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Pétition

Stop à l’utilisation d’appelants vivants pour piéger les corvidés !

Stop à l’utilisation d’appelants vivants pour piéger les corvidés ! Pétition
33.807 signatures
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Pétition soutenue par un Super contributeur
Auteur
Auteur(s) :
CROW LIFE
Destinataire(s) :
M. Christophe Béchu, Ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires
La pétition

Pie bavarde, Corneille noire, Corbeau freux, Geai des Chênes, Choucas des tours : en France, cinq espèces de corvidés sont lobjet dun piégeage abject utilisant des conspécifiques comme appelants, cest-à-dire des oiseaux sauvages appartenant à lespèce ciblée par des opérations de destruction, conservés vivants après capture aux fins de piéger leurs frères. Les piégeurs leur prendront la vie ‘’après usage’’ sils ne la perdent pas avant d’être mis à mort de main dhomme, victimes dune pratique dont la cruauté fait honte à notre humanité.


Mais voilà : cette pratique multiplierait le nombre de prises par 5 ou par 10 et, elle est légale ! LArrêté du 4 nov. 2003 relatif à lusage des appeaux et des appelants autorise explicitement lusage dappelants vivants pour la Pie, la Corneille et le Corbeau freux (Art.7). LArrêté du 29 janv. 2007 fixant les dispositions du piégeage des espèces classées nuisibles étend la pratique aux espèces doiseaux recherchées (Art.14). Dans le cas du Geai, cest à la carte, selon les départements quun arrêté préfectoral pourvoira à lautorisation – ou pas. Le Choucas des Tours, qui bénéficie en théorie du statut despèce protégée et ne figure pas sur la liste noire des ESOD (espèces susceptibles doccasionner des dégâts) est dans les faits piégé comme les autres dans plusieurs départements de louest de la France où des préfets nhésitent pas à user de leur pouvoir de dérogation avec la régularité dun métronome pour lever linterdiction de destruction despèces protégées et autoriser son tir et son piégeage. Piégeage réalisé au moyen dappelants.


Pour Crow Life, aucune nécessité humaine ne saurait justifier de faire souffrir un animal quil soit domestique, d’élevage ou sauvage. Pire, en le sachant. Or tolérer la destruction de corvidés par piégeage et lutilisation dappelants, cest tolérer que la souffrance animale soit mise en œuvre par le système et par ses institutions à échelle quasi industrielle puisque des centaines de milliers de corvidés sont piégés sur le territoire national chaque année[1]. Ceci sans contrôle des conditions dans lesquelles ils sont maintenus captifs, ni contrôle de leur mise à mort et sans obligation den rendre compte ; pas plus de mention des appelants et de leur nombre dans les bilans de piégeage des ESOD départementaux. Quelles réalités recouvre la pratique ? Crow Life a enquêté pour le savoir.


