld, Andréa Kotarac, Eric Lafon, Renaud Payre et leurs colistier(e)s,
La cause écologique est aujourd’hui au cœur des préoccupations des citoyen(ne)s, des débats publics. De nombreuses demandes pour un cadre de vie plus vert, plus aéré se font pressantes en milieu urbain, à Lyon et sur sa Métropole comme dans de nombreuses autres villes.
Les élus locaux interpellés par médias interposés et manifestations de rue semblent prendre conscience de l’urgence à végétaliser notre environnement urbain. Cependant, la cause animale, canine, ne fait toujours pas débat publique ni sujet à actions concrètes pour le bien être animal en ville.
Quelle place accordons-nous aux chiens à Lyon, dans sa Métropole ? Quelles initiatives et actions sont prises, seront prises, par les collectivités locales pour le bien être canin dans les prochaines années ?
Si nous devons saluer l’initiative «Lui & Moi, c’est pour la Ville» de la Métropole de Lyon (1) invitant les citadin(e)s à des conférences sur l’éducation, des ateliers éducation et des balades canines, très peu de progrès notables ont été faits sur la place accordée à nos animaux dans la cité depuis de nombreuses années.
Pour rappel, la loi modernisant le statut juridique de l’animal dans le Code Civil a été publiée au Journal officiel le 17 février 2015 en reconnaissant officiellement le chien comme « un être vivant doué de sensibilité » et non plus comme un « bien meuble » (2). Le chien, depuis cette date, n’est plus un objet que l’on sort comme un jouet à roulettes dans les rues ou l’image ancestrale d’un animal au fond d’un jardin, attaché à sa niche.
Aujourd’hui, le chien fait partie intégrante de la famille, du foyer.
Cependant, depuis cette modification majeure du Code Civil qui abonde dans le sens d’une meilleure considération de l’animal, aucune politique ambitieuse n’a été menée sur Lyon et sa Métropole afin de prendre en compte l’importance pour l’animal de mieux vivre en ville.
Pire, le nombre de grands squares et jardins publics interdits aux chiens se multiplie dans de nombreux quartiers. Et les grands parcs ne sont pas tous dotés d’espaces canins. La population de Lyon intra muros et de sa Métropole augmente de façon constante de par son attractivité. La ville, la Métropole, doit s’attendre à ce que la population canine en fasse de même. En effet, de nombreux habitant(e)s vivent seul(e)s en ville et adoptent souvent un animal de compagnie. L’importance du rôle de médiation du chien qui contribue à faciliter les contacts et rompre la solitude de certaines personnes n’est plus à démontrer. De même, Il est reconnu scientifiquement que l’animal de compagnie contribue aux bien être des adoptant(e)s, que la Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie (3) signée par la France en 1996 proclame, dans son préambule, «l’importance des animaux de compagnie en raison de leur contribution à la qualité de la vie et leur valeur pour la société ». Malgré ce constat, les espaces dédiés aux chiens se réduisent et, depuis janvier 2020, les chiens moyens ou grands sont interdits sur le réseau TCL.
Nous, maîtres, dog-sitters, éducateurs(-trices) canins, vétérinaires et personnels de santé canine, associations de défense des animaux, artisans-commerçant(e)s du secteur animalier, ami(e)s des chiens, désirons que la cause canine évolue de façon notable et pérenne dans la ville, la Métropole, par l’ouverture d’un débat publique autour de ce sujet, un positionnement engagé des élu(e)s et candidat(e)s lors des prochaines élections locales.
Afin d’améliorer la place du chien dans la ville, plusieurs pistes de travail sont possibles.
RESPONSABILITÉ DES MAÎTRES.