  • Confinés dans une cellule exigüe de la cage-piège, les appelants y endurent le froid et la chaleur, la pluie, le vent et l’humidité et ce, H24. Une semaine, un mois, 70 jours … Jusqu’au bout de leur vie. Laquelle s’achèvera de toute façon à la fin de l’opération de destruction. Sans rien pour s’abriter, le mouvement contraint par l’encagement, cloués au sol en l’absence de perchoir, les appelants subissent une torture posturale aggravant les effets de stress thermique. Les corvidés qui se seront fait piéger partagent le même sort avant d’être tués - dans un délai maximum de 24h, à condition que le piégeur respecte la fréquence réglementaire de relève des pièges.
  • La gamelle d’eau, quand il y en a une, n’offre aucune garantie d’accès à l’eau et encore moins à de l’eau propre: bac renversé, contenu évaporé ou gelé, eau trouble verte et grasse, renouvellement ‘’oublié’’… tous les cas de figure existent. Dans un biberon d’élevage, l’eau claire restera disponible un moment car un corvidé sauvage n’est pas un oiseau d’élevage et un adulte se méfiera de cet objet inconnu (néophobie). Éprouver la soif le poussera à l’utiliser mais dans l’intervalle un oiseau peut avoir perdu la force ou le ressort nécessaire d’aller boire, sans compter les interactions appelant / autres corvidés piégés qui, eux, sont privés d’eau !
  • Contraints à manger au milieu de leurs déjections, les appelants reçoivent une nourriture parcimonieuse et inappropriée. Les corvidés sont omnivores et comme tout omnivore, ils ont besoin de variété alimentaire. Fournir des œufs, encore des œufs et seulement des œufs à un appelant ne satisfait pas ses besoins alimentaires. Ensuite les corvidés ont en commun avec tous les oiseaux d’être intolérants au lactose. Pourtant des appelants se voient servir du pain trempé dans du lait dont ils paieront l’ingestion par des diarrhées et une déshydratation qui les affaiblira encore un peu plus. Les restes de table, eux, sont toujours susceptibles de contenir des aliments indigestes ou toxiques pour les oiseaux. Quant aux cadavres d’animaux d’une taille supérieure à celle d’une souris, ils ne disparaîtront ni rapidement ni entièrement, avec les risques de prolifération bactérienne et de transmission de maladies que cela suppose dans la nature et au contact de la faune sauvage. Évidemment un surplus d’œufs ou de lait, du pain dur, des restes de table ou une charogne n’oblige pas à la dépense. Les autres corvidés piégés, eux, sont privés de nourriture. Une pitié. Et nécessairement inhibant la prise alimentaire des appelants les moins costauds : manger sous le regard des autres qui n’ont rien ? Il est parfaitement établi que la présence d’un conspécifique ‘observateur’ n’ayant pas accès à la nourriture influence le comportement d’un corvidé qui en détient en se sachant observé.
  • Exposés jour et nuit à l’approche et aux attaques de prédateurs sans pouvoir s’y soustraire (en témoigne la présence de spécimens d’espèces non-ciblées dans les pièges : rapaces, chats, renards, etc.), les appelants sont soumis à une pression et à une menace de prédation sans commune mesure avec celles qu’ils subissent à l’état naturel. À la privation de sommeil, s’ajoutent le stress et la peur qui se paient par l’effondrement des défenses immunitaires et par une modification de l’activité physiologique, cérébrale et comportementale. La mémoire de la peur existe chez les oiseaux : une étude a démontré qu’une seule menace de prédation produisait des effets rémanents au minimum pendant 7 jours chez une espèce de passereaux. Face-à-face avec des prédateurs, qu’éprouvent des corvidés ? Sans considération pour la souffrance physique et mentale des appelants, l’effet ‘’proie facile, offerte’’ est mis à profit par des piégeurs qui détournent l’usage des appelants pour en faire des appâts vivants : associer une corbeautière et un piège à renard est une astuce dont la presse spécialisée se fait l’écho et, sur le terrain, la combinaison cage à renard capturante et piège à corvidés de type Larsen peut s’observer. L’appelant n’est pas le seul appât vivant : aux dernières heures de leur vie, les autres corvidés piégés seront en première ligne des tentatives de prédation. Quand ils ne sont pas mutilés pour faire le « job ». Une pratique interdite par le législateur mais qui n’a pas disparu pour autant. Ainsi en mai dernier, en région lyonnaise, la découverte fortuite d’un hibou Grand-Duc prisonnier de l’un de ces pièges à renard accolé à un piège à corvidés a-t-elle révélé ce qui l’avait attiré là : dix corneilles mutilées, certaines avec les yeux crevés, l’une morte et les neuf autres à l’agonie[2]
  • Un appelant verra ses frères éliminés sous ses yeux lors de la relève quotidienne. Un par un, le piégeur leur tordra le cou (« c’est facile : il suffit de tenir d’une main l’oiseau et, de l’autre, de tirer sur le cou » - piégeur, IdF). Prendre la précaution d’agir hors champ sensoriel, qui s’en soucie ? Aucune recommandation en ce sens. L’appelant entendra les siens crier, les verra tenter de se débattre puis le réflexe d’horripilation fera se dresser des plumes, leurs pattes pagayeront dans le vide, leurs ailes battront encore un peu avant que cesse tout mouvement. La dislocation cervicale manuelle n’assure pas une mort immédiate et sans souffrance : sans commotion cérébrale ou sédation préalable, le seuil d’insensibilité n’est pas atteint immédiatement : chez des volailles d’élevage, une activité cérébrale et des réflexes (pupillaire, cloniques, cloacal) sont encore enregistrés pendant quelques dizaines de secondes et jusqu’à 2-3mn après l’acte. Quand il n’y a pas reprise d’une respiration rythmée susceptible de passer inaperçue une fois le piégeur passé à la victime suivante. Et encore existe-t-il pire mise à mort sur l’échelle de la souffrance animale comme d’enfourner les oiseaux dans un sac en toile de jute avant de les bastonner ou de les noyer.

La loi impose que la mort soit donnée de façon à être immédiate et sans souffrance mais elle laisse parallèlement carte blanche aux piégeurs quant à la méthode de mise à mort. Ce libre-choix est inacceptable : comment les laisser juges de la souffrance d’un animal lorsqu’ils le tuent alors qu’ils se sont montrés capables de lui imposer les souffrances du piégeage avant de le tuer ?


Pour Crow Life encore une fois aucune nécessité ne saurait justifier la torture à laquelle sont soumis les corvidés par piégeage.


Parce que la détention dans ces boîtes de la mort porte atteinte à tous les besoins fondamentaux de lanimal ;


Parce quaucun animal sauvage, quil appartienne ou non à une espèce classée ESOD (espèces susceptibles doccasionner des dégâts) ne peut se voir infliger pareille torture sans susciter notre indignation et notre condamnation ;


Nous, les signataires de cette pétition, demandons expressément :


     1. L’interdiction de l’exploitation des corvidés en tant qu’appelants vivants aux fins de piéger et de tuer leurs conspécifiques voire d’autres spécimens d’espèces sauvages telles que le renard et, en conséquence, l’abrogation de toutes dispositions légales autorisant leur utilisation à ces fins ; en particulier
    
- L’article 7 de l’Arrêté du 4 nov. 2003, autorisant l’usage d’appelants préalablement définis comme des animaux vivants dans le but de piéger la Pie, la Corneille et le Corbeau Freux ;
     - L’Arrêté du 29 janv. 2007 fixant les dispositions du piégeage des espèces classées nuisibles, en particulier par annulation de son article 14 prévoyant l’utilisation, dans les pièges de catégorie 1, d’appelants vivants des espèces d’oiseaux recherchées [ndla : ESOD, ex-nuisibles] et la possibilité de maintien d’un contact immédiat entre appelant et animaux capturés / à capturer dans les pièges à corvidés ;
     - L’abandon de cette modalité de destruction dans le cadre de l’actualisation de l’arrêté ministériel fixant la liste des ESOD ; et, idéalement, la sortie des corvidés de la liste des ESOD (ESOD de catégorie 2 / Arrêté ministériel du 3 juillet 2019) ;


      2. L’interdiction des pièges de type Larsen qu’ils soient issus du commerce ou de fabrication artisanale, suivant en cela l’exemple d’autres pays européens ;

     3. Le lancement d’une étude scientifique collective pluridisciplinaire et indépendante portant sur le piégeage des corvidés et sur ses effets envisagés sous l’angle de la souffrance animale, tant physique que mentale ;

     4. Sans attendre les délais nécessaires à la recherche mentionnée point 3, et indépendamment de ses conclusions, l’abandon du piégeage des corvidés ou à défaut de son abandon immédiat, l’adoption d’une obligation légale d’insensibilisation préalable à leur mise à mort en vue de réduire une souffrance animale gratuite, cruelle et inacceptable

     5. Sans délai et indépendamment du point 3, l’extension et l’application des sanctions prévues par le code pénal (art. 521-1) en cas de sévices et/ou d’actes de cruauté commis envers « un animal domestique ou sauvage détenu en captivité » à tout corvidé tenu captif dans un piège

     6.
La fourniture d’un bilan national annuel ou triennal du piégeage par espèce et par département, accessible et consultable par le public


[1] - Les estimations d’un travail de thèse faisaient déjà état de près de 324 000 pies piégées /an en France au début des années 2000. Soit 7 à 8% des effectifs, plus que les chiffres communiqués, et plus que par tir : Chiron F. (2007). Dynamiques spatiale et démographique de la pie bavarde (Pica pica) en France : implications pour la gestion. Thèse de doctorat en écologie, MNHN, 23 fev.2007


[2] https://www.leprogres.fr/societe/2022/05/15/un-hibou-grand-duc-retrouve-piege-dans-une-cage-a-renard




                                                             CROW LIFE - Centre de Recherche et Protection des Corvidés
                                                              Tél. +33 7 66 31 29 66 ◆ info@crowlife.org ◆ www.crowlife.org




                                                                                Avec le soutien de l' ASPAS 



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223 commentaires
Valérie - Le 27/02/2023 à 22:50:56
Les appelants vivants, surnommés les "Judas-birds"... Mais qui trahit son frère ? Quand penserons-nous en termes d'interdépendance homme-animal, de covivance ? Contre l'utilisation d'appelants vivants et contre ces boîtes de la mort pour les corvidés : vous avez mon soutien.
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Simone - Le 28/02/2023 à 18:12:01
Quelle lâcheté font preuvent ces sales individus pour piéger ces pauvres animaux.
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Laurence - Le 28/02/2023 à 18:06:11
Des sadiques ces chasseurs.
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