Sur les questions sanitaires de déjections canines et de dégradation de l’espace public, quelles solutions apporter pour une plus grande sévérité envers les personnes ne ramassant pas les déjections de leur animal ou laissant ces derniers creuser sur une pelouse ou s’acharner sur la flore ? Des campagnes de communication régulières sur le montant de l’amende auquel s’expose un contrevenant ? Des campagnes de prévention plus régulières menées directement par la Ville, la Métropole, ou confiées à des associations impliquées dans la cause canine ? Le sujet doit être ouvert tout en n’oubliant pas de relativiser car, aujourd’hui, la mobilité des citadin(e)s et les nouveaux modes de consommations font qu’il y a plus de déchets alimentaires, emballages en plastiques, mégots de cigarettes et bouteilles en verre cassées dans nos rues que de crottes d’animaux.
Sur le manque de maîtrise de leur chien par des propriétaires indélicats ou en difficultés dans le dressage de leur animal, pouvons-nous intensifier la sensibilisation de ces personnes par la promotion de cours d’éducation canine telle que la mène déjà la Métropole de Lyon ? Le sujet doit être ouvert.
ESPACES DE LIBERTÉ.
Sur la question des espaces de liberté accordés aux animaux, quelles possibilités peuvent être offertes aux maîtres désireux que leur animal ne présente aucun problème de comportement par manque d’activités ? Des espaces canins sont certes présents mais pas assez nombreux. Pouvons-nous envisager des espaces partagés « humain - animal » dans certains parcs et jardins de quartiers avec une signalétique spécifique informant que le lieu est partagé, que les maîtres s’engagent à maintenir une harmonie, un « vivre ensemble » sur le lieu dédié ? Ces mêmes parcs et jardins pourraient-ils être autorisés sur certaines plages horaires et/ou selon les saisons ? Pouvons-nous expérimenter, devenir la « Métropole Pilote », sur le « permis à chien », déjà préconisé par la Fondation 30 millions d’amis afin de lutter contre les abandons (5), qui ouvrirait certains droits aux maîtres (déplacements sur le réseau TCL, ouverture aux espaces partagés) ? Ce permis ne pourrait-il pas être pénalisant pour une durée à définir en cas d’incidents ou actes irresponsables sur la voie publique et impliquant un chien ? Le sujet doit être ouvert
DÉPLACEMENTS - MOBILITÉS.
Sur la question des déplacements, fin décembre 2019, le Sytral a décidé d’interdire les chiens moyens ou grands sur le réseau TCL de la Métropole (5). Si nous reconnaissons que l’organisme avait fait un progrès en adoptant, dès avril 2017, l’article 10 de la loi Savary du 3 mai 2016 qui permettait aux chiens de voyager dans les transports en commun sous conditions qu’ils soient muselés et tenus, aujourd’hui, cette « marche arrière » est incohérente avec la tendance écologique actuelle qui incite les citadin(e)s à utiliser les TCL au détriment de leur voiture.
Le Sytral avance, pour ce nouvel interdit, un trop grand nombre d’incidents causés par des chiens. Pour évidence, la SNCF gère un nombre de passagers quotidiens autrement plus important que celui du Sytral et continue d’accepter les chiens à bord de ses trains. D’autre part, la Métropole de Lyon compte 1 400 000 habitants, usagers potentiels du réseau TCL, pour 110 000 chiens. Le Sytral peut-il sérieusement avancer que des animaux soient à l’origine d’un nombre d’incidents notablement supérieur et dangereux que ceux provoqués par des usagers humains pour justifier sa reculade ? Que propose la collectivité aux maîtres de chiens ne souhaitant pas utiliser leur voiture, ou ne pouvant pas l’utiliser en période de circulation différentiée si ils ne possèdent pas la vignette CritAir autorisée, pour se rendre sur un lieu de balade, au travail ou au vétérinaire en cas d’urgence ? Que propose la collectivité aux personnes sans voiture et ne souhaitant pas en acquérir une pour se déplacer avec leur animal ? Le sujet doit être ouvert.
RELATIONS CITADIN(E)S - ANIMAUX
Sur les questions d’éducation, des relations « humain-chien », quelles actions mener afin d’amoindrir les peurs et préjugés vis à vis des animaux, des chiens ? Beaucoup de citadin(e)s présentent des craintes à la vue d’un chien. Beaucoup de parents transmettent des préjugés négatifs à leurs enfants sur les animaux. Comment influer sur le rapport « humain-chien » et éviter que l’animal ne devienne pour l’enfant qu’une bête attendrissante en photo mais apeurante dans la vie quotidienne ? L’animal de compagnie n’est pas un danger pour l’humain si il est correctement approché. Pouvons-nous envisager un travail éducatif en milieu scolaire tel qu’il est déjà en œuvre dans une ville comme Montpellier ? L’intervention, en écoles élémentaires des communes de la Métropole, d’éducateurs (-trices) canins afin d’expliquer ce qu’est un chien, du comment on l’approche ou l’évite afin de lever la peur des animaux (qui peut être autant culturelle que transmise par l’entourage familial) ? Le sujet doit être ouvert.
Nous, maîtres de chiens, rappelons aux candidat(e)s aux prochaines élections municipales et métropolitaines que nous représentons entre 8,2% et 16,4% des personnes en âge de voter en contact quotidien avec un chien sur la Métropole de Lyon (projection par croisement entre le recensement de la population âgée de 25 ans et plus par l’INSEE et celui de la population canine identifiée par l’ICAD et marge selon la composition du foyer). D’autre part, le dernier sondage réalisé par l’IFOP pour la Fondation 30 millions d’amis indique « qu’une large majorité des Français (59%) inscrits sur les listes électorales estime aujourd’hui que les mesures annoncées par un candidat en faveur de la cause animale sont susceptibles de les inciter à voter pour lui aux élections municipales. Ce score élevé est encore plus net chez les 18-24 ans puisqu'il atteint 78% » (6).
Nous, maîtres, dog-sitters, éducateurs(-trices) canins, vétérinaires et personnels de santé canine, associations de défense des animaux, artisans-commerçant(e)s du secteur animalier, ami(e)s des chiens, demandons à rencontrer les élu(e)s et candidat(e)s aux prochaines élections afin d’échanger sur nos revendications, recevoir les propositions et engagements des élu(e)s et candidat(e)s sur la place qu’elles (ils) sont prêt(e)s à accorder aux chiens en milieu urbain.
Je signe cette pétition et ne manquerai pas d’interpeller, personnellement, Mesdames Fouzyia Bouzerda, Agnès Marion, Nathalie Perrin-Gilbert, Sandrine Runel, Messieurs Bruno Bernard, Etienne Blanc, Denis Broliquier, Gérard Collomb, Yann Cucherat, Grégory Doucet, François-Noël Buffet, Georges Képénékian, David Kimelfeld, Andréa Kotarac, Eric Lafon, Renaud Payre et leurs colistier(e)s sur la politique canine et animalière qu’elles (ils) souhaitent conduire dans la ville et la métropole lyonnaise ces six prochaines années.
(PENSEZ A CONFIRMER VOTRE SIGNATURE VIA LE LIEN QUI VOUS SERA ENVOYÉ PAR MESOPINIONS)
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Sources :
(1) «Lui & Moi, c’est pour la Ville»
(2) Code civil
(3) Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie
(4) Permis à chien soutenu par 30 millions d’amis - Permis à chien soutenu par 30 millions d’amis
(5) Transport :
Loi Savary
Nouveau règlement du Sytral - Arrêté préfectoral 69-2019-12-19-001 portant Règlement public d'exploitation et de sûreté des transports sur les lignes du réseau TCL -
Décret : n° 2019-726 du 9 juillet 2019 relatif aux dispositions des titres IV, V et VI du livre II de la deuxième partie réglementaire du code des transports et comportant diverses dispositions relatives à la sûreté des transports reprenant les mêmes termes que la loi Savary et auquel fait référence le précédent arrêté préfectoral -
(6) Sondage mené du 15 au 16 janvier 2020 auprès d’un échantillon de 1010 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas -
